Ma force est en toi

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Aly

Plus de trois ans sont passés depuis la naissance de ma petite Iris, on a vécu des hauts et des bas, mais jamais ô grand jamais je n'ai regretté la décision de garder ce petit être dans ma vie. Ma mère n'a pas sauté de joie quand elle a appris ma grossesse, il faut dire que c'est les médecins qui le lui ont appris après mon malaise lorsqu'elle m'a annoncé que Trent était parti...
Trent que je n'ai jamais revu, il est parti comme ça, du jour au lendemain, sans un regard ni même un mot, encore aujourd'hui, je ne comprends pas pourquoi ça m'a surpris. Matt m'appelle autant qu'il le peut, s'il m'en a d'abord voulu d'avoir attendu la naissance d'Iris pour lui en parler, il a compris que j'avais ce besoin moi-même d'accepter ma nouvelle réalité. Je me souviens de cette première fois où il a vu sa filleule, elle avait six mois, et c'est la première fois où j'ai vu mon frère pleurer. Il l'a de suite aimée, '' c'est ton portrait craché '' m'a-t-il dit, et c'est vrai, elle est brune comme moi, et elle à mes yeux bleus. Depuis, dès qu'il en à l'autorisation, il rentre nous rendre visite, Iris adore son parrain, son héros comme elle m'appelle, j'aime se lien qui se tisse entre eux et ce malgré la distance. Matt fait partie intégrante de nos vies, il a essayé de me parler de Trent, j'ai coupé court à la conversation, je ne veux rien savoir de sa vie, ni où il se trouve, ni ce qu'il fait de ses journées. Trent appartient à mon passé, même si depuis, aucun homme n'a pris sa place dans mon cœur et Matt l'a bien compris, tout comme je refuse qu'il lui parle de moi, encore moins d'Iris. La première année de sa vie, nous avons vécu chez ma mère, ma chambre d'adolescente s'est transformée en chambre de bébé quant à celle de Matt, j'y ai élu domicile. J'ai continué mes cours, j'ai bossé dur pour avoir mon diplôme plus tôt que prévu, je voulais prouver au monde entier qu'être une jeune maman ne m'empêchait pas d'évoluer, à côté de ça, je bossais les week-end pour subvenir aux besoins de ma fille. Ça a été dur, éprouvant mais avec l'aide de ma mère et de Matt, j'y suis parvenue. L'année d'après, nous emmenagions dans notre nouveau chez nous, j'avais obtenu un job qui me comblait et me comble encore aujourd'hui, Iris est gardé soit par ma mère soit pas Béné, qui est sa marraine.

Aujourd'hui, comme lors de tout mes jours de repos, je profite du soleil pour faire prendre l'air à Iris, ces derniers temps je ne la trouve pas en forme. Nous avons rendez-vous chez le médecin aujourd'hui et j'ai hâte de savoir quel vilain petit virus cette chipie à encore attrapé.

- Maman ? Me dit-elle

- Oui ma chérie ?

- J'ai faim.

- Dis moi ce qui te ferait plaisir ?

- On peut aller manger une gaufre au chocolat ? Et  on peut mettre des bonbons dessus ? Allez steuplai maman chérie d'amour que j'aime cro fort.

- Tout ce que tu voudras ma puce.

Iris sait y faire, les mères parfaites diront que je lui passe tout, je m'en fou, tant que le sourire de ma fille éblouit chacune de mes journées et ce peu importe la raison, ça me va. Elle n'a que moi, alors indirectement j'essaie de combler l'absence de son père. J'espère au moins que son petit estomac gardera la gaufre, car elle a plutôt tendance à tout rejeter. Le médecin qu'on a vu il y a de ça une semaine, lui a diagnostiqué une gastro, mon médecin étant en vacance, j'ai dû patienté, je l'ai appelé ce matin et pourtant il nous a réservé un petit créneau. J'ai hâte de retrouver ma petite fille, elle si joyeuse et pétillante en temps normal.

Comme convenu, Iris demande sa gaufre si spéciale à la serveuse, et le sourire qui naît sur son visage est la plus chose qui soit, malheureusement, bien trop vite à mon goût, elle finit par la vomir.
Je prends une lingette pour la nettoyer, mais sa pâleur m'inquiète plus que de raison.

- Maman j'ai mal là

- Où ça ma puce ?

- , me dit-elle et le temps qu'elle met pour me montrer son front m'inquiète.

- D'accord, tu sais ce qu'on va faire ma puce ? On va aller à l'hôpital pour voir un docteur d'accord ? Dr Reynolds ne peut pas te voir maintenant, mais je te promets qu'en sortant tu auras un joli cadeau.

- Tu restes avec moi, maman ?

- Toujours ma puce.

Heureusement pour moi, la voiture est à côté, j'installe Iris dans son siège et remet la poussette dans le coffre. En route, je préviens Béné et ma mère que nous nous rendons aux urgences, je sais que très vite, elles me rejoindront. Je me sens chanceuse d'être si bien entourée dans ma vie de tout les jours mais d'autant plus dans des instants comme celui-ci, où la solitude et le manque d'un père pour Iris me pèsent le plus.

Ma fille est très vite prise en charge par les médecins, on m'explique que c'est sûrement un virus mais que par précaution une prise de sang va lui être faites. J'attends, allongée aux côtés d'Iris en lui chantant des berceuses, j'ai peur, pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment peur et j'ai besoin de puiser en elle la force nécessaire pour la suite. Les médecins se veulent rassurants, mais j'ai lu dans leur regard ce petit quelque chose qui les inquiète, plus que jamais, j'ai besoin de l'odeur de mon bébé, de son petit corps chaud enlacé au mien, de tout son amour. Elle fini par s'endormir dans mes bras, le bruit de sa respiration me rassure, éloigne mes idées sombres et pour la première fois en plus de quatre ans, je pense à Trent, à combien j'aurai aimé qu'il ne soit pas cette infâme connard, qu'il soit là, qu'il me rassure.

Pour les yeux d'Iris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant