Trent
Il y a des choses dans mon boulot que je déteste, comme le fait d'acquérir de nouveaux bâtiments. J'aime me rendre sur place pour voir de mes propres yeux ce que j'achète et imaginer ce que je vais en faire, mais devoir m'absenter plusieurs jours parce que les propriétaires veulent encore négocier m'horripile au plus haut point. Je suis rentré hier tard dans la nuit, j'ai une tonne de boulot aujourd'hui et pourtant pour la première fois, j'ai besoin de prendre mon temps. Je me sens oppressé même dans cet immense penthouse dans le quel je vis. Je pose mon cul près de l'îlot central et je prends le temps d'observer ce qui m'entoure, et c'est le néant, la décoration est inexistante, rien ne dépasse, tout est clean, il n'y a pas de vie. J'ai de l'argent pour assurer la stabilité financière de ma descendance sur au moins six générations, des nanas en veux-tu en voilà et pourtant plus que jamais, je le sens, il me manque un truc. Je ne saurais savoir quoi puisque j'ai exactement tout ce dont je rêvais plus jeune, enfin tout sauf elle. Une fois de plus mes pensées s'égarent vers Aly, et les nerfs me montent, il est temps que je m'active sous peine de perdre quelques neurones en route. Je me rends dans la salle de bain, je pourrais prendre le temps de me prélasser dans l'immense baignoire qui y trône fièrement, mais là encore mes pensées partiraient inévitablement vers elle, alors au lieu de ça, je fais couler l'eau de la douche et me jette sous une pluie d'eau bouillante. La brûlure qu'elle laisse sur ma peau apaise l'espace d'un instant la douleur qui me comprime le cœur, l'omniprésence de son absence depuis tant d'années m'a marqué bien plus que je ne saurai l'admettre. Je me regarde dans le miroir et encore une fois l'image que je renvoie n'est pas celle de celui que je suis tellement. J'ai tout de l'homme sur de lui, qui a tout pour plaire, sans me jeter des fleurs, j'ai une belle gueule, brun aux yeux noirs sur une peau matte, une légère barbe et mes tatouages faits il y a quelques années me donnent un air badboy. J'attire pas mal de nanas et ce serait mentir que de dire que je n'en profite pas, je suis un homme et de surcroît célibataire, alors oui, je passe du bon temps avec le sexe opposé mais jamais mon cœur ne sera libre, il sera pour toujours à celle que j'ai fui il y a quatre ans. Quand j'arrive au bureau, ma secrétaire me regarde avec des yeux écarquillés.
- Un problème Élisa ?
- Aucun monsieur.
- Très bien.
- Votre rendez-vous sera la dans trente minutes. Souhaitez-vous que je vous apporte un café ?
- Seulement si vous vous en prenez un, sinon je m'en occupe ne vous en faites pas.
- Bien monsieur.
Elisa est la secrétaire dont tout le monde rêve, je me souviens du jour où je lui ai fait passer son entretien d'embauche. Elle à craqué au plein milieu, me disant qu'à son âge il était bête de postuler pour un tel job, mais elle venait de perdre son mari, elle voulait donner un nouveau sens à sa vie, survivre dans un monde où elle ne peux plus être avec celui qu'elle aime. Sa douleur comme un écho à la mienne a fait qu'aujourd'hui, elle est encore là. Et je sais que je ne regretterai jamais mon choix. Je n'avais pas besoin d'une midinette a ce poste, mais du personnes qui à la tête sur les épaules, Elisa est bien plus qu'une secrétaire, elle a su à de nombreuses reprises me canaliser, notamment quand Matt refusait au début de me donner des nouvelles d'Aly. J'ai dû me confier à elle, elle a su m'écouter sans jamais me juger, elle respecte mes silences et fait toujours un travaille remarquable. Je lui dois beaucoup, l'entreprise sans elle n'en serait sûrement pas où elle en est. Je lui voue un profond respect et une reconnaissance infinie, il me tient à cœur qu'elle travaille dans de bonnes conditions, elle est ma secrétaire pas ma boniche. Je ne lui demande jamais de café sauf si elle s'en prend un, je lui en ramene aussi si je prends le temps de mj arrêter avant de venir, son bureau est fleuri, comme elle l'aime et je m'assure toujours qu'elle ait des fleurs fraîches. Je suis un patron intransigeant mais je sais reconnaître les capacités de mes employés et collaborateurs, une entreprise florissante c'est aussi du personnel heureux de venir travailler.
Le rendez-vous avec Bones me casse les pieds, le voir me lécher les bottes pour un entrepôt que je ne lui vendrais dans tout les cas, pas, me saoule au plus au point. Vers midi, je rejoins Jacob et Ashton pour déjeuner, je suis peut-être plein de frics, j'aime toujours les choses simples, quand d'autres iraient aux restaurant à tout va, j'ai un penchant pour les choses simples, ce midi par exemple, on s'est posé dans un parc, une bière a la main, des hot-dogs et des frites pour seul repas. Retrouver mes amis et me contenter de petits rien me permet de garder les pieds sur terre dans un monde où l'argent reigne.
- On se fait une sortie au Alive ce soir ? Me demande Jacob.
- Je penchais plutôt pour une soirée pizza bière et baseball.
- Moi je suis partant, répond Ash.
- T'es en vacances et tu compte y aller quand même ? Dis-je.
- Et dire que c'est mon patron qui se plaint, tu devrais être fier que j'aime mon job au point d'y aller même pendant les vacances.
- C'est surtout que c'est la première fois, répond Jacob.
- Suzie m'a dit que la nouvelle serveuse est arrivée, apparemment ça se passe bien, mais j'aimerais aller faire sa connaissance avant de attaquer. J'aime bien savoir avec qui je travail. D'ailleurs patron tu devrais en prendre de la graine.
- Pourquoi ?
- Qui embauche des gens sans les rencontrer ?
- Suzie est chargée du recrutement, je lui fais confiance, si elle l'a pris c'est qu'elle est compétente, puis bon, si on y va ce soir, techniquement, je ferais enfin connaissance avec la nouvelle employée.
Ces deux cons rigolent, ils savent que ça m'emmerde de sortir là-bas, j'y vais quand je n'ai pas le choix et quand j'y suis, je m'enferme dans mon bureau. Ouais, bon, bien des fois Nelly m'y rejoint et je ne dis pas non. C'est clair entre nous, je la baise de temps en temps mais elle n'est rien, c'est juste du bon temps pour elle comme pour moi, rien de plus. Je lui ai déjà dit que c'était la dernière mais à chaque fois, je cède, mon esprit s'évade et c'est une autre que je vois. C'est pas très sérieux me direz-vous, je le sais, et c'est d'ailleurs pour ça que ce soir, elle devra comprendre une bonne fois pour toute que ça ne se reproduira pas.
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Pour les yeux d'Iris
Lãng mạnJe m'appelle Aly Orford, j'habite dans la merveilleuse ville de Greenport dans l'état de New-York. J'y menais une vie tranquille, jusqu'à ce que je souffle ma dix-huitième bougie ce soir du 13 mars 2020 et que je découvre trois mois plus tard, que m...