Aly
Aujourd'hui nous sommes le dix-huit décembre et depuis qu'Iris est rentrée de l'hôpital, le quatorze, je ne l'ai pas quittée. Seulement, je suis obligée de retourner travailler, elle sera gardée par Matt et maman qui n'est toujours pas rentrée à Greenport. La journée m'a épuisée, nous sommes allés faire du patinage a Central Park et nous avons fini par nous rendre au marché de Noël de Colombus Circle, Matt comme d'habitude à fait le pitre une bonne partie de la journée, ce qui m'a déclenché des crampes au niveau de la mâchoire tant j'ai ris. Il nous a offert exactement la journée dont nous avions tous besoin. Maman savoure aussi le fait d'avoir ces deux enfants et sa petite fille pour elle toute seule, je l'ai rarement vu autant rire, ces moments sont précieux et nous semblons tous en avoir conscience.
Lorsque j'arrive au ''Alive Club'', Suzie et Ash sont là, quand je leur demande s'ils ont vu Trent, l'un détourne le regard, l'autre me dit qu'il est en déplacement professionnel. Je pourrais la croire oui, si seulement elle était elle-même convaincue par la connerie qu'elle vient de me sortir. D'un mouvement de tête, j'acquiesce, à quoi bon de toute façon ? J'ai cru en ses belles paroles qu'il a prononcé pour l'anniversaire d'Iris, j'y ai cru tellement mais tellement fort et pourtant, je n'ai plus aucune nouvelle, il n'a pas répondu aux messages que je lui ai envoyés, rien, nada, il est aux abonnés absents. Il est temps que j'accepte que Trent ne me reviendra jamais vraiment, il a vécu un trop grand nombre d'années caché derrière cette carapace que plus rien ne saura l'en déloger. Je n'ai plus d'énergie à dépenser pour me battre contre lui-même et toutes les murs qu'il a érigé autour de lui. Je regrette seulement le fait qu'il ait nourri l'infime espoir qui nous concernait. Suzie me sort de mes pensées en claquant des doigts, elle sait lire en moi mieux encore que Béné qui me connait depuis des années, c'en est presque flippant, je lui lance un sourire et part aux vestiaires pour me changer, je vérifie mon téléphone mais toujours rien. J'ai beau dire qu'il est tant que j'accepte la situation il semblerait que mindoemar n'est pas arrivé jusqu'à mon palpitant, qui lui, bat encore plus vite que je déverrouille mon téléphone pour vérifier.
Je retourne en salle où Ash s'est joint à notre amie, il me serre dans ses bras comme à son habitude, c'est dingue comme en si peu de temps, tous ont pris une place importante dans ma vie. Si Suzie est l'oreille attentive, Ash est l'ami qui vous change les idées grâce à ces conneries, Jacob lui, est l'ami sérieux expert en conseil. J'ai l'impression d'être un livre ouvert à leurs yeux, si c'est assez déstabilisant, c'est assez rassurant, je sais qu'ils seront toujours là pour empêcher mon esprit de vagabonder et m'empêcher de chuter et c'est exactement ce qu'il se passe.- Alors Suzie chérie, mon cher ami a-t-il changé d'avis ?
- Comment ça ? Lui répond-elle.
- M'autorise t'il à partager votre lit ?
- Ash, tu aurais plus de chance de conclure avec mon poisson rouge, jamais ô grand jamais Jacob te laissera me toucher.
- Ça va les chevilles ? Qui te dis que c'est pas lui que je rêve de toucher ? L'air sérieux sur son visage me fait recracher mon eau.
- Là encore, j'aurai plus de chance d'assister à la fin du monde plutôt que de te voir toi avec un homme, mais je demande à voir, tu pourrais bien m'étonner encore.
- Aly chérie qu'en penses-tu ? Me demande-t-il
- J'en pense que tu es bien trop accroc à la chair féminine pour virer de bord, mais après tout, il paraît qu'on ne peut pas dire qu'on aime pas quelque chose auquel on a pas goûté.
- Aly Orford qu'essaie tu de me dire ?
- Que si Jacob ne te veux pas toi dans son lit c'est peut-être parce qu'il préférerais voir sa femme avec une autre femme plutôt qu'avec toi, je lance un clin d'oeil l'air de rien à Suzie qui saisit sans difficulté où je veux mener notre cher ami.
- Suzie ? Tente-t-il
- Perso, je suis ouverte à l'expérience. Je me suis toujours demandée ce que ça faisait.
- Tout est une question de confiance et de feeling.
- T'as déjà essayée ? Tu serais tenté ? Je vois qu'elle se retient d'exploser de rire, Ash lui a la tête posée sur son menton, plus attentif encore qu'un enfant face à sa maîtresse d'école.
- Ça m'est déjà arrivé oui, mais pas à trois, juste avec une autre femme.
- Ça t'as fait quoi ? Me dit-elle en caressant mine de rien ma main de la sienne, les yeux d'Ash la suit du regard et je pourrais jurer voir des étoiles briller dans ses yeux, il y croit vraiment...
- C'était assez plaisant, et je ne mens pas, enfin, un peu, j'ai juste déjà embrassé Béné pour un pari, ça compte non ?
- Je peux essayer ? Me demande-t-elle, je sens qu'on va perdre notre ami, si ce n'est pas déjà fait.
- Hein? Quoi ? Attendez, oh non,non, c'est interdit ça ! Je crois qu'il est au bord de la syncope.
- Approche, dis-je à Suzie, cette garce me roule un véritable patin! Et c'est mort de rire qu'on s'éloigne l'une de l'autre en se tapant dans les mains comme deux gamines venant de réussir leur meilleure connerie.
- Je dois avoir les couilles bleues, oh bordel et je vais me faire buter par les gars quand ils seront que je vais me branler sur l'image de vous deux entrain de vous galocher. Sérieux les filles, vous deux hein ?
- Du calme mon petit, on t'affole juste... Un petit revers de médaille pour toute tes conneries.
- Quel revers ? Vous venez de m'offrir la plus belle vision de ma vie.
La soirée continue dans l'humour et la bonne humeur, pendant quelques heures je n'ai plus pensé à Trenton, à ce qu'il fait et avec qui, je me suis focalisée sur mon travail, mes clients, et mes amis. Quand Jacob est arrivé et qu'Ash lui a tout raconté nous avons tous explosé de rire, sauf ce dernier qui dit souffrir encore du miracle auquel il a assisté. Je souhaite à tous d'avoir une bande d'amis comme eux, extraordinaires.
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Pour les yeux d'Iris
Storie d'amoreJe m'appelle Aly Orford, j'habite dans la merveilleuse ville de Greenport dans l'état de New-York. J'y menais une vie tranquille, jusqu'à ce que je souffle ma dix-huitième bougie ce soir du 13 mars 2020 et que je découvre trois mois plus tard, que m...