Bulan

Chapitre 9 :

Narrateur : Léandre :

L'épreuve des escaliers est derrière nous. Je toque à ma propre porte pour rester concentrée sur Milla, le souffle court. Nougat et Caroline nous attendaient. À notre vue, le chat s'enfuit et la petite blêmit. :

« Milla ?

— Respire, d'accord ? On est à la maison. On est en sécurité.

— Léandre ? Qu'est-ce qui lui arrive ?

— Caro, prépare la douche pour ta sœur s'il te plaît. ».

La pauvre ne comprend pas les raisons, mais s'active dans les plus brefs délais. La main froide de Milla est restée logée dans la mienne... Je n'ai aucune idée de ce que l'autre crétin envoyé au poste lui a fait... Une quelconque agression, et je retourne au poste pour le finir. :

« Léandre, je sais comment la calmer. Viens Milla. ».

Notre héroïne du moment devient le nouveau centre d'attention de la traumatisée. À peine son regard d'argent se pose sur sa petite-sœur, Milla la serre contre elle. Caroline l'assoit sur le canapé et commence à humer une douce mélodie en huit temps.

Je les laisse à leur monde et me rends dans la salle de bain pour vérifier mon état. Une belle ecchymose à la cuisse et une corne éclatée au niveau des phalanges... Rien de grave. Mon téléphone vibre pendant que je passe ma main sous le robinet. :

« Ah... Sybille. ». :

« Allo Léandre ?

— Allo ?

— C'est juste pour te dire qu'on est bien rentrés.

— Super. Comment va ta joue ?

— J'avais des haricots au congélo. C'est gonflé, mais il y a pas de casse. Les garçons s'inquiètent pour la fille, là. Milla c'est ça ? ».

Tu parles d'une présentation... En parlant du loup, Milla traverse l'enceinte de la salle de bain, guidée par Caroline. Je m'extirpe de la pièce avec un clin d'œil pour la petite sœur. Elle s'occupe de madame, on s'est compris. :

« Je vais m'occuper d'elle. Reposez-vous et essayez de penser à autre chose.

— Yep, on va faire ça. Qu'est-ce que je voulais dire... Ah. Merci de lui avoir cassé la tronche à l'autre bourrin.

— J'avoue mec ! T'avais la classe là-bas !

— Plus jamais je t'énerve, mon bébou ! J'ai compris la leçon ! ».

Pour une fois, ces crétins me font rire de bon cœur. Je souhaite bonne nuit à la colocation farfelue et me lance dans une... Wow, la fatigue me rattrape. J'ai manqué une absence. Saleté d'adrénaline en baisse. :

« J'ai failli vriller tout à l'heure... C'est mauvais. ».

Une cuisson de pâtes est lancée. On a tous besoin d'un plat reconstituant après cette soirée riche en émotions. Œufs... Pecorino... Parmesan... Bon, les lardons premiers prix feront l'affaire.

Mon esprit divague pendant les étapes de préparation. Je n'avais jamais vu Milla agir de la sorte. Son état... Ce n'est même plus second à ce niveau-là. Où est passée mon aigrie qui me traite de gros porc toutes les deux minutes ?

Mes ingrédients sont réservés, je n'ai plus qu'à les attendre. Sylvain me harcèle de questions sur l'état de Milla. Il était en panique devant sa crise d'angoisse. Je le rassure en deux messages vocaux et m'assois sur le plan de travail.