Kidnappée par un vampire

Chapitre huitième

Ils n'avaient croisés personne en rentrant au château, et encore moins là où Zack venait d'enfermé Liria. La pauvre, il l'a attachée à une chaise, et bâillonnée pour qu'elle ne parle pas, mais malheur à lui qui attend devant la porte et qui peut entendre les pensées, Liria crie intérieurement.

- Ferme-là, se plaint-il.

Mais cela ne fait qu'accentuer les cris muets de la kidnappée.

N'y tenant plus, Zack rentra en furie dans la pièce froide, et c'est à peine si la jeune fille eu le temps de dire « ouf », qu'il lui asséna une seconde gifle. Celle-ci, avec la force dont a fait preuve Zack, la fit tombée avec la chaise. Il s'approcha et la détacha, pour ensuite tourner son visage vers elle. Il attend qu'elle reprenne ses esprits, qu'elle ait finie de tousser, pour lui parler.

- J'ai dit : tu la ferme.

Liria bouillonne de l'intérieur.

« Je vais tuer ce vampire. », n'arrête-t-elle pas de se dire.

Bien entendu, ses pensées vont directement dans l'esprit de l'énergumène devant-elle. Et à ce qu'elle peut en juger, il n'a pas l'air de trop apprécier. Il la releva violemment, et avant que ses pieds ne puissent toucher le sol, il l'envoya valdingué sur le mur à l'autre bout de la pièce. Sa tête cogna la première.

- Pas si je te tue avant.

Il arriva, et lui arracha le bâillon tellement fort que Liria sentit sa mâchoire craquer.

- Pourquoi... (elle reprend son souffle) pourquoi m'avoir enfermée et être resté devant la porte ? S'empresse-t-elle de demander.

- Je voulais voir comment tu allais réagir, afin de savoir comment t'éduquer.

L'éduquer ? Sur le coup, Liria ne comprend pas tout de suite, mais quand dans sa tête, une petite ampoule fait « tilt », elle panique. Va-t-elle rester toute sa misérable vie avec ses vampires ? Même si elle connait déjà la réponse, elle préfère encore se poser la question.

- Je te signale que j'ai déjà été éduquée ! Par mes parents !

- Qui, au passage, je te le rappel, ne sont plus tes parents. C'est vrai, ajoute-t-il en voyant que la jeune fille allait prendre la parole, ta mère n'a plus de souvenirs de toi, et ton père, aux dernières nouvelles, tu ne l'as pas revu depuis tes trois ans ! Ni toi, ni ton frère ne pourrait faire quoi que ce soit.

Sur ce point, il n'a pas tords.

- Mes frères et moi voulons t'éduquer à la manière des vampires, reprend-t-il. A la dure, si tu préfères.

Liria sent les larmes affluer. Sa vision se brouille. Oui, elle restera avec eux toute sa vie.

- Je ne veux pas... murmura-t-elle.

- Mais que tu le veuilles ou non, ma belle, c'est comme ça.

« Non, non, non ! J'arriverais à m'enfuir, Zack. Tu m'entends ? Je ne me laisserais pas faire ! »

Le sourire qui se mue sur le visage de ce dernier n'annonce -encore une fois- rien de bon. Et Liria s'en voulut, d'avoir pensé cette phrase. Elle qui croyait qu'il allait lui faire quelques chose, ne bouge finalement pas.

- J'ai envie de te frapper, là, maintenant. Mais je vais te laisser une chance. (Il désigne la porte d'un geste du menton). Courre. Je te laisse de l'avance. Et ne me laisse pas te rattraper. Si j'y arrive, prépare-toi à souffrir.

« A quoi joue-t-il ? », se demande Liria. « Je n'ai pas très envie de jouer à chat. »

Il rit.

- Laisse-moi juste te prévenir que j'ai un autre don plus décuplé que celui de mon jumeau, et que j'aime m'en servir pour déstabiliser les victimes.

Un autre don ? Son jumeau ? Liria commence à avoir encore plus peur que la normale. Et si son frère –son jumeau- est pareil que lui ? Et s'il la faisait souffrir lui aussi ? Peu importe. Pour l'instant, elle doit échapper à Zack. Et puisqu'il lui donne l'opportunité de s'enfuir, autant en profiter.

- Je ne te laisse pas t'échapper. Je te laisse t'échapper de moi, souligne-t-il. Vas-y, pars.

Liria ne se fait pas prier, et prend ses jambes à son coup. Elle parcoure le long couloir fait de pierres anciennes, la nuit traversant par les fenêtres qu'elle croise. Au moment même où elle s'engage dans le second couloir, le paysage change, prématurément. Des murs de pierres, elle passe à un jardin vert, bordée de luminosité et débordant de jolie fleurs. Persécutée par ce changement si soudain, Liria tomba à genoux, mais parvint à se relever, bien que difficilement.

« C'est donc ça, le don de Zack ? Changer le paysage ? »

Néanmoins, elle ne se laissa pas déstabilisée, et atteint la porte se trouvant en face du faux jardin. Sûrement cette porte servait d'entrée dans une quelconque maison. Liria entra donc, et ferma les yeux, essoufflée et en se pensant en sécurité, adossée à la porte. Mais lorsqu'elle rouvre les yeux, elle se trouve dans une forêt ou il fait nuit noire, adossée contre un tronc d'arbre. Et pour couronner le tout, six vampires, tous ayant l'air assoiffé de sang. Ils avancent à pas lents, tandis que Liria lute pour ne pas hurler, et recule, recule et recule encore. Jusqu'à se taper contre quelque chose. Alors elle referme les yeux. Prête à faire face à Zack. Quand elle les ré-ouvra, elle se trouvait de nouveau dans le château.

Elle inspire et expire difficilement. La course n'a pourtant pas duré longtemps.

Puis elle risque un œil vers la personne qu'elle vient de percuter, et découvre un jeune homme, brun, au yeux violets. Magnifique. Sa respiration se coupe. Son cœur arrête de battre.

« Encore un autre frère. Est-ce que lui aussi va me faire souffrir ? »