Chapitre 21

10 2 0
                                    

Cédric attendait devant le bâtiment de Chloé, les mains enfoncées dans les poches de son manteau. 

Le froid automnal lui mordait les joues, mais ce n'était rien comparé à l'agitation intérieure qui le consumait. Depuis qu'il avait vu ce message de Victor, son esprit ne cessait de tourner en boucle. Il savait qu'il devait en parler, qu'il devait éclaircir cette histoire. 

Mais il n'avait pas encore trouvé le courage de le faire. Et si la vérité était trop difficile à entendre ? Soudain, la porte de l'immeuble s'ouvrit, et Chloé apparut. Elle l'aperçut tout de suite et, avec un sourire éclatant, se précipita vers lui, lui sautant presque dans les bras. Cédric la rattrapa en riant, soulagé, au moins pour un moment, de la voir si joyeuse, si pleine de vie. 

— Tu m'as manqué, dit-elle en l'embrassant tendrement. 

— Toi aussi, murmura-t-il contre ses lèvres, cachant la tempête qui grondait en lui. Ils se dirigèrent vers la voiture, riant de tout et de rien, mais une fois installés à l'intérieur, un silence lourd s'installa. Cédric sentait la question brûler sur ses lèvres. 

« Qui est Victor ? » 

Mais chaque fois qu'il ouvrait la bouche, la peur de la réponse le paralysait. Et Chloé, de son côté, fixait la route, mordillant nerveusement sa lèvre. 

Elle savait qu'elle devait aborder le sujet, qu'elle devait lui expliquer avant que les choses ne dégénèrent. Mais elle craignait de ruiner ce qu'ils avaient construit.

Le trajet jusqu'à chez Chloé se fit presque dans le silence, une tension palpable régnant dans l'air. Chloé savait qu'elle ne pouvait pas laisser Victor hanter leur relation, mais elle devait le voir, lui parler une dernière fois pour en finir. 


Pourtant, elle ne voulait pas inquiéter Cédric, ni lui donner de raisons de douter d'elle. Ils arrivèrent enfin à la maison, et dès qu'ils franchirent le seuil, quelque chose changea dans l'atmosphère. Cédric, submergé par ses doutes et ses craintes, sentit un besoin urgent de se rapprocher de Chloé, de la sentir près de lui, de la posséder pour effacer cette ombre qui menaçait leur relation. Sans dire un mot, il l'attrapa par la taille, l'attira violemment contre lui et l'embrassa avec une passion presque désespérée. Il voulait oublier, se perdre en elle pour ne plus penser à ce qui le rongeait. Chloé, prise au dépourvu par cette intensité soudaine, répondit à son baiser avec tout autant d'ardeur. Elle aussi, en cet instant, ne voulait plus penser à rien d'autre qu'à lui. Elle avait besoin de le sentir, de se perdre dans son étreinte pour repousser ses propres doutes, ses propres craintes. Ils se déshabillèrent rapidement, les gestes précipités, comme si chaque seconde comptait, comme s'ils avaient besoin de cette fusion immédiate pour apaiser leurs esprits tourmentés. Cédric la poussa contre le mur du salon, ses mains explorant chaque parcelle de son corps, et Chloé se laissa faire, totalement abandonnée à lui, incapable de penser à autre chose qu'à cette chaleur, cette proximité.

Leur étreinte fut intense, presque sauvage, marquée par une urgence qu'ils ne pouvaient expliquer. 

Cédric voulait tout d'elle, la posséder entièrement, comme pour s'assurer qu'elle lui appartenait encore, malgré ce message, malgré ce Victor. Et Chloé, submergée par ses propres sentiments contradictoires, se laissa emporter, se perdant dans ce moment de passion brute. Quand ils finirent, haletants, ils restèrent un instant l'un contre l'autre, les corps encore tremblants de désir. 

Mais dans ce silence post-coïtal, les non-dits revinrent rapidement les hanter. Cédric caressa tendrement le dos de Chloé, mais son esprit restait embrouillé. Il savait que ce qu'ils venaient de partager n'avait fait que repousser l'inévitable. Chloé, blottie contre lui, ferma les yeux, essayant de savourer la douceur de ce moment, mais elle savait qu'elle ne pouvait plus ignorer Victor. 

Rouge CaféOù les histoires vivent. Découvrez maintenant