9

147 11 0
                                    

Point de vue Béa:


Cela faisait plus de dix minutes que j'étais dans les bras d'Eleanor à ne cesser de pleurer. Mon visage entier était humide et mes larmes finissaient leur chute sur le haut de ma meilleure amie. Elle me caressait le dos avec ses mains en faisant des gestes circulaires, ce qui avait le don de m'apaiser de plus en plus. Au bout d'un certain temps, je me décalai lentement de ma colocataire en relevant ma tête pour lui faire face. Elle garda néanmoins mes mains dans les siennes.

- Qu'est-il arrivé à Nathan ?, questionna mon amie voyant que je n'arrivais pas à engager la conversation.
- Il a une angine, répondis-je d'une petite voix. Le médecin m'a donné beaucoup de consignes pour le soigner en plus de ses médicaments, continuai-je en essuyant mes yeux encore humides.
- Et c'est pour ça que tu pleures ?, s'exclama-t-elle. Tu sais que je vais t'aider, ne pleure pas, Nathan va aller beaucoup mieux dans quelques jours.
- Je ne sais pas si je vais réussir El', déclarai-je, quelques secondes plus tard, en reniflant de manière peu gracieuse et en esquivant sa question.
- Réussir quoi B ?, me demanda-t-elle un peu confuse.
- Tout, dis-je en levant les yeux au ciel. Elle m'a abandonné en me laissant un bébé sur les bras et même si j'aime Nathan, je ne sais pas si je suis capable de l'élever. Un bébé c'est beaucoup de responsabilités et je n'ai que 18 ans, merde ! Je n'avais pas prévu ça pour moi. Elle est partie sans me laisser des indices sur comment s'occuper d'un enfant, elle est partie bien trop tôt ... Elle n'a pas eu le temps de m'apprendre tout ce qu'une mère doit enseigner à sa fille. Elle est partie sans que je sache si elle était fière de moi. Elle nous a quitté sans même pouvoir m'entendre lui dire "Je t'aime" une dernière fois. Et elle est partie sans pouvoir dire "Je t'aime" à Nathan. Je recommençais à pleurer abondamment en laissant les mots sortir de ma bouche. Je ne lui en veux pas, mais Nathan méritait tellement sa vraie mère. Elle a été pour moi la meilleure mère au monde, et jamais elle ne pourrai l'être pour Nathan, et je ne suis pas sûre de savoir endosser ce rôle, c'est trop dur ... sans elle, finis-je dans un souffle. Eleanor me reprit à nouveau dans ses bras.
- B, regarde-moi, m'ordonna-t-elle alors que je croisai son regard. Ta mère était une femme formidable qui vivra à jamais dans ton cœur, d'accord ?, je haussai la tête positivement. Et si il y a bien une chose que tu hérites d'elle, continua ma meilleure amie, c'est sa force. Je sais que c'est dur pour toi comme épreuve mais ne lâche rien, tu es parfaite avec Nathan depuis trois mois. Il ne connaîtra peut être la meilleure maman du monde, mais il connaît déjà la meilleure sœur du monde, me sourit-elle. Et la meilleure marraine, ajouta-t-elle en rigolant, ce qui me fit esquisser un sourire.
- Qu'est ce que je ferais sans toi Eleanor Calder ?, questionnai-je.
- Rien de bon Mademoiselle Adams, sourit-elle sincèrement. Je l'aime ma meilleure amie, c'est vraiment la meilleure de toutes.
- Eleanor ?, m'exclamai-je après plusieurs secondes de silence.
- Oui B, répondit-elle en desserrant notre étreinte et en essuyant les larmes qui avaient de nouveau coulé sur mes joues.
- Le médecin m'a donné ça pour moi, déclarai-je en tendant la carte du psychologue. Elle me regardait d'un air interrogatif. Le médecin a compris que j'avais un passé difficile et il m'a conseillé d'aller la voir, continuai-je pour répondre à ses questions muettes. Quand penses-tu ?
- Je pense que c'est une excellente idée, si ça peut t'aider n'hésites surtout pas, dit mon amie d'un ton sincère. Et ne te défile pas en prétextant devoir garder Nathan car je le ferai quand tu seras à tes séances, c'est déjà réglé, finit-elle en sachant ce que j'allais répondre.
- Tu as un don Miss Calder, c'est sûr, souris-je.
- Possible, dit-elle avec un air mystérieux. Maintenant appelle !
- Quoi ? Maintenant, là, tout de suite ? Non, non, je peux encore prendre du temps pour réfléchir, m'affolai-je.
- Appelle, c'est pas négociable, déclara-t-elle d'un air supérieur pour me faire passer le message.
- Tu ne lâcheras pas le morceau ?, demandai-je sachant très bien sa réponse.
- Non, dit-elle avec un énorme sourire qui dévoilait ses belles dents blanches.
- C'est bien parce que c'est toi, conclus-je dans un petit sourire.

