Chapitre 9

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Chloé fixa l'écran de son téléphone, les mots de Mathieu défilant devant ses yeux comme un écho lointain. 

Il s'excusait, profondément, répétant combien il regrettait son comportement de la veille. Il lui racontait à quel point il avait réfléchi toute la nuit, tourmenté par ses actions, incapable de trouver le sommeil. Il suppliait pour une seconde chance, une opportunité de réparer ce qui avait été brisé. Mais au fur et à mesure qu'elle lisait, le cœur de Chloé se durcissait. 

Les paroles de Mathieu, même empreintes de remords, ne suffisaient plus. Tout semblait si... vide, si futile après ce qu'elle venait de vivre. Elle avait donné tout ce qu'elle pouvait à cette relation, et à présent, elle réalisait que ses sentiments n'étaient plus les mêmes. Peut-être que tout avait changé bien avant cette nuit. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle posait doucement le téléphone sur la table. Cédric, assis à ses côtés, n'avait pas détourné les yeux une seule seconde. 

Son regard était plein d'une inquiétude sincère, un mélange de peur et d'espoir qu'il essayait de dissimuler derrière son calme habituel. Mais Chloé pouvait lire dans ses yeux, voir la crainte qui s'y cachait : celle de la perdre.

Elle tourna lentement la tête vers lui, ses pensées s'éclaircissant. 

À ce moment précis, elle sut ce qu'elle devait faire. Elle sentit un élan de détermination la traverser, balayant le doute et l'hésitation. 

Cédric était là, devant elle, vivant, réel, plein d'une affection qui réchauffait son cœur, contrairement aux mots désincarnés qui clignotaient sur l'écran de son téléphone. 

Sans hésiter une seconde de plus, elle se leva d'un geste brusque, se rapprochant de Cédric avec une intensité qui ne laissait plus de place à l'hésitation. 

Avant même qu'il puisse dire un mot, elle l'embrassa, ses lèvres trouvant les siennes avec une urgence nouvelle, une détermination féroce. Ce baiser n'était plus seulement une exploration douce, mais une affirmation, une déclaration muette de tout ce qu'elle voulait.

Cédric, surpris par la soudaine ardeur de Chloé, répondit avec une passion tout aussi intense. 

Ils s'embrassèrent, chaque seconde renforçant ce lien qui devenait de plus en plus indéniable. La tension entre eux monta en flèche, une énergie palpable remplissant la pièce, les enveloppant dans un tourbillon de désir et de besoin. 

Chloé sentit les mains de Cédric glisser le long de son dos, fermes, pressantes, comme s'il cherchait à graver ce moment dans leur mémoire commune. 

Elle se laissa aller contre lui, les mains agrippant sa chemise avec une ferveur qu'elle ne reconnaissait même plus en elle. C'était comme si toutes les barrières s'étaient effondrées en un instant, laissant place à un besoin primal, irrépressible. Sans perdre de temps, leurs gestes se firent plus frénétiques, leurs respirations plus courtes. Les vêtements devinrent des obstacles qu'ils s'empressèrent d'ôter, leurs mains fébriles cherchant à effacer la distance qui les séparait. Les boutons furent arrachés, les tissus glissèrent au sol, leur laissant la peau nue et brûlante de désir.

Leurs regards se croisèrent à nouveau, et cette fois-ci, il n'y avait plus de place pour l'hésitation. Cédric, son regard devenu intense, dominant, prit les devants, sa main se refermant sur le poignet de Chloé avec une force qui la fit frissonner de plaisir. Il la guida doucement vers le canapé, où ils s'effondrèrent ensemble, leurs lèvres se retrouvant dans un baiser qui était à la fois une promesse et une demande. Chloé, totalement sous l'emprise de ce moment, se laissa guider, ses mains explorant le corps de Cédric avec un mélange de douceur et de besoin urgent. Elle se sentait à la fois vulnérable et en sécurité, soumise à cette nouvelle dynamique, mais aussi intensément vivante, comme si elle avait enfin trouvé ce qu'elle cherchait depuis si longtemps. Leurs corps se retrouvèrent, s'entremêlèrent, chaque mouvement devenant une danse entre la domination et la soumission. Cédric, avec une autorité naturelle, menait la cadence, ses gestes précis et sûrs, tandis que Chloé se laissait emporter par cette vague de sensations nouvelles. Elle sentait chaque caresse, chaque pression comme une brûlure douce, amplifiant ce désir qui les consumait.


Leurs respirations se synchronisèrent, se mêlant en une seule, rythmée par la montée du plaisir. Chaque gémissement, chaque murmure portait en lui la force de tout ce qu'ils n'avaient pas pu exprimer autrement. Le temps sembla se distordre, l'univers se rétrécissant à la seule sensation de l'autre, à cette intensité qui les enveloppait. Ils se perdirent l'un dans l'autre, oubliant le monde extérieur, oubliant Mathieu, oubliant les doutes et les peurs. Il n'y avait plus que cet instant, cet espace où ils se retrouvaient enfin, corps et âmes enchevêtrés, libres de toute contrainte. Lorsqu'ils atteignirent ensemble le point culminant de leur étreinte, ce fut comme une explosion silencieuse, une libération de toutes les tensions accumulées. Ils s'effondrèrent l'un contre l'autre, épuisés, haletants, mais profondément heureux, apaisés.


Chloé, le souffle encore court, resta blottie contre Cédric, son cœur battant à l'unisson avec le sien. Elle sentait son bras autour de ses épaules, son pouce traçant des cercles doux sur sa peau, la ramenant doucement à la réalité. 

Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit en paix, une paix née de la certitude qu'elle avait fait le bon choix. 

Le téléphone, oublié sur la table, vibra à nouveau, mais cette fois-ci, Chloé n'y prêta aucune attention. 

Elle leva les yeux vers Cédric, et ils échangèrent un sourire complice, sachant qu'ils venaient de franchir un point de non-retour. Chloé se lova un peu plus contre lui, les yeux mi-clos, laissant le calme et la sérénité l'envahir, tandis que Cédric déposait un dernier baiser sur son front, murmurant doucement à son oreille :

— Je suis là, Chloé. Je serai toujours là. Et à cet instant, elle sut qu'il disait la vérité


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