Les Enfants du Soleil (tome 2)

8/ Jouer les infirmières

People Help the People - Birdy 

Raquel

Le Colonel tourna la tête vers Raquel, glissa sa chaise sur le sol et de se leva. Elle trépignait. Il fallait qu'elle lui explique.

- Suivez-moi.

Il l'emmena jusqu'à son bureau avant de s'assoir dans son fauteuil.

- Le combat d'aujourd'hui à était rude, et j'approuve votre décision d'avoir un otage Colonel Hernandez. Enfin, assez parlé, que voulez-vous me dire ?

Elle resta debout, face à lui. Là maintenant, elle n'avait qu'une envie, c'était d'exploser sa tête contre le mur.

- C'est pas un otage. C'est mon copain, lâcha-t-elle d'une voix froide. Vous savez ? La personne avec qui je dors, que j'embrasse, à qui je pense tous les jours.

Le Colonel regarda Raquel en fronçant les sourcils.

- Vous êtes en train de me dire que c'est votre amant ? Je n'ai aucune leçon à recevoir de vous. Nous vous avons aidée et si vous n'êtes pas contente, rembarrez vos hommes loin de mon campement. Je n'ai fait que ce qui me semblait juste. Et vous n'allez rien n'y changer. C'est le fils du Général, que ce soit clair.

Il se releva en regardant toujours Raquel dans les yeux, mais elle ne faiblit pas. Il ne comprenait pas.

- Isaac voulait s'isoler avec vous pour parler stratégie. Pas pour négocier. J'ai l'honneur de vous annoncer que vous avez failli mettre à mort le chef des rebelles Colonel, reprit-elle plus fort. Vous avez eu l'excellente idée de lui enfoncer une lame dans les côtes. Je vous promets que s'il y était resté, vous ne seriez pas là en ce moment même.

- Si vous êtes en train de me menacer lieutenant Hernandez faites attention à vos paroles. Vous auriez privé le père d'une jeune fille pour votre petit ami, un amour insignifiant avec un ennemi.

Il fit le tour de son bureau avant d'arriver face à Raquel. Pour être honnête il en imposait. Il avait tout de même une forte carrure. Mais il était hors de question qu'elle flanche. Elle était bien trop remontée pour ça.

- Il est totalement contre son père ! Il profite de sa position pour nous fournir à tous toutes les informations nécessaires. Il finance aussi dans le dos de son père de nombreux projets et il organise certaines des opérations les plus importantes.

Le Colonel se stoppa alors et se tut. Raquel le regarda avec attention, essayant de distinguer un indice sur son visage sur ce qu'il aurait pu penser. Mais il semblait gravé dans le marbre. Elle ne tenait pas en place, elle avait envie de savoir ce qu'il allait dire, puis de lui éclater la tête contre le mur pour avoir touché à Isaac. Elle sentait la colère monter en elle de plus en plus. Plus les secondes passaient, plus elle se disait que le Colonel ferait un excellent punching-ball.

Au moment où il ouvrit la bouche et que sa voix grave résonna dans le bureau, elle sut qu'il avait pris sa décision.

- Et bien... je suis impressionné par tant de courage venant d'une personne. Il joue le parfait double jeu. Mais je sais que vous avez perdu vos parents jeune, vous vous rendez compte que vous auriez pu faire la même chose et priver ma fille de son père si Isaac était mort. Raquel, tu te rends compte de ça ?

Le Colonel la laissa sans voix lorsqu'il utilisa son prénom ainsi. Il avait totalement raison. D'un seul coup elle se sentait nulle et stupide, égoïste et méchante même. Lou était adorable et elle avait pensé à lui faire subir la même chose qu'elle. De plus, même elle ne se souvenait que de peu des années qui avaient précédé le départ du Colonel du QG de ses parents pour aller créer son propre QG, mais il avait été un de leurs amis.