CHAPITRE 06

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« - Pas trop stressée ? »

Je pousse un soupir et prends le temps de finir de mâcher mon bout de tartine avant de répondre.

« - Jasmine, s'il te plaît... pas si tôt. »

Elle éclate de rire tout en s'activant à fourrer ses affaires dans son sac à main. J'aurais pu me lever plus tard, vu que Nastara n'ouvre qu'à partir de 08h00... mais ma sœur m'a poussée à sortir du lit, trop heureuse que je prenne enfin ma vie en main. Soit. Si pour elle intégrer l'école de l'élite signifie prendre sa vie en main, alors grand bien lui fasse. Pour la première fois depuis très longtemps, elle ne s'inquiète pas pour moi. Et ça fait du bien. Je me sens plus libre, moins surveillée en permanence.

« - De quoi, pas si tôt ? reprend-t-elle en me lançant une grimace. Il va falloir que tu reprennes le rythme, ma belle ! Finito les grasses matinées à farniente ! »

Je pouffe de rire malgré moi, amusée.

« - T'es devenue italienne, maintenant ? »

« - Ah. Ah. Ah. »

Après avoir préparé son sac, elle s'installe sur une chaise à côté de moi. Je reprends une bouchée de ma tartine, ne sachant que trop bien ce qu'il va suivre.

« - Écoute. Si tu as le moindre problème, si des élèves s'en prennent à toi ou si tu ne te sens pas bien pour n'importe quelle autre raison... Je veux que tu m'appelles. »

Je lui adresse un petit sourire, touchée par son inquiétude de grande sœur. Mais elle n'a pas à s'en faire. Je vais gérer.

« - Je sais que tu t'inquiètes pour moi, mais... »

« - Les adolescents peuvent se montrer très cruels entre eux, me coupe-t-elle dans un soupir. Ils sont parfois pires que les adultes. Plus vicieux, plus sournois... »

« - T'exagères pas un peu ? »

Elle plante son regard dans le mien, l'air grave.

« - Non. Non, Louna, je n'exagère pas. Si tu as le moindre ennui ou s'ils te font flic à propos d'Arth... »

Elle s'immobilise. Je prends une gorgée de mon cacao, l'air indifférent.

« - Désolée, je voulais pas... »

« - C'est rien, je l'interromps avec un sourire. Tu peux parler de lui, je m'en fiche. C'est du passé. »

Arthur.

« - D'accord... Bref, tout ça pour te dire que je suis là pour toi, ok ? N'écoute pas ce qu'ils pourront dire sur toi ou ton passé. Ça ne les regarde pas, ça ne regarde que toi. Je sais que ce sera sans doute difficile au début mais... »

Je ne l'écoute déjà plus.

Je ne pense plus qu'à Arthur.







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