Rouge Café

Chapitre 14

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis leur dernière rencontre. 

Durant ce laps de temps, Chloé et Cédric n'avaient échangé que quelques messages formels, des conversations superficielles marquées par une tension sous-jacente. Les doutes, les incertitudes et la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient avaient fait naître une distance, aussi bien physique qu'émotionnelle. 

Pourtant, cette séparation temporaire n'avait fait que renforcer le lien invisible qui les unissait, rendant l'absence de l'autre presque insupportable. Cédric avait passé ces journées à tourner en rond, en proie à des réflexions intenses. 

Floriane était rentrée plus tôt, et malgré la façade qu'il essayait de maintenir, il n'avait pu s'empêcher de penser constamment à Chloé. 

Ses journées, autrefois rythmées par la routine, étaient désormais envahies par le souvenir de ses sourires, de ses rires, de ses doutes. Il savait qu'il devait faire quelque chose, qu'il ne pouvait pas rester dans cette situation ambiguë plus longtemps. 

Un soir, incapable de supporter cette tension intérieure, il décida d'aller la voir. Il se retrouva devant la porte de Chloé, son cœur battant la chamade. 

Il sonna, hésitant entre l'appréhension et l'excitation. Lorsque la porte s'ouvrit, il la vit, debout devant lui, un mélange de surprise et de soulagement se dessinant sur son visage. Aucun d'eux ne savait vraiment quoi dire, les mots semblaient inutiles face à l'intensité du moment.

Les regards qu'ils échangèrent étaient lourds de sous-entendus, d'émotions réprimées. Puis, dans un élan irrépressible, Cédric fit un pas en avant, et avant qu'elle ne puisse réagir, il l'embrassa avec une passion dévorante. 

Ce baiser contenait tout ce qu'ils avaient ressenti pendant ces jours d'absence, toute la frustration, le désir, et l'incertitude. Chloé, surprise par cette impulsion, finit par sourire contre ses lèvres, enlaçant ses bras autour de lui. 

Elle se sentait réconfortée par sa présence, rassurée par cette démonstration d'affection. Lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin, elle posa son front contre le sien, les yeux mi-clos, un sourire encore sur les lèvres. 

— Je suis contente de te voir, murmura-t-elle, sa voix douce et sincère. Cédric recula légèrement, la fixant intensément, cherchant les mots pour exprimer ce qu'il avait sur le cœur.

— Chloé, j'ai beaucoup réfléchi ces derniers jours... Et je dois être honnête avec toi. Je ne veux pas d'enfants. Je suis sûr de ça. C'est ce que je ressens profondément. 

Chloé l'observa, ses yeux cherchant la moindre trace de doute dans les siens. Elle avait elle aussi passé ces jours à se questionner, à peser le pour et le contre de ce désir qu'elle pensait avoir. La société lui avait toujours dicté qu'avoir des enfants était la suite logique, mais en y réfléchissant, elle n'était plus certaine de ce qu'elle voulait réellement. 

— Moi aussi, j'ai beaucoup réfléchi, Cédric, avoua-t-elle doucement. Et la vérité, c'est que... je ne sais même pas si je veux vraiment des enfants. Peut-être que c'est juste ce que la société m'a fait croire, ce que je pensais devoir vouloir. Mais aujourd'hui, je réalise que ce que je veux vraiment... c'est toi. 

Les mots de Chloé résonnèrent profondément en Cédric. Il la regarda longuement, sondant ses yeux pour y trouver la vérité de ses sentiments. Et c'est à cet instant précis qu'il comprit. 

Tout ce qu'il avait ressenti ces derniers jours, ce manque insoutenable, cette obsession pour elle, tout cela prenait soudain un sens. Il savait maintenant que ce qu'il éprouvait pour Chloé allait bien au-delà du simple attachement ou du désir. Il était amoureux. Éperdument.

— Chloé... je t'aime, dit-il avec une certitude qui ne laissait aucune place au doute. Ces derniers jours sans toi ont été insupportables. Je n'ai fait que penser à toi, et je sais maintenant que je ne peux pas être sans toi. 

Chloé resta silencieuse un instant, son cœur battant à tout rompre. Elle n'avait jamais entendu ces mots de sa part, et pourtant, au fond d'elle, elle les avait attendus. Mais ce qu'elle ressentait en cet instant la prit par surprise, une émotion si forte qu'elle l'étouffa presque. Elle avait craint de ne jamais entendre ces mots, et maintenant qu'ils étaient là, elle réalisa que c'était ce qu'elle désirait aussi, plus que tout. 

— Moi aussi... je t'aime, Cédric, finit-elle par murmurer, les larmes aux yeux. C'est une évidence, non ?

Ils se fixèrent pendant un long moment, comme pour ancrer cet instant dans leurs mémoires, pour graver cette certitude dans leurs cœurs. 

Cédric, incapable de retenir ses émotions, l'embrassa à nouveau, cette fois avec une tendresse infinie, comme pour lui montrer tout ce qu'il ressentait pour elle. 

Leur étreinte dura longtemps, chaque baiser, chaque caresse renforçant leur lien, apaisant les doutes qui les avaient tourmentés. 

Ils savaient que leur chemin ne serait pas simple, que la vie leur réserverait encore des défis, mais en cet instant, tout cela semblait secondaire. Ils étaient ensemble. Et c'était tout ce qui comptait.