Skyfall - Adèle
Zachary
- Zach ! Sors de la salle de bain ! s'exclama Salomé en tapant sur la porte en bois.
Elle continua à frapper, jusqu'à ce qu'elle ne s'ouvre sur son frère, habillé en costume. La jeune fille se recula, perturbée de voir son frère habillé de ce style. Il devait avouer que ce n'était pas dans ses habitudes. Il ajusta le col de sa chemise blanche, alors que sa mère arrivait derrière Salomé, lançant un regard inquisiteur à son fils.
- Tu peux m'aider à faire mon nœud de cravate ?
- Zach, comment ça se fait que tu ne sais toujours pas faire ça ? Tu as bientôt vingt ans.
Elle soupira, mais attrapa la cravate pour y faire un joli nœud bien ajusté.
- Détends toi, tu es tout crispé. Ça va bien se passer.
- Je sais, marmonna-t-il en grattant son crâne, suivant comme il pouvait les gestes de sa mère. Je veux juste être pris...
Il savait très bien que c'était compliqué pour sa mère de travailler, surtout à cause de ses problèmes de santé. Ainsi, il s'était considéré assez âgé pour pouvoir avoir un travail, et aider financièrement sa famille. Salomé avait proposé de travailler, mais leur mère avait refusé. Elle était bien trop jeune. Elle n'avait que quinze ans. Elle devait se concentrer sur l'école et sur être une enfant tout simplement.
- Je vous dirai tout ce soir de toute manière, lâcha-t-il en attrapant sa pochette avec son CV et sa lettre de motivation.
À vrai dire, il n'avait pas du tout envie de travailler pour le Général, mais cela rapportait bien et puis c'était juste une histoire de garde du corps. On ne lui demandait normalement de ne tuer personne. Ce n'était pas comme s'engager dans les rangs de l'armée. Enfin, d'une certaine façon, c'était aussi l'armée. Mais il préférait se convaincre qu'il n'avait rien à voir avec les mecs qui arrachaient les enfants à leurs familles pour les enfermer dans des centres, ou qui bombardaient des villages, sous prétexte qu'il s'agissait de « lieux dangereux de la résistance ». Ils n'auraient jamais de preuves de toute manière.
Il ne tarda pas à partir. Ils habitaient en banlieue de Paris depuis que sa mère avait déménagé du village où ils habitaient avant, dans l'espoir de trouver un meilleur emploi. De toute manière, il ne lui restait plus personne de là-bas. Hope avait disparu du jour au lendemain, Lucas était mort, tué par des rebelles alors qu'il travaillait en tant que soldat, quant à Morgane, elle s'était faite arrêtée et il n'avait plus de nouvelles. Elle devait sans doute avoir un pouvoir, quant à Hope, il n'en savait rien. Il avait juste un mince espoir de la retrouver un jour.
En arrivant, il leva les yeux vers le palais. Immense n'était pas le mot. Imposant était déjà plus approprié. Il fallait déjà passer le portail, traverser les jardins, avant de se retrouver face à la bâtisse en pierre. Il l'avait étudié en cours d'histoire. Il s'agissait d'un ancien palais construit au XVIIe siècle. Une part de lui était juste excité de pouvoir y entrer. Il avait vu des images, mais jamais l'intérieur en vrai. Il était réservé à l'élite, régulièrement invitée lors de fêtes qu'organisait le palais. Une autre part était stressée, il savait qu'il devait être irréprochable. Mais même si le Général avait une politique stricte, il avait compris que s'il ne faisait pas de vague et qu'il allait dans le sens du gouvernement, personne ne l'embêterait. Il alla se présenter aux gardes, qui après une fouille le laissèrent rentrer dans les lieux. Son regard glissa vers les moulures, tout semblait si parfait. Les dorures brillaient, des tableaux historiques étaient accrochés aux murs et de longs tapis surplombaient les escaliers. On disait que le palais était responsable de centaines d'emplois dans la région. Il n'en avait maintenant aucun doute. Il fallait sans doute une armée de femmes de ménage par faire briller l'endroit de mille feux ainsi tous les jours.
VOUS LISEZ
Les Enfants du Soleil (tome 2)
Science Fiction2068, Le ciel s'assombrit. Les étoiles s'éteignent peu à peu. Pour retrouver une lueur d'espoir, la résistance n'aura d'autre choix que de s'unir. Malgré leurs différends, malgré la violence de la guerre, ils devront faire front face à la menace du...