« - C'est plus grave que ce qu'on pensait. »
Les mots de l'infirmier flottent un instant dans l'air, sans pour autant parvenir à mon cerveau. Les parents d'Arthur s'empressent de lui poser des questions, comme s'ils ne voulaient pas faire face à la vérité, à la réalité. Le visage grave et peiné de l'infirmier en dit plus que n'importe quel mot le pourrait.
« - Nous lui avons fait repasser de nombreux scanners. »
L'infirmier marque une pause, le temps de déglutir lentement, puis pose le bilan, cruel et sans appel :
« - La moitié de son cerveau a été infectée par la maladie. »
La mâchoire du père d'Arthur se contracte, et il semble se concentrer de toutes ses forces pour ne pas éclater en sanglots. Sa femme, par contre, s'effondre dans ses bras.
« - Non, non, non, non... »
Ses sanglots retentissent dans le petit bureau silencieux. La douleur d'une mère. Je ne peux même pas imaginer ce que ça doit être. Le docteur vient de croiser ses mains et baisser la tête, comme s'il était en train de prier.
Je me lève de ma chaise, les yeux dans le vague, et sors du bureau sans un mot. Je ne sais même pas pourquoi ses parents m'ont poussée à venir à la consultation avec eux. Je n'y ai pas ma place. Je suis de trop.
Maintenant, je regrette d'être venue. J'aurais pu ne jamais savoir.
Àmesure que je traverse les couloirs blancs de l'hôpital, mes passe font de plus en plus rapides, tout comme mon cœur qui martèledans ma poitrine. Je me rue dehors tout en cherchant les clés de mavoiture dans mon sac à main. Je ne les trouve pas. Bordel, maisoù est-ce qu'elles sont ?! Je fouille frénétiquement, lesouffle irrégulier.
Puis je bute sur quelque chose et trébuche par terre, sur le trottoir. Mes affaires s'éparpillent sur le sol. Trousse de maquillage, livre, porte-monnaie, papiers...
« - Putain... c'est pas vrai... » je jure entre mes dents en tentant de réunir ce que j'ai perdu.
J'attrape rageusement mon porte-monnaie, mais ce dernier était ouvert. Son contenu se déverse sur le sol.
« - ET MERDE ! »
Avec des gestes brusques et précipités, je ramasse une par une les pièces et les fourre dans mon sac. Puis je me relève et fonce jusqu'à ma voiture, ignorant les regards stupéfaits des passants.
Je m'installe derrière le volant, les mains tremblantes. J'enfonce la clé dans la serrure, la tourne... une fois, deux fois, trois fois. La voiture refuse de démarrer. Je martèle de mes poings le volant, la rage me serrant la poitrine et le cœur jusqu'à l'étouffement.
Pourquoi ? Pourquoi ?
Ma colère se transforme vite en pleurs désespérés. Des pleurs qui m'enserrent la gorge. Des pleurs qui me dévastent de l'intérieur. Des pleurs qui me font penser que je pourrais mourir, là, maintenant, derrière ce volant. Mourir de tristesse et de désespoir.
Arthur.
Mes sanglots sont intarissables. J'ai l'impression qu'ils ne s'arrêteront jamais. Que je suis destinée à pleurer chaque jour de ma misérable vie lorsque je le perdrais. Car comment je vais faire ? Comment je vais faire sans lui à mes côtés ? Comment vais-je trouver la force pour me lever, manger, vivre ? Je ne pourrais pas. Je ne veux pas.
Je m'appuie sur le volant, sentant mes forces me quitter peu à peu. Je n'ai déjà plus envie de me battre.
Il n'est même pas encore parti, et je n'ai déjà plus envie de me battre.
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| TIME TRAVELERS | tome 1
Siêu nhiên𝐸𝑡 𝑠𝑖 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑣𝑖𝑒𝑧 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑜𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠... 𝑙𝑒 𝑓𝑒𝑟𝑖𝑒𝑧-𝑣𝑜𝑢𝑠 ? Depuis un an, Louna ne vit plus. Tourmentée par ses choix passés et submergée par les regrets, elle pren...