Chapitre premier ✅

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Trois jours déjà que Liria parlait avec cet inconnu sur ce site. Il ne lui aspirait pas vraiment confiance, surtout avec ce pseudonyme : The Devil Vampire. Mais aussi étonnant que cela pouvait paraître, Liria croyait aux vampires. Il lui était déjà arrivé de faire des tonnes et des tonnes de recherches sur eux en découvrant, par exemple, que des personnes avaient découvert l'existence ancienne des vampires en Europe Orientale. Vers la Russie.

Elle aimerait habiter dans ce pays pour cette unique raison. Mais la France, c'était bien aussi, non ? Elle-même savait qu'elle ne pourrait pas quitter sa petite routine : tous les après-midis elle se retrouvait seule dans sa petite chambre blanche semblable à celle d'un hôpital, seulement quelques bibelots posés de part et d'autres sur sa commode et sa table de nuit. Les rideaux de son lit à baldaquins fermés, de même que ceux de sa fenêtre. Elle aimait cette façon d'être dans l'obscurité et de parler à un inconnu. Si sa mère savait, elle passerait un sale quart. D'ailleurs, elle-même ne savait pas vraiment pourquoi elle avait accepté de parler avec lui. Sans doute à cause de son pseudo. Elle s'était dit qu'elle se ferait peut être un autre ami fan de vampires.

Alors qu'elle écrivait une phrase, la voix de sa mère lui parvint au rez-de-chaussée.

- Liria, viens dire au revoir à ton oncle.

La jeune fille effaça sa phrase en cours pour écrire « je reviens » à son correspondant.

Dans le couloir de l'étage, elle inspecta les deux portes qui s'offraient à elle : la chambre de James ne passait pas inaperçue avec les lettres "CDJ" gravées au compas. Chambre de James. Liria se rappelait encore très bien le jour ou son frère s'était fait giflé par sa mère quand elle s'en était rendue compte, même si ça remontait à onze ans. L'autre porte, d'un blanc immaculé, était fermée à clé et pour rien au monde elle ne chercherait à l'ouvrir. Après tout, il n'y avait que des choses insignifiantes à l'intérieur.

Au rez-de-chaussée, Liria trouva sa mère et son oncle debout dans le salon. Les cheveux blancs de son oncle Bernard trahissaient sa vieillesse. Elle avait toujours trouvé étrange que son oncle ait cinquante ans quand sa mère en avait à peine quarante, mais peu importait, l'âge n'était rien de plus qu'un nombre. Tous les deux se ressemblaient tellement qu'il était difficile de ne pas se douter qu'ils étaient frère et sœur ! Liria porta le regard sur sa mère et son cœur se serra lorsqu'elle se rendit compte que le visage de sa génitrice pourrait se fondre à la perfection avec la décoration murale : terne et vieillotte.

Elle était épuisée, c'était un fait. Il fallait dire qu'entre élever deux enfants seule, jongler entre deux boulots, travailler le Week-end et devoir s'occuper de la maison en rentrant, il fallait savoir tenir le rythme. Lina tenait le rythme depuis plusieurs années maintenant, mais on voyait très bien que l fatigue commençait à l'emporter loin dans les ombres. Si ça continuait comme ça...

Liria secoua la tête. Il était impossible pour elle de penser à une issue aussi définitive pour sa mère. Elle se fit la promesse de l'aider du mieux qu'elle pouvait à partir d'aujourd'hui, plutôt que de bloquer sur son ordinateur avec quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'Adam, ni d'Eve.

- Au revoir tonton, sourit-elle à l'intéressé.

Il lui rendit ses paroles, leur fit une brève accolade à sa mère et elle avant de se diriger vers la porte d'entrée qu'il referma avec douceur après leur avoir attribué un dernier signe de la main.

Liria suivit sa mère quand elle s'assit en soupirant bruyamment sur le canapé.

- Comment tu te sens, maman ? T'as l'air fatigué...

Non, sans blague ! Elle ne pouvait pas trouver pire phrase au monde. Liria devait l'admettre : elle n'était pas du tout maligne. Mais peut-être l'était-elle plus que sa mère, qui pensait qu'en lui offrant un faible sourire tout allait se résoudre.

- Ton oncle à oublié son téléphone, remarqua-t-elle dans le vague.

Au même instant on frappa à la porte. Bernard vieillissait, et cette vieillesse commençait à lui faire perdre l'esprit. On lui avait diagnostiqué quelques temps avant un début d'Alzheimer qui grandissait chaque jour sans rien pouvoir y faire.

Lina se relevait péniblement, portant une main sur ses reins endoloris. C'en était trop pour sa fille, qui se leva précipitamment et la força à se rasseoir.

- Laisse, j'y vais.

Elle se hâta dans le couloir et ouvrît la porte. Son oncle était là, souriant maladroitement en se frottant l'arrière du crâne et ricanant bêtement, ce qui fit sourire Liria. Elle rendit son téléphone à son propriétaire et, après un dernier au revoir, Bernard s'en alla en précisant qu'il reviendrait frapper si, par mégarde, il oubliait encore quelque chose.

Elle venait à peine de refermer la porte quand, cette fois, la sonnette retentit.

- Encore ? souffla-t-elle.

De nouveau, elle ouvrit, prête à se confronter à son oncle. Mais quand elle avisa la personne face à elle, elle était bien trop différente de Bernard.

-

Pour ceux qui passeraient par ici, je me suis mise à corriger l'histoire, c'est pourquoi la conjugaison des verbes dans les chapitres qui suivent pourraient ne pas être au même temps que dans ce chapitre ^^

Kidnappée par un vampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant