Chapitre 10 :

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Narrateur : Léandre :

« T'es sûr que ça va aller ?

— Il faut bien, Milla. ».

Mes lacets plaqués contre ma chaussure, on est bons. J'entends Caroline s'amuser avec Fleur le temps que je me prépare. Dans ma chambre, Milla me partage son malaise quant à notre destination future. :

« Tu fais attention là-bas. Tu mets bien un masque. Faut pas qu'on te reconnaisse.

— Je le laverai avant de te le rendre, promis. ».

Ma blagounette la décrispe un peu. Madame est stressée à l'idée d'envoyer le pire ennemi de Bulan dans l'une de ses institutions. Je ne vois pas pourquoi... Ahem.

Pour le coup, je ne pense pas être reconnu. Madame m'a coupé les cheveux en un dégradé propre pour une amatrice ; et forcé à m'habiller comme un jeune de mon âge. Ce sont ses mots. Aucun commentaire. Je ne l'ai pas mal pris. :

« Un peu quand même. ».

« Bon Léandre, j'ai pas ton temps. Grouille-toi.

— Ça va, j'arrive. ».

Le regard noir de Milla ne dérange pas cette façade de ma petite sœur. Je détends les nerfs de tout le monde en nous mettant sur le départ. Fleur équipe son manteau et redresse son écharpe de toujours. L'impatiente m'attend dans la cage d'escalier. J'échange un sourire avec Milla, mais croise une petite bouille adorable. :

« J'aurais voulu venir... », marmonne Caroline. :

« Je sais bien, ma puce. ».

Mon Dieu... Cette petite a un fond si bon. J'ai le droit à un câlin pour m'encourager. Je m'agenouille et l'enlace de bon cœur. Sa force n'est pas de refus. Les ronrons de Nougat non plus. :

« On viendra la visiter ensemble un jour, d'accord ?

— Mais pourquoi pas aujourd'hui ? », se plaint-elle contre mon épaule. :

« Parce qu'aujourd'hui ne sera pas un jour heureux et je ne veux pas te voir pleurer. D'accord ? On la visitera, tu as ma promesse. ».

Le petit doigt m'est tendu. Elle y tient. La promesse est scellée par le plus puissant des pactes. Je l'embrasse sur le front et satisfais l'impatience de ma petite sœur. La portière de sa Megan est fermée et le moteur ronronne au contact de son pied avec l'embrayage.

L'éternelle pluie d'automne se déverse dans la ville, puis sur la départementale. Les lumières des différents phares réfléchissent sur les flaques dispersées çà et là, aussi secouées par les passages des différentes voitures que mon inquiétude.

Je n'ai aucune idée de ce à quoi m'attendre là-bas. Autant pour Bulan que pour ma mère. Avec cette organisation criminelle en tête... Ouais, je remercie le ciel pour m'avoir donné cette idée de changer de nom. Dans mon malheur, j'ai au moins pu protéger ma famille. :

« Dis, cette fille méga fraîche dans ton appart, là. Elle m'a surpris quand je suis passée, mardi.

— Mh ?

— Depuis quand t'es avec ?

— On n'est pas ensemble.

— Pff... Arrête de mentir, tu veux ? ».

Méga fraîche... J'ai souri sous mon masque. Son commentaire se trouve aux antipodes de son attitude en sa compagnie.

La pauvre Milla a été inspectée de fond en comble par Fleur. Cette petite crétine incapable d'exprimer ses sentiments a commenté chacun de ses traits du visage ; ses muscles un peu trop dessinés pour une fille selon elle ; ses courbes qui feraient saigner du nez Léandre Toscane... Un moment, vraiment. J'ai arrêté de compter les balles perdues. :

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 10 ⏰

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