Un weekend en amoureux - Partie 3

270 5 0
                                    

La forêt de Sombrefeuille enveloppe Ezio et Stéphanie dans ses bras flamboyants. Les feuilles mortes craquent sous leurs pas, et le chemin disparaît. Ezio regarde autour de lui, perdant toute notion d'orientation.

— Tu sais où tu vas ? demande-t-il.

— Évidemment, ne t'en fais pas. Au pire, nous pourrons planter la tente ici et trouver la clairière demain.

Un cri de rapace retentit au-dessus de leurs têtes. Ezio apprécie de plus en plus le legging ; c'est une sensation nouvelle, différente du pantalon. Comment un vêtement aussi moulant peut-il procurer autant de sensations ?

— Dis-moi, Phanie, as-tu entendu parler des rumeurs concernant cette forêt ? interroge Ezio.

Stéphanie saisit sa gourde et en boit une gorgée, essuyant sa bouche avec le revers de sa main.

— Il s'agit d'un homme qui aurait agressé des femmes dans un manoir abandonné. Il aurait rénové toute une chambre à coucher comme un donjon, où il pourrait assouvir ses fantasmes. Mais ne t'en fais pas, il n'y a rien de tangible à cela.

Stéphanie accélère le pas. Ses chaussures écrasent les feuilles mortes avec une cadence régulière, et ses cheveux bruns tombent en cascade sur ses épaules, oscillant au rythme de sa marche. Ezio la suit en se retenant d'uriner, une envie pressante le tenant.

Les hêtres deviennent de plus en plus denses et enchevêtrés. Leurs branches entrelacées forment un plafond presque impénétrable, et les ronces ralentissent leur progression, plantant des épines dans leurs jambes. Ezio est surpris de constater la résistance du legging.

— C'est par là qu'il faut aller ? Nous ne sommes plus sur le chemin, remarque-t-il.

— Oui, cela fait un moment que nous avons quitté le sentier, répond Stéphanie.

Elle continue à avancer, tandis qu'Ezio reste immobile, son pouls s'accélérant.

— Stéphanie, puis-je aller uriner ? demande-t-il.

— Encore ! Marchons un peu, tu ne vas pas uriner dans ces ronces, n'est-ce pas ?

Le regard inquiet d'Ezio en dit long.

— D'accord, vas-y.

Ezio opère un demi-tour et baisse légèrement son legging pour éviter les ronces, puis urine. Ses yeux se perdent dans la forêt, et il remarque une cabane en bois cachée entre deux arbres, son toit pentu dissimulé par les branches. À travers une fenêtre, il distingue une lueur. Quelqu'un habite-t-il vraiment ici ? Peut-être est-ce la propriétaire de la voiture ?

— As-tu fini ? interrompt Stéphanie.

Ezio remonte son legging dans la précipitation, sentant quelques gouttes d'urine se coller à son vêtement, mais heureusement ce n'est pas visible.

— Oui, répond-il en se rapprochant de Stéphanie.

— Petite vessie et petit sexe, se moque-t-elle.

— Je n'y peux rien.

Le bruit subtil d'un ruisseau se fait entendre au loin. Ils changent de direction, attirés par cette mélodie naturelle. Le sol devient plus humide et plus souple sous leurs pieds, la boue jaillissant sur leurs chevilles. Après quelques instants, la rivière serpente à travers la forêt. Ils la suivent, mais Ezio ressent une douleur à ses pieds et ralentit, alors que sa femme maintient le rythme. Elle crie en apercevant la clairière, tandis qu'Ezio soupire de soulagement.

Au-dessus de leur tête, les dernières lueurs du jour s'accrochent timidement aux branches hautes.

— Il ne reste pas beaucoup de temps pour installer la tente avant que la nuit ne tombe.

Splinters of FemininityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant