TrentJe ne sais pas ce que je suis en train de faire, mais une chose est certaine, je ne voudrais être nul part ailleurs. Les regrets ne cessent de me hanter, j'ai tant de fois pensé faire marche arrière en quatre ans, sans jamais sauter le pas et pourtant aujourd'hui, je n'ai de cesse d'imaginer à quoi ressemblerai ma vie si je n'était pas parti de Greenport ou, si j'y était revenu. Je pensais la protéger en m'éloignant et pourtant, je vois aujourd'hui à quel point Aly a souffert ces dernières années, à quel point elle a su être forte. Le silence s'installe entre nous mais n'est pas désagréable, peut-être tente-t-elle d'imaginer quelles questions est-ce-que je vais bien pouvoir lui poser, quelles réponses me donner ? Je ne sais pas non plus si je suis prêt à les entendre, savoir qu'Aly ait pu continuer sa vie sans moi, faire un enfant avec un autre, me laisse égoïstement un gout amer. Même si, je suis parti pour ça, pour qu'elle ait une chance de trouver un homme qui la mérite, qui saurait être à la hauteur, ça n'en rend pas moins la blessure vive.
Aly ne se rendait déjà pas compte à l'époque à quel point elle est magnifique, tel un papillon qui ne voit pas la beauté et la couleur de ses ailes, tout le monde autour pourtant, le voyait. J'aurai aimé être digne d'elle pour lui permettre de réussir un jour de se voir comme je la vois moi, mais, la seule chose que j'aurai réussi à faire, c'est briser ses ailes qui la rendait magnifiquement exceptionnelle. Aly a laissée en moi une empreinte que même le temps n'aura su effacer, elle vous marque par son sourire, son regard et sa seule présence silencieuse. Pas un jour où je n'ai pas pensé à elle et pourtant en quatre ans, je ne l'ai jamais sentie aussi loin. Je sais ce qu'elle fait, elle souris pour ne pas que tout ceux qui l'entoure s'inquiètent, elle se soucie des autres bien plus qu'elle ne se soucie d'elle-même, peu importe le poids qui alourdit son cœur, elle tient les autres à distance de sa douleur, comme si elle était dangereusement contagieuse, comme si, elle ne méritait pas qu'on lui tendent la main. Je ne veux plus être celui qui fait couler des larmes sur ce si beau visage, je vais me contenter d'étouffer ce que me cri mon cœur, peut importe la douleur, je serai cet ami dont elle à besoin, je l'aimerais en silence. Après tout, je me suis moi-même condamné il y à quatre ans, je n'ai plus qu'à continuer, à la seule différence, c'est que je la sait pas loin. On arrive au café, toujours silencieux.
Elle se gare devant un café, " Chez Cassie ", Aly semble être une habituée puisque la fameuse Cassie prend des nouvelles d'Iris et semble émue qu'Aly prenne le temps de lui en donner... Je pensais qu'on allait s'installer à une table mais la jolie demoiselle qui m'accompagner dit au revoir à son amie tout en reprenant la porte dans le sens inverse. Je comprend pas trop, mais enfin bon, je suis sans protester, je lui laisse le temps dont elle a besoin.
Finalement, c'est dans le parc juste en face qu'elle se stop, sur un banc face à un petit étang et non loin du parc d'enfant, les yeux perdus dans le vide, j'ai l'impression qu'elle en oublie ma présence jusqu'à ce que sa voix s'élève.
- On venait ici tout les jours avec Iris avant qu'elle entre à l'hôpital. Ça nous rappelle un peu Greenport.
- Comment va ta mère ?
- Tant que je l'appelle tout les jours elle survis. Elle voyait Iris tout les jours. C'est Béné et elle qui me la gardait lorsque je travaillais.
- Tu compte reprendre ton job là-bas ?
- Quand Iris ira mieux oui. Pour l'instant je vis au jour le jour avec l'incertitude de voir le soleil se lever demain.
- Où est-ce que tu vis ?
- Chez Andrew, le frère de Béné, il nous héberge le temps du traitement. La savoir chez un autre me fait voir rouge mais je m'abstiens. Je me le suis promis.
- Pourquoi avoir repris un job ici ?
- J'avais pas le choix, je savais que je pouvais pas rester avec ma fille, devoir m'enfermer entre quatre murs avec pour seule compagnie l'absence de ma fille m'était trop dur. J'avais besoin de m'occuper. Puis, pour elle aussi. Je veux réalisé tout les rêves de ma fille, je veux pouvoir l'emmèner où qu'elle souhaite après cette hospitalisation et tout ce qu'il nous reste encore à faire. Je veux vivre chaque instant intensément avec Iris.
- Tu dois aussi penser à te reposer Aly. Iris a besoin de sa maman en bonne santé.
- Je le sais ça, mais Iris rythme toute ma vie depuis si longtemps que je ne sais plus comment respirer ou m'endormir sans elle. À peine ai-je fermer les yeux que les cauchemars viennent me hanté, cette douleur dans ma poitrine ne se refermera jamais Trent, ce temps passé loin de ma fille ne se rattrapera pas.
- Hey, Iris est forte Aly, elle va s'en sortir elle a le meilleur des soutiens. Mais, tu dois prendre soin de toi pour pouvoir prendre soin d'elle.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens ? Où est Mme Trent ? Je sens qu'on part sur une pente glissante et je ne suis pas sûre que la tournure de la conversation me plaise.
- Les affaires marchent bien, le '' Alive club '' s'est implanté dans plusieurs états, le groupe immobilier aussi. Alors ça va, il n'y a pas de madame Trent mais j'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé alors ça me va.
Son regard se voile de tristesse quand elle le pose sur moi. Et toi alors ? Où est le père d'Iris ? Tu ne m'en a pas parler depuis qu'on est arrivé ce matin...- Laisse tombé Trent. Elle va pour se lever mais je la retient.
- Aly, j'ai dis quelque chose de mal ?
- Je ne supporterais pas ton regard une fois que tu sauras Trent. Alors je ne préfère pas t'en parler.
- Tu penses que je vais te juger ? Sérieusement ?
- C'est ce que tu as toujours fait Trent. Les seuls moments où tu ne l'ignorais pas c'était ceux-là.
- Je suis désolé Aly...
- Désolé pour quoi Trent ?
- Je ne t'ignorais pas, enfin pas vraiment. C'était plus facile pour moi que tu le crois. Mais je t'ai toujours vu Aly. Et, je suis désolé que tu en sois arrivé à penser ça, je suis désolé d'être parti sans un mot, désolé de ne pas être revenu, de ne pas avoir été là ni pour toi, ni pour Iris. Je te promets que si j'avais su le combat que vous menez, je serais venu.
- Je ne sais pas Trent.
- Tu ne sais pas quoi ?
- Qui est le père d'Iris...
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Pour les yeux d'Iris
RomanceJe m'appelle Aly Orford, j'habite dans la merveilleuse ville de Greenport dans l'état de New-York. J'y menais une vie tranquille, jusqu'à ce que je souffle ma dix-huitième bougie ce soir du 13 mars 2020 et que je découvre trois mois plus tard, que m...