(A)corps perdu(s)

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Trent

Je ne sais pas ce que fait ce connard d'Andrew dans la vie, mais il est clair qu'il ne se fait pas chier, en témoigne l'immeuble dans lequel il vit. Je sais pas trop ce que je fous là, ni même si c'est une bonne idée, mais foutu pour foutu, à part perdre mes couilles, je ne risque plus rien. Dans tout les cas, si Aly ne me détestait pas déjà avant, il est clair que c'est maintenant le cas. C'est un peu ce que je voulais, alors pourquoi ça fait si mal ? Je dois être un peu sadique sur les bords, ce jeter comme ça de plein fouet dans la gueule du loup n'est pas forcément une brillante idée. L'immeuble est en '' libre accès '' mais le gardien et le mec de sécurité qui me toisent me laissent penser qu'au moins ici, Aly est en sécurité. Après une petite négociation ils m'indiquent l'étage de l'appartement.
Face à cette porte, j'ai l'impression de perdre le peu de force qu'il me reste lorsqu'il s'agit d'elle, et avant même que je ne m'en rende compte, mon doigt appuie sur la sonnette. Advienne que pourra. Quelques secondes et quelques sueurs froides plus tard, la porte s'ouvre sur une Aly qui semble sortir de la douche, Aly dont l'eau ruisselle encore que ce corps que seul une serviette protège. Pourquoi suis-je venu déjà ?

- Ah tiens, monsieur connard ! Il manquait plus que ça ! Bonne soirée, me balance-t-elle en refermant la porte que j'arrête du pied.

- Aly, laisse moi te parler deux minutes.

- Crois-moi Trent tu as déjà dépassé ton quota ! Je crois d'ailleurs que quand tu la fermes, c'est la meilleure chose qui soit, ça t'évite de débiter plus de conneries qu'il n'en faut.

- Je ne t'oblige pas à communiquer, je te demande juste de m'écouter, bordel !

- Bordel, vraiment ? Me dit-elle en s'éloignant, telle une invitation à m'achever en privé. Tu crois que t'es légitime à venir faire le petit pleurnichard ? Voyons, le grand Trent vaut mieux que ça. Tu veux quoi ?

- Que tu m'écoutes.

- Tu radotes.

- Aly, s'il te plaît, c'est pas ce que tu crois !

- Ah putain, la fameuse phrase ! '' C'est pas ce que tu crois Aly, ma langue a malencontreusement rencontré ses amygdales au détour d'un virage ''. Va te faire foutre Trent ok ! J'en ai marre de tout ça, de toi, fais ta vie et bordel reste loin de moi !

- Je peux pas, Aly, je peux pas, tu comprends ça ? C'est plus fort que moi, je te veux près de moi autant que j'ai envie que tu te casses.

- Va-t-en-Trent. S'il te plaît. Pars.

- Attends... Tentais-je en vain, ça y est je crois que je l'ai rendu folle et que je suis sur le point de venir son punching-ball humain, ça m'a l'air plus simple dans les films.

- Attends quoi au juste ? Tu ne penses pas en avoir assez fait ? T'as disparu Trent, tu sais ce que je ressens depuis quatre ans ? Cette plaie béante dont je rêve de guérir et qui semble vouloir le faire que lorsque tu es prêt de moi, elle est là Trent, elle n'a jamais disparu. Et là, tu deviens celui que j'ai toujours voulu, tout ça pour quoi ? Me cracher à la gueule avec ta pétasse ! Je mérite mieux que ça Trent. Je ne veux pas d'un lâche dans ma vie.

- Tu as tout dit, tu mérites mieux que moi, bien mieux que tout ce que j'ai à t'offrir. Tu mérites le monde et tellement plus Aly. Je ne suis pas fait pour toi, je ne serais jamais assez.

- Ah parce qu'en plus de ça, tu sais mieux que moi ce qui est mieux pour moi c'est ça ? Alors ça veut dire quoi tout ça, Trent ? Tu fais la girouette, il y a pas deux heures t'étais avec elle et là tu me fais quoi ? Une sorte de déclaration ?

- Je te veux dans ma vie, pire, j'ai besoin de t'avoir dans ma vie, mais je ne peux pas, tu dois rester loin de moi, pour ton bien. Je t'aime autant que je te déteste de me faire ressentir tout ce pour quoi je ne suis pas fait. T'as jamais été transparente Aly, t'es putain d'encré en moi, je ne vois que toi quand je ferme les paupières, t'es là, partout tout le temps depuis tant d'années. Mais quand on aime on doit laisser partir, Aly, tu dois me comprendre.

Et avant que je n'ai le temps de finir ma tirade et reprendre mon souffle, ses lèvres sont sur les miennes, elle m'offre tout ce qu'elle est, au sens propre comme au figuré elle se met à nue. Nos baisers et nos gestes ne sont qu'émotions, celles qui nous rongent en silence depuis bien trop d'années. Elles nous consument, se transforment en flammes dansant tout autour de nous, faisant considérablement grimper la température de la pièce. Aly me pousse contre le plan de travail, ses lèvres toujours langoureusement couplées aux miennes. À cet instant, je donnerais tout ce que je possède pour que le temps s'arrête, pour que cette bulle n'éclate jamais. Elle commence à déboutonner ma chemise, je la laisse faire, aller à son rythme, bien vite, sa main rejoint le bouton de mon pantalon dans lequel je me sens à l'étroit et qu'elle ne peine pas à défaire. Je la retourne et l'assied sur le plan de travail, mes mains partent à la découverte de ce corps dont elles ont tant rêvé, aucun morceau d'épiderme ne leur échappe, l'une d'entre elle d'aventure entre ses cuisses. Je fait grimper les battements de son cœur sous mes caresses, un doigt la pénètre, puis deux. C'est encore mieux que tout mes fantasmes, la réceptivité d'Aly m'encourage, après m'avoir branler Aly me positionne entre ses cuisses et à l'aide de ses jambes, me fait entrer en elle d'un coup sec. Il me faut un instant pour retrouver mes esprits, elle est douce, serrer, parfaite pour moi. Pour la première fois depuis le début de ce partage de corps, elle me regarde dans les yeux, semblant vouloir gravé chaque instant de ce moment dans sa mémoire, de la même manière que je le fait. J'enregistre chaque gémissement, chaque courbe de sa silhouette, chaque émotion qui la traverse, chaque réaction de son corps. Elle est mon plus beau trésor. J'alterne entre rapidité et lenteur, désirant silencieusement faire de ce moment une éternité. Je la porte et la mène jusqu'au canapé ou je reprend les assauts, s'en suit la table, contre le mur et même à même le sol. L'orgasme la saisir a plusieurs reprises, quant a moi, je me contient, encore et encore, je veux qu'elle n'oublie jamais ce moment, qu'elle se rappele combien je peux l'aimer, qu'elle à été et qu'elle sera toujours la seule et l'unique.

Pour les yeux d'Iris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant