Chapitre 13 :

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Narrateur : Léandre :

« Bon. Je pense qu'on va faire une petite pause. Je vois des teintes vertes d'ici. ».

Petite pointe d'humour qui passe bien. Fier de moi. Quelques questions répondues et... éludées pour la plupart, je rejoins le plein air urbain. Ma cigarette électronique m'appelle. J'ai besoin de souffler. :

« Qu'ils arrêtent un peu avec Milla. Rentrer ensemble ne veut rien dire. ».

Tiens, en parlant d'elle... Toujours pas inscrite alors que... Mince, quoi. C'est le quatrième cours ! Qui plus est, j'ai le droit à une observation continue le long de mon cours. Cette démone tient à se faire remarquer en plus. Rien que pour m'embêter, elle se place bien devant... Tch.

Je la retrouve à l'entrée de l'université, accompagnée de sa copine hyperactive. Mon arrivée a interrompu une... organisation de soirée ? C'est nouveau. La bruyante chope une boîte de chewing-gum de son sac et nous en propose un. Milla accepte, je nie de la tête. :

« Bon allez... Vendez la mèche, tous les deux.

— Comment ça ?

— Vous sortez ensemble, non ? ».

À quel moment tu oses prononcer une bêtise pareille à ton professeur ? Mon sourcil relevé amène la petite malpolie à rire. La petite qui est malpolie, précisons.

Milla reste concentrée ailleurs. Étrange. Au moindre commentaire sur notre lien, madame crisse et crache sur la terre entière comme Nougat. Là... Elle fixe un homme en approche. Pas de sac, un costume blanc pour se faire remarquer au loin... :

« ... Sérieux ?! ».

Aucune tergiversation possible, il s'agit bien de lui. Je manque d'avaler ma fumée quand la reconnaissance est assurée. L'homme au contour de barbe taillé au laser se présente devant moi et me tend la main. :

« Ravi de te revoir, Léandre.

— ... Ouais ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?

— Ce n'est pas réciproque ? Tu m'en vois déçu. ».

Ses larmes de crocodile ne mènent nulle part. Les filles clignent plusieurs fois des yeux devant mon malaise évident. :

« ... On va parler en privé. ».

De tous les moments... Ok, calme. On se détend. Ce gars doit avoir une raison de venir. Il vaut mieux pour lui. :

« Donc t'as réussi à t'en sortir dans une nouvelle ville. Chapeau.

— J'ai tout donné pour. ».

La pression investit mes veines, chaque palpitation du cœur accentue le rythme de ma circulation. Je veux qu'il parte. Ce lâche constitue la raison même pour laquelle j'ai changé de nom. Hors de question de recommencer une nouvelle vie selon son bon vouloir. :

« Détends-toi, ça fait presque quatre ans maintenant. L'eau a coulé sous les ponts. Tu sais que je suis devenu détective moi aussi ? ».

Deuxième fois qu'on me tend des chewing-gums. Bon, si je veux écourter, autant obtempérer au maximum. Je tire une plaquette et subis un coup de jus. Oui. :

« ... Il a osé ? ».

C'est qu'il se fend la poire en plus... Son rire d'hyène me détruit les oreilles. Je dois attendre une bonne minute que sa crise d'abdominaux ridicule se calme. Mes élèves l'accompagnent dans sa moquerie en plus... Quelle vie. :

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