Sur cette phrase, El' me tendit la carte que je lui avais donné en souriant. Je la pris d'une main peu décideuse. En premier j'ajoutai le numéro du psychologue dans mes contacts puis j'appelai mon nouveau contact du nom de Madame Hoskin. Après plusieurs détonations, une femme répondit en se présentant comme étant la secrétaire du cabinet. Je lui expliquai que c'était pour un premier rendez-vous et que c'était le Docteur Euston qui m'envoyait. Après plusieurs minutes de conversation, je raccrochai en remerciant la femme au téléphone. Je posai mon cellulaire sur la table basse en sentant bien le regard de ma meilleure amie qui attendait avec impatience une remarque de ma part.

- Alors ?, s'impatienta-t-elle.
- J'ai rendez-vous lundi à 17h30, annonçai-je. Ça ira pour garder Nathan ?
- Lundi 17h30, j'ai rendez-vous avec mon filleul préféré et on va s'éclater comme des petits fous, déclara mon amie en signe d'approbation. Sa réflexion m'a fait sourire, elle est tellement enthousiaste quand il s'agit de Nathan. Je suis contente que Nathan ait El' dans sa vie.
- Merci beaucoup El', dis-je en lui faisant un petit câlin.
- De rien, c'est normal ma belle, ajouta-t-elle sincèrement. Et puis je vais pouvoir passer du temps avec mon petit ange sans t'avoir dans les pattes, s'exclama Eleanor en rigolant. Je me mis à pouffer avec elle.
- Sympa la meilleure amie, soufflai-je en me forçant à ne plus rire.
- Si tu le prends comme ça, je ne vais pas te dire ce que j'avais l'intention de te dire, fit ma meilleure amie en se levant du canapé pour partir vers sa chambre.
- Eleanor Calder, reviens ici tout de suite, ordonnai-je à ma colocataire tout en me levant aussi.
- N'essaie pas de me soutirer des infos Béa, je ne lâcherai pas le morceau, déclara-t-elle en entrant dans sa chambre. Je ne mis pas beaucoup de temps à la rejoindre. On était à présent toutes les deux sur son lit.
- S'il te plait, Eleanor Calder, la fille la plus géniale du monde, que j'aime de tout mon cœur et qui est la meilleure des meilleures amies de toute la planète, peux-tu me parler de ce que tu voulais me dire, s'il-te-plaît, ma chérie d'amour, dis-je avec la bouille d'ange la plus crédible que j'avais en stock.
- C'est bon, tu as gagné, souffla El'. Tu sais très bien que je ne peux pas résister à cette tête là, c'est pas juste, bouda-t-elle.
- Je sais, je suis un ange, souris-je de toutes mes dents.
- Trêve de plaisanteries, dit mon amie d'un ton solennel, Harry est venu me parler quand tu es partie du gymnase, annonça mon amie avec un sourire scotché sur ses lèvres.
- Ah ouais ? Bah c'est bien, il voulait ton numéro je suppose, dis-je d'un ton lasse en tournant la tête.
- Non pas du tout B, il voulait savoir pourquoi tu étais partie, il était inquiet pour toi, rectifia-t-elle.
- Ah oui ?, dis-je surpris en regardant de nouveau El'. Et tu lui as dit quoi ?
- Que tu avais eu un coup de fil urgent et que tu t'excusais de devoir partir sans prévenir, m'expliqua ma meilleure amie.
- Merci, souris-je.
- Il avait l'air vraiment inquiet, affirma-t-elle. Je crois qu'il t'aime bien tu sais.
- Je suis fatiguée El', déclarai-je en baillant ce qui me permettait d'esquiver la suite de cette conversation. J'ai envie d'aller dormir.
- Mouais, on aura la fin de cette discussion plus tard ma chère, sourit malicieusement mon amie. Va te coucher, je m'occupe de Nathan pour la soirée. Tu veux que je te réveille pour manger ?
- Non merci, c'est gentil, je n'ai pas très faim, fis-je en me levant de son lit. Merci pour Nathan. Bonne nuit ma poule, je t'aime, finis-je en faisant un bisou sur le front de ma meilleure amie.
- Bonne nuit à toi aussi, Je t'aime, conclut-elle.

Sur ces mots, je partis vers ma chambre pour essayer de me plonger dans un sommeil profond. J'allai m'asseoir sur mon lit quand je sentis mon portable vibrer dans ma main, signe que j'avais un message. Je déverrouillai l'écran afin d'apercevoir ce fameux message. Je souris instinctivement quand je lus le prénom de l'expéditeur, ne me demandez pas pourquoi.

Someone For Live [ Harry Styles ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant