Chapitre 2 :

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Ah ? Du mouvement... Je retiens un rire pour moi lorsque j'entends l'une des belles aux bois dormants s'activer. Pourquoi attendre jusqu'à onze heures quand préparer une pâte à cookies suffit ? La gamine n'ose pas s'approcher malgré la faim et la curiosité dansantes dans ses yeux... Wow. :

« Pas courant comme couleur. ». :

« Tu as faim ? Viens par ici. ».

Tirer la chaise de ma table nettoyée à la va-vite l'attire. Je pensais l'aider à grimper au vu de sa hauteur, mais subit un gros câlin de sa part. :

« Merci d'avoir sauvé ma sœur, monsieur.

— J'ai juste assisté le vrai sauveur. Tu remercieras le vieux monsieur qui habite en bas. ».

Pas de doute sur leur lien de sang. Mes deux invitées partagent cette couleur d'iris étrange. Des yeux d'argent... Quelle coïncidence...

Le ventre gargouillant de la petite l'amène à rougir de honte. Ouais, elle est honnête. Je la décoiffe pour la rassurer et lui explique les différentes étapes de la confection pour passer le temps et lui détourner l'attention de son inquiétude. En l'état, je ne peux pas la harceler de questions. Sa sœur dort encore et ses coups d'œil impatients envers elle... Ouais, je ne me vois pas profiter de la situation pour tirer les vers du nez de la plus jeune.

« Je les interrogerai en même temps. ».

Pendant que la petite s'esbaudit devant les mignardises gonflées, j'alerte par message notre héros du soir de l'avancée de la situation. À la seconde post-envoi, il me fait promettre de le tenir au courant sur la grande. Je souris à sa prévenance.

La petite alarme du four retentit, on a notre petit-déjeuner. J'écarte l'affamée du souffle chaud et sors les gâteaux de l'habitacle. Il ne nous reste plus qu'à... :

« ... Hein ? Où est-ce que... Quoi ?

— Milla ! ».

Ah. Merci le four. En plus de cuire la meilleure touche sucrée du monde, tu me réveilles madame. Le chat vole à son réveil. Milla... Encore dans les vapes. Elle accueille la charge de sa sœur en pleurs et vérifie les alentours en vitesse, les dents serrées de douleur. Une fois les yeux posés sur moi, l'inquiétude passe à la méfiance.

Elle tourne sur elle-même pour protéger la petite du grand méchant loup qui lui a partiellement sauvé la vie cette nuit. Sympa. :

« Milla ? Pourquoi tu...

— Est-ce qu'il t'a touché ? Est-ce qu'il t'a demandé de manger un truc ?

— Hein ? », réfléchit-elle, prise de court. : « Euh... Il a préparé des cookies et...

— Je le savais ! », rugit la blessée. : « Espèce de malade ! T'es un grand taré ! Dégénéré ! ».

Si la scène ne me faisait pas rire, elle volerait à travers la fenêtre. Là, je vois une débile s'exciter autour d'un quiproquo terrifiant, mais à des années-lumière de la vérité. Les oreillers me volent à la figure... Du calme. J'attends qu'elle se taise, les bras croisés. C'est mieux que de parler dans le vent. :

« T'as fini ?

— Sale porc. », conclut-elle. :

« Bon, on va dire que oui. Tenez. ».

L'assiette de cookies est disposée sur la table basse du salon. Ses yeux s'écarquillent à mon geste provocateur. Un éternuement interrompt sa menace silencieuse, Nougat subit un regard noir pour sa simple existence... Elle retient sa sœur de se jeter sur l'assiette et regrette son geste. Ses mouvements du bras tirent sur la plaie... :

BulanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant