Chapitre 16

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Après cette soirée mémorable avec les amis de Chloé, Cédric et Chloé décidèrent de rentrer chez elle à pied. 

La nuit était fraîche, l'air piquant annonçant l'arrivée imminente de l'hiver. 

Les rues étaient calmes, éclairées par la lumière jaune des réverbères qui dessinait des ombres allongées sur le pavé. 

Marcher ensemble, main dans la main, donnait une sensation d'intimité que ni l'un ni l'autre ne voulait briser. Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes, profitant de la tranquillité de la nuit. 

Puis, comme s'ils avaient tous deux besoin de partager quelque chose de plus profond, les conversations commencèrent à s'enchaîner, couvrant une multitude de sujets, des rêves d'enfance aux souvenirs de jeunesse. 

— Tu sais, quand j'avais vingt ans, je m'imaginais déjà père de famille, avec un bon boulot et une maison, avoua Cédric en riant doucement. 

À l'époque, je pensais que la vie serait simple, toute tracée. Chloé éclata de rire en entendant cela, son rire résonnant agréablement dans la rue déserte.

— Moi aussi, j'avais un plan tout tracé, répondit-elle. Je voulais devenir une grande journaliste, parcourir le monde et écrire des articles révolutionnaires. Je pensais que je serais une sorte d'Indiana Jones moderne, avec un carnet à la main au lieu d'un fouet. Cédric sourit, amusé par l'image que cela évoquait. 


Il pouvait presque la voir, jeune et pleine d'espoir, parcourant le monde avec une passion dévorante. 

— Et finalement, on est là, continua-t-il, se tournant vers elle avec un sourire doux. La vie ne nous a pas vraiment menés où on l'imaginait, mais je ne regrette rien. 

— Moi non plus, répondit Chloé en serrant un peu plus fort sa main dans la sienne. Les rêves changent, et c'est ce qui les rend intéressants. 

Ils continuèrent de marcher, parlant de leurs souvenirs d'école, des premières amours maladroites, et des décisions impulsives qui les avaient menés là où ils étaient aujourd'hui. Leurs voix résonnaient doucement dans la nuit, créant une bulle de chaleur autour d'eux malgré le froid qui s'intensifiait.

Chloé frissonna soudain, l'air glacial perçant à travers son manteau. Cédric, remarquant cela, s'arrêta. 


— Tu as froid ? demanda-t-il avec une préoccupation sincère. Chloé hocha la tête, ses dents commençant à claquer légèrement. Sans hésiter, Cédric enleva sa veste et la plaça délicatement sur les épaules de Chloé. La chaleur réconfortante du tissu encore imprégné de son parfum la fit sourire. 

— Merci, murmura-t-elle, touchée par son geste attentionné. Ils reprirent leur marche, Chloé blottie sous la veste de Cédric. La chaleur qu'elle ressentait n'était pas seulement physique ; c'était le réconfort d'être protégée, d'être aimée. 

Soudain, ils entendirent des pas rapides derrière eux. Un homme, visiblement sorti du bar où ils avaient passé la soirée, les rattrapa. Il semblait légèrement éméché, mais son sourire était charmeur, ses yeux fixés sur Chloé.

— Hé, salut ! l'interpella-t-il en s'approchant, ignorant Cédric. On ne s'était pas parlé tout à l'heure, mais je n'ai pas pu m'empêcher de te remarquer. T'es vraiment canon, tu sais ? Chloé rit nerveusement, mal à l'aise face à l'approche directe de l'homme. 


Elle ne savait pas vraiment comment réagir, et la situation devenait de plus en plus inconfortable. 

— Euh, merci... je suis flattée, répondit-elle en essayant de rester polie, mais elle jeta un regard incertain à Cédric. 

L'homme ne sembla pas remarquer le malaise de Chloé ou le regard de plus en plus sérieux de Cédric. Il continua de parler avec un sourire sûr de lui. 

— Tu devrais me donner ton numéro. On pourrait se revoir, non ? Un verre juste tous les deux, ça te dit ?

Cédric, sentant le trouble de Chloé, ne put plus rester silencieux. Il s'avança et, dans un geste protecteur, passa un bras autour de la taille de Chloé, l'attirant fermement contre lui. Son regard, autrefois doux et amusé, était désormais fixé sur l'homme avec une intensité froide. 


— Elle est avec moi, dit-il calmement, mais avec une fermeté qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Je te conseille de partir maintenant. 

L'homme, d'abord surpris par l'intervention de Cédric, recula légèrement. Il observa le couple pendant un instant, puis, réalisant qu'il n'avait aucune chance, haussa les épaules avec un air indifférent. 

— Ok, ok, pas besoin de s'énerver, dit-il en levant les mains en signe de reddition. C'est bon, je m'en vais. Il fit volte-face et s'éloigna, disparaissant rapidement dans la nuit. Chloé soupira de soulagement, se détendant enfin dans les bras de Cédric.

— Merci, murmura-t-elle en levant les yeux vers lui, reconnaissante. 


— Pas besoin de me remercier, répondit-il doucement, ses doigts caressant ses cheveux. Je suis là pour ça. 

Ils reprirent leur marche, Chloé blottie contre Cédric, se sentant plus en sécurité que jamais. Ils continuèrent de discuter de tout et de rien, mais une nouvelle douceur planait désormais entre eux, renforcée par cet instant où Cédric avait affirmé son rôle protecteur. Leur complicité se renforçait de jour en jour, et cette soirée en était une nouvelle preuve.

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