Point de vue Eleanor:
J'étais en plein rêve. Je marchais main dans la main avec Louis et il me regardait amoureusement, comme si j'étais le centre de son univers. Alors que je posais mon regard sur lui afin de le prendre sur le fait accompli, un cri strident retentit.J'ouvris difficilement mes yeux. Je passai ma main dans ma longue chevelure brune et machinalement, je tournai ma tête vers mon réveil. Il affichait 3h27. Je soupirai et je me balançai sur le côté de mon lit afin de trouver mes chaussons avec mes pieds pour me lever. Discrètement, je sortis de ma chambre pour atteindre la porte de celle de Béa. Depuis une semaine, c'était le même rituel: Béa criait en plein milieu de la nuit puis j'allais jusqu'à la porte de sa chambre sans jamais l'ouvrir. Cela fait une semaine, que je restais devant sa porte de chambre en l'écoutant pleurer, sans jamais avoir la force d'ouvrir cette fichue porte afin d'aller prendre ma meilleure amie dans mes bras. Une semaine que je m'en voulais des paroles blessantes que j'avais eu à son égard. Mais malheureusement, j'avais trop de fierté pour aller m'excuser. Pourtant je savais qu'elle avait besoin de moi, je le voyais dans son regard, les rares fois où nous nous parlions pour savoir qui couche ou lave Nathan. Je voyais bien dans ses yeux qu'elle ne souhaitait qu'une chose: un signe de ma part lui prouvant que nous étions toujours meilleures amies et que rien n'avait changé. Elle voulait juste un sourire ou un câlin, histoire de lui rappeler qu'elle n'était pas seule, mais bornée comme je suis, j'étais incapable de faire le premier pas vers Béa. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, mais dès que je m'apprêtais à m'excuser, les mots ne franchissaient pas la barrière de mes lèvres.Je restais derrière la porte, la main et le front posés dessus, plusieurs minutes, comme chaque soir, en me remémorant les yeux humides de ma colocataire lorsque je lui ai balancé que sa mère n'était pas fière d'elle. Je revoyais encore son expression choquée et perdue et ses lèvres tremblantes qui retenaient certainement les larmes qu'elle voulait laisser échapper. Et ensuite, je me revoyais, moi, lui tourner le dos et claquer la porte de ma chambre, en réveillant Nathan au passage. Je me rappelle avoir pleurer aussi après avoir dit les quatre vérités à la blonde. En arrivant dans ma chambre, je m'étais écroulée sur mon lit et j'avais pleuré car je voulais retourner 30 secondes en arrière et ne pas dire ces paroles que je ne pensais pas. Je voulais revenir 2 heures en arrière et ne pas attendre indéfiniment Louis. Louis ... C'est pour lui que j'ai eu ces mots si durs envers mon amie, pour son sourire et ses yeux que je m'étais emportée contre Béa, pour le sentiment de joie qu'il m'apporte quand je le vois. On avait un code d'honneur depuis des années avec Béa: ne jamais laisser un garçon détruire notre amitié. Je crains avoir désobéi à notre règle. Et ce n'est même pas de la faute de Louis, c'est de la mienne.
Point de vue Béa:
Cette salle d'attente était loin d'être chaleureuse, elle était même tout le contraire. Les murs avaient jauni avec l'âge et quelques fissures s'y trouvaient comme si la pièce allait s'effondrer dans la minute. Des chaises en plastique noir, inconfortables, meublaient la pièce ainsi qu'une petite table basse où étaient disposés des magazines qui dataient tous de plus d'un an. Et les objets décoratifs de cette pièce se limitaient à une fausse plante, surement pour être sûr de ne pas oublier de l'arroser, et des affiches sur les murs concernant les problèmes psychologiques. Je vous avoue que je détestais cette pièce tellement elle était impersonnelle. En plus j'avais l'impression d'être malade à chaque fois que je m'y trouvais. Je passais tout le temps en retard et cette salle me faisait penser à l'endroit dans les mythologies où chaque mort attend la sentence pour savoir si il accédait au paradis ou à l'enfer. Je soupirais longuement en regardant un énième fois le même magazine de psychologie quand ma psychologue vint à ma rencontre.
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Someone For Live [ Harry Styles ]
FanfictionLa vie de Béa n'a jamais été des plus simples: orpheline du côté de son père depuis sa naissance, un nouveau drame venait à nouveau perturber son existence. Sa mère l'abandonna à son tour. Décédée lors de son accouchement, dix-huit ans après la nais...