Adam regarde à droit et à gauche. Sa main tremble en touchant la poignée, comme si elle brûlait. Il jette un regard vers le couloir, s’assurant une énième fois qu’il est seul. Le silence de l’appartement est presque écrasant, le léger bruit du vent soufflant par la fenêtre entrouverte étant le seul son qui trahit la fin d’une journée printanière.
— C’est maintenant ou jamais, murmure-t-il pour lui-même, la gorge serrée.
Son cœur bat si fort qu’il a l’impression qu’il pourrait l’entendre résonner dans tout l’appartement. La poignée cède enfin sous ses doigts. Adam pousse doucement la porte et pénètre dans la pièce. Une odeur légère de parfum flotte encore dans l’air, celle que sa mère porte tous les jours. Cela ajoute à son malaise, comme s’il violait un territoire interdit. Pourtant, il continue, poussé par un désir qu’il ne comprend pas complètement mais qu’il ne peut plus ignorer.
Le grand miroir au fond de la pièce le reflète timidement alors qu’il se dirige vers l’armoire. Il ouvre les portes et ses yeux se posent immédiatement sur les robes suspendues à l’intérieur. Leurs couleurs pastel contrastent avec la sobriété de sa garde-robe à lui. Il caresse du bout des doigts l’étoffe d’une robe, un tissu léger et fluide, presque soyeux. Il hésite, son cœur s’emballe encore plus. Son souffle est court.
— Je ne devrais pas... souffle-t-il en retirant la main, mais ses doigts restent suspendus dans l’air, comme attirés.
Adam attrape finalement une robe. Elle est légère, d’un rose poudré, presque comme un voile. Il la pose délicatement sur le lit avant de se tourner vers le tiroir des sous-vêtements. Ses mains tremblent un peu en tirant sur la poignée, le grincement du bois brisant le silence de la pièce. Il cherche rapidement, comme s’il voulait en finir avant que quelque chose ne l’arrête. Puis ses doigts se posent sur une paire de collants noirs. Le nylon glisse entre ses doigts, si fin qu’il pourrait presque s’effilocher. Son ventre se noue, un mélange de peur et d’excitation l’envahit.
— Qu’est-ce que je fais ? se demande-t-il à haute voix, ses yeux fixés sur la paire de collants dans ses mains.
L’idée de passer les vêtements lui semble irréelle, presque comme un rêve. Mais l’envie le pousse encore. Il pose le collant et la robe sur le lit et commence à se déshabiller. Ses vêtements tombent au sol, lourds et encombrants. Il est désormais en sous-vêtements, ses mains tremblantes d'excitation.
Le moment où il enfile le collant est presque magique. Le tissu doux et froid glisse sur sa peau comme une caresse délicate. Il retient son souffle, enfilant le vêtement jusqu’à la taille. Le nylon épouse ses jambes, serrant juste assez pour lui donner l’impression d’être enveloppé dans une étreinte douce et rassurante. Une chaleur intense monte en lui, un frisson parcourt son corps. Une petite bosse au niveau de l’entrejambe commence à devenir visible.
— C’est… incroyable, murmure-t-il, les yeux écarquillés alors qu’il admire ses jambes couvertes.
Il ne peut s’empêcher de sourire. Le collant transforme la sensation de ses jambes, c’est presque comme si elles n’étaient plus les siennes, comme s’il se redécouvrait. Sa peau frémit sous le tissu, et chaque mouvement lui procure une vague de plaisir presque étourdissante.
Il prend ensuite la robe, un instant hésitant. Le tissu léger semble presque lui glisser entre les doigts. En l’enfilant par la tête, il sent la robe tomber en douceur sur son corps. Elle est à peu près à sa taille, légèrement trop grande aux épaules, mais la fluidité du tissu l’emporte. Il s’admire dans le miroir, un sourire incrédule sur les lèvres.
— Comment… comment ça peut être aussi confortable ? se demande-t-il à voix haute.
Il passe ses mains sur le tissu, savourant la légèreté, la douceur. C’est un sentiment de liberté qu’il n’avait jamais imaginé. Il ne savait pas que les filles portaient des vêtements aussi agréables. Il fait quelques pas dans la pièce, la robe flottant légèrement autour de lui, comme une seconde peau.
Cependant, une pointe d’angoisse continue de le ronger. Chaque craquement du bois sous ses pieds lui semble amplifié, chaque souffle de vent par la fenêtre semble annoncer un danger. Et si quelqu’un rentrait ? Et si sa mère revenait plus tôt que prévu ? Le moindre son dans l’appartement lui fait dresser les poils sur les bras, son ouïe soudainement hypersensible.
Adam se tourne vers la commode, cherchant des chaussures pour compléter l’ensemble. Mais rien ne semble à sa taille. Il abandonne finalement l’idée, laissant les talons hauts là où ils sont. Il s’assoit sur le lit, ses jambes croisées, la robe étalée autour de lui. Il ferme les yeux un instant, savourant pleinement la sensation.
Mais l’angoisse est toujours là, comme une ombre. La sueur perle légèrement sur sa nuque, ses mains moites effleurent inconsciemment le collant qui serre encore ses jambes.
— Si quelqu’un le savait…
Il chasse l’idée d’un geste de la main, se redressant. Il se lève et se dirige vers le miroir. Une autre version de lui-même se reflète devant ses yeux, presque méconnaissable, mais terriblement juste. Il tourne sur lui-même, la robe volant légèrement autour de lui, un rire étouffé lui échappe.
Les rayons du soleil couchant illuminent la pièce, créant des ombres dorées sur le parquet. La fin d’après-midi a un goût particulier, celui de la découverte, de la liberté, mais aussi de la peur. Adam sait qu’il devra bientôt retirer ces vêtements, redevenir celui qu’il est censé être. Mais pour l’instant, il se sent incroyablement vivant.
— Juste un peu plus longtemps, murmure-t-il en jetant un dernier coup d’œil à la fenêtre.
Il se promet de profiter encore de cet instant avant que la réalité ne le rattrape.
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Splinters of Femininity
Short StorySKYCHASTITY Je pensais que c'était une simple soirée entre potes. Juste moi, Markus, quelques bières, et une partie tranquille. Mais tout a basculé quand Markus m'a offert ce cadeau. Une cage de chasteté dernier cri. Le genre de truc qui mène à des...