24 - L'Arène -

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Le grand final - partie 1 -

~ Au Capitole ~

Le mécontentement gronde. Aujourd'hui, ce vingt-quatrième jour des jeux sera le dernier. La grande finale. Depuis la mort de l'ultime carrière, les pacificateurs essayent de calmer les foules en colère. En vain.

Elle se font de plus en plus coriaces. Et de plus en plus nombreuses. Il y a eu des blessés chez les forces de l'ordre, également chez les manifestants.

" Vous n'auriez pas du changer la règle des équipes ! Laissez nous nos quatre gagnants !" Scandent les citoyens. Jamais une telle chose n'aurait été croyable. Que le Capitole se rebelle contre les juges, pour des pauvres gamins des districts. Dont certains du Douze en plus. Impossible. Et pourtant. Ils se sont attachés à ces tributs, et le montrent dans la rue.

De son bureau à vue panoramique sur la cité, le président soupire. Encore. White n'est pas là par choix. On l'a forcé, car personne ne voulait du poste. Le précédant président ayant eu une mort... sanglante. Et bien, soit. Il dirige le pays. Il avait même songé a arrêter les jeux. Il trouvait l'ère pré-Hunger games mieux. Mais les conseillers n'ont rien voulu savoir. Ça plaît au peuple, et il ne faut pas oublier de punir les districts.

Soit. Le président White se plie. Il espérait un monde meilleur. Il se retrouve aux premières loges