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Point de vue Béa:


Mes larmes continuaient de mouiller l'épaule de ma meilleure amie. J'étais dans ses bras depuis quelques minutes à présent et je n'arrivais pas à me calmer. Cette fichue photo était froissée dans mes mains, entre mon corps et celui d'Eleanor. Je ne comprenais pas d'où provenaient ces photos et encore moins qui avait pu faire une chose pareille. El' me caressait lentement le dos pour essayer de me calmer, en me soufflant des mots gentils à l'oreille. Après quelques secondes, je me détachai d'elle, défroissai la feuille que j'avais dans les mains et l'observai attentivement. On me voyait clairement, sur les marches du perron devant notre maison avec Nathan dans les bras. En dessous de la photo, on pouvait lire " Mère adolescente, la honte ! " écrit en gros, au marqueur noir. J'essayai de comprendre d'où avait été prise la photo et j'en conclus, après un instant de réflexion, que le " photographe " était sur le trottoir d'en face, près de l'entrée du parc. Je baissai la feuille et remontai ma tête en direction de ma meilleure amie.



- C'est vrai que la photo peut prêter à confusion, admis-je, malgré moi.- Arrête Béa !, me stoppa Eleanor. Certes, tu as un bébé dans les bras sur cette photo, mais il n'y a pas écrit sur ton front que tu es sa mère. Tu pourrais très bien faire du babysitting après les cours. La personne qui a pris cette photo est vraiment idiote pour tirer des conclusion hâtive, sans même connaître la vérité, s'énerva ma meilleure amie.- Oui, tu as raison, concédai-je d'une petite voix.- Cette personne qui a pris cette photo et qui l'a placardée partout veut te voir souffrir sans se préoccuper des conséquences, s'exclama-t-elle, toujours en colère face à cette histoire.- Kate, soufflai-je en serrant les dents.- Quoi ? Tu as dit quelque chose B ?, demanda mon amie.- C'est Kate, affirmai-je en relevant la tête vers mon interlocutrice. - La garce !, insulta El en serrant ses poings. Elle va vite comprendre qu'il ne faut pas m'énerver celle-là !- Calme toi El, réclamai-je en posant mes bras sur ses épaules, ne fais rien. Elle n'attend qu'une chose, c'est qu'on s'énerve et qu'on rentre dans son jeu. Alors on va se calmer et faire comme si de rien n'était, d'accord ?, fis-je en ayant l'air convaincante.- Mais elle t'a fait du mal, renchérit-elle.- Ne fais rien, s'il te plait, insistai-je.- D'accord, accepta mon amie en contre coeur.


Nous levâmes nos têtes vers le plafond, alors que la sonnerie était en train de retentir. Nous nous regardâmes à nouveau, et ma meilleure amie me prit la main alors que je soufflai.


- Ca va aller ?, me demanda-t-elle.- Je n'ai pas le choix, déclarai-je en la regardant avant de partir en direction de ma classe.


Je marchai lentement dans les couloirs en sentant une multitude de regards se poser sur moi. J'avais l'impression d'être une bête de foire. Je baissai la tête en faisant l'ignorante malgré qu'intérieurement je bouillonnai. J'étais à la fois énervée et perdue. Je savais que la vérité devait finir par éclater, mais je ne pensais qu'elle serait révélée aussi rapidement, et encore moins de cette manière là. Surtout que ce n'est même pas la vraie vérité. Kate avait voulu se venger, et bien elle avait réussi. Elle m'avait planté un couteau sur mon point sensible et s'amusait à le bouger pour augmenter la douleur. Quelle peste ! Je continuai de longer les casiers en direction de mon prochain cours en arrachant toutes les affiches qui se trouvaient sur mon passage. Le mal était déjà fait mais moins je voyais ces photos dans les mains de mes camarades, mieux je me portais. Après quelques minutes qui me parurent interminables, j'arrivai enfin devant ma salle, qui n'était pas encore ouverte. Les élèves de ma classe attendaient l'arrivée du professeur tout en discutant, et je décidai d'attendre un peu à l'écart étant persuadée que j'étais le sujet de discussion. Je m'étais appuyée sur le mur et en relevant la tête, je vis au loin Zayn qui était en train d'enlever les affiches qui " prouvaient " que j'étais une mère adolescente. Il détourna le regard et me vit. Je lui fis un léger sourire de remerciement qu'il me rendit avant de partir plus loin. Je baissai le tête de nouveau afin de regarder mes pieds et d'attendre gentiment l'arrivée de notre professeur de philosophie. Je triturais mes doigts depuis plusieurs secondes quand j'entendis des pas pressés se diriger vers nous. Je relevai donc le tête et réajustai mon sac sur mon épaule pensant que c'était notre prof mais c'était Harry. Il passa le groupe d'élèves qui attendait devant le porte et vint dans ma direction. Je souris mais cela ne dura que deux petites secondes car l'expression de son visage me refroidit. Je pouvais voir de la colère et de la déception.

Someone For Live [ Harry Styles ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant