Labrinth— Still Don't Know My NameVoir ce misérable abruti renverser le piano me fait bouillir de l'intérieur, mais je m'efforce de garder mon calme. La rage se loge sous ma peau, prête à éclater, mais ce n'est pas eux qui comptent. Ce piano ne représente rien comparé à elle. J'observe sa maison. J'imagine Lyla, là, cachée derrière les rideaux, ses yeux cherchant à percer le mystère que je suis pour elle. Elle me surveille, je le sais. Elle doit se demander qui je suis, se questionner sur mes intentions. Mais ce qu'elle ignore, c'est que tout ce que je fais, je le fais pour elle.
Cette maison, c'est pour elle. Ce quartier, c'est pour elle. Tout... est pour elle.
Je ressens ce lien invisible entre nous, comme si chaque battement de son cœur répondait aux pulsations de mon obsession. Elle ne le sait pas encore, mais je suis déjà partout dans sa vie. Je me suis immiscé dans ses pensées, dans ses craintes. Son esprit m'appartient déjà, mais je veux plus. Je veux son corps, son âme, je veux la posséder jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un écho de moi-même. Et je vais l'avoir.
Mon regard retourne vers ces imbéciles de déménageurs. Qu'ils aillent au diable avec ce piano. Ce n'est qu'un détail. Un jour, je lui jouerai quelque chose d'intime, de délicat... avant de la prendre là, contre ce piano, jusqu'à ce que ses cris se mêlent au son des touches frappées par son corps tremblant.
Je soupire, tirant sur mes cheveux pour contenir l'excitation qui monte.
— Laissez tomber. Débarrassez-moi de cette merde,je dis avec un calme glacial, avant de rentrer dans la maison.
Ma patience a des limites, et elle commence à s'effriter. L'intérieur est presque terminé. Tout est en place, chaque détail parfaitement orchestré pour maintenir cette façade. Personne ne devinerait que je ne suis ici que pour elle. Mais je dois faire vite, je ne supporte pas l'idée de perdre un instant de plus loin d'elle. Mon esprit retourne inévitablement à cette nuit. À ses yeux agrandis par la peur lorsque le fil de métal s'est tendu autour de son cou. Elle était si fragile, si délicate. J'ai senti sa vie vaciller sous ma poigne... Et pour un instant, elle a abandonné. Comme si elle me demandait de la libérer.
Cette pensée me fait frissonner. Non, Lyla, tu ne t'échapperas pas si facilement. Je traverse la rue, mes mouvements sont calculés, précis, comme toujours. Je m'assure de ne pas être vu, mais la vérité, c'est que personne ne pourrait m'arrêter. Pas quand il s'agit d'elle. J'escalade sa façade comme un voleur de nuit, mais je ne viens pas pour voler quoi que ce soit. J'entre parce que je le peux, parce que c'est mon droit.
Sa fenêtre est ouverte cette fois. "Vraiment insouciante, ma chère Lyla. Je vais devoir te protéger de cette naïveté." Un léger sourire déforme mes lèvres alors que je m'approche de son lit. Elle dort, mais son sommeil est agité. Je me penche, caressant doucement la marque rougeâtre sur son cou, la preuve qu'elle est à moi. Tu ne t'en remettras jamais, Lyla. Cette marque, elle te hantera toute ta vie. Et moi... je te surveillerai, de près, pour m'assurer que tu ne penses jamais à me fuir.
Je l'effleure à peine, mais je sens déjà son corps réagir à ma présence. Mon souffle s'accélère à cette pensée. Tu es déjà à moi, Lyla. Tu le sais, même si tu ne veux pas l'admettre. Tu te débattras encore, mais ça ne changera rien. Je suis ton monde maintenant. Et bientôt, tu supplieras pour que je reste près de toi. Quand il ne restera plus rien de ce que tu étais, quand tu seras perdue, désespérée, c'est à ce moment-là que je réclamerai ton cœur. Et tu me le donneras, Lyla. Je le tiendrai entre mes mains... et je verrai enfin ce que ça fait de te posséder entièrement.
Je reste là, à l'observer, mon esprit enfiévré par cette obsession qui ne cesse de croître. Personne ne te prendra, Lyla. Je suis le seul qui a ce droit.
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HEART
Mystery / ThrillerLa petite Fouine Un intrus. Un parfum boisé, avec une touche de framboise masquée. Toujours ce sourire figé, effrayant, plaqué sur son visage comme une malédiction. Je suis prise dans sa toile, incapable de m'en défaire, et pourtant... je suis irrév...