En plein cœur

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- Aly ?

Cette voix sortie tout droit d'outre tombe ne peux qu'être que le fruit de mon imagination, je dois manquer de beaucoup d'heures de sommeil pour m'en rappeler comme s'il était là.
Les regards d'Ash et Jacob se froncent, comme s'ils entendaient eux aussi cette voix. La crise d'angoisse est proche, je le sens, ma respiration s'affole, les larmes me montent. Je regarde à droite et à gauche, tantant de fuir ce cauchemar et pourtant quand il revient à sa place initiale et que je baisse les jeux sur l'homme qui, jusqu'alors me tournait le dos, ce que je tiens dans les mains s'échoue sur le sol. Je suis incapable de parler, j'ai l'impression d'être transporté dans ce passé que j'ai tant de mal à oublié, cette fois je ne retiens pas mes larmes, ma respiration est si laborieuse que je suffoque, j'ai chaud, je sens que je vais sombrer. Je sens deux bras me saisir, on se met en mouvement, je vois Ash, Jacob et Suzie nous suivre, ils sont flous autant que mon cerveau l'est actuellement. L'air frais me saisit.

- Respire Aly, respire. Me dit-il en me caressant les cheveux. Ma tête contre son torse, les battements de son cœur calmant ma respiration, cette voix dont j'ai tant rêver qui retentit à nouveau.

- Chut, calme-toi Aly. Voilà la phrase dont j'avais besoin, non pas pour me calmer non, mais pour qu'elle agisse de détonateur.

- Lâche-moi sal connard ! Lui ordonnais-je, ce qu'il fait sans protester. Comment oses tu me dire de me calmer ? Comment oses tu me prendre dans tes bras ?

- Tu faisais une crise d'angoisse !

- Sûrement parce qu'un connard surgit tout droit de mon passé c'est retrouvé devant moi.

- T'as pas changé à ce que je vois.

- Toi par contre la seule chose qui à changer c'est le nombre de mots que t'arrive à aligner, ta connerie est toujours intacte. Tiens, d'ailleurs, c'est bizarre tu t'es pas encore cassé, pourtant c'est la meilleure chose que tu sais faire non ? Te barrer quand les gens ont le plus besoin de toi, alors vas-y barre toi ! Casse-toi putain ! Hurlais-je en le poussant.

Ça y est je crois que je craque, tout le poids sur mes épaules m'ensevelit tout à coup, la crise d'hystérie toque à ma porte. Je savais qu'il me rendrait folle, j'étais loin de m'imaginer que ça me tomberais comme ça sur le coin de la gueule.

- T'as chercher à savoir pourquoi j'étais parti ? Est-ce que t'as essayé ne serait-ce que d'avoir des nouvelles en quatre ans ?
Hurle-t-il à son tour. On oublie ce qui nous entoure, le lieu, les gens, il n'y a que lui et tout ce qu'on a sur le cœur.

- Parce qu'en plus du fait que tu te sois barrer sans un mot, sans même une parole, j'aurai dû prendre des nouvelles ? J'aurais dû t'en donner ? Mais t'étais où Trent quand je pleurais tout les soirs parce que toute ma vie parfait en couille ? T'étais où toutes ces années ?  Quelqu'un d'autre à combler le trou béant que t'as laisser dans ma poitrine Trent, tu n'as pas le droit de me reprocher de ne pas être venue vers toi vu l'ignorance dont j'ai hérité toutes ces années. Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie et me jeter à la gueule le silence que je t'ai offert après ton départ, c'est toi qui a voulu ça Trent, pas moi !

Comme si mes paroles avaient eu l'effet d'un électrochoc, je le vois reculer. Et les paroles qui s'en suivent finissent de me briser le cœur.

- Te voir dans cet état me rappelle les raisons pour lesquelles je suis parti et me rappelle que c'était la meilleure décision à prendre.

Il fait demi-tour et s'en va. S'il voulait m'enterrer il à réussi. Il vient de jeter à la poubelle quatre ans de lutte contre moi-même, contre mes pensées incessantes qui se dirigent vers lui. Me jeter ses paroles à la gueule sans aucun scrupule est je pense, ce qui me fallait pour recommencer ma vie, sans lui, pour faire le deuil de cet amour à sans unique. Il a fini de m'achever, je dois fuir, et la seule personne dont j'ai besoin se trouve à l'hôpital. Ma fille, plus que jamais j'ai besoin de son odeur, de ses mots, de son rire. Ma fille est mon refuge, ma rédemption. Mais je ne peux pas la voir, pas dans mon état, pas dans cette hôpital ou elle lutte pour sa vie. Une nouvelle crise angoisse menace.

- Tu m'expliques ? Me demande Suzie, les garçons toujours à ses côtés semblent attendre impatiemment ma réponse.

- Trent et moi c'est une longue histoire, il fait parti de mon passé. Le regard désolé des garçons ne m'annoncent rien qui vaille

- Il est le patron de ce bar, Aly. Trent est ton patron.

Le monde semble s'écrouler sous mes pieds. C'était la pire chose qu'il puisse m'arriver. Comment ai-je pu me retrouver ici, combien de chance y avait-il pour que dans une ville aussi grande que New-York je sois prise dans son entreprise ?

- Est-ce qu'il savait ?

- C'est moi qui t'ai recruté. Trent n'a même jamais vu ton CV.

- Je démissionne. Dis-je à ma nouvelle ancienne amie

- Aly, écoute-moi, tu as besoin de ce boulot, toutes les deux on sait pourquoi, alors ne fou pas en l'air tout ce dont tu rêves à cause de lui. S'il te plaît, pense à vous deux avant de penser à lui. J'aimerais t'aider a trouver un autre job, mais je ne suis pas sûre que tu en trouverais un qui te permettent de jongler avec vos vies.

- De qui tu parles ? C'est qui ce ''vous'' ? Me demande Ash

- Ça ne te regarde pas. Tu ne leur diras rien ? Je demande à Suzie.

- Ce n'est pas à moi d'en parler. Tu restes ?

- Je vais y réfléchir. Je peux prendre ma soirée ?

- Je ne pense pas que la patron s'y opposerait. Je lui dirais.

- Je vais le faire, de toute façon, je vais bien devoir l'affronter un jour ou l'autre.  Ash, tu peux me montrer son bureau ?

Il acquiesse et je le suis. Suzie à raison, je ne sais pas si je trouverais ailleurs un job et une responsable qui me permettent autant de '' liberté '' pour ma fille. Je dois y réfléchir sérieusement. Ash respecte mon silence et je l'adore pour ça. On monte les marches jusqu'à un bureau accolé à celui de Suzie, j'ouvre la porte sans frapper et je regrette tout de suite ce que je viens de faire quand mon regard tombe sur celui de Trent, son regard se voile de regret alors, je laisse mes yeux tombé plus bas, ils rencontrent alors les yeux de cette pute de Nelly, la queue de Trent entre les lèvres. Ma vie est définitivement un cauchemars. Ils ne m'enleverront pas le peu de dignité qu'il me reste. Ash se tend à mes côtés, je pose ma main sur son bras afin d'apaiser la situation. Il faut choisir ses combats, j'ai choisi le mien.

- Je venais seulement t'annoncer que je prends ma soirée. Mais je serais là demain et je rattraperai mes heures.

Je ferme la porte, piétinant un peu plus mon cœur meurtri. Iris est mon combat, Trent m'a déjà trop pris pour que je le laisse briser les rêves que j'ai pour ma fille. Il n'est plus rien.

Pour les yeux d'Iris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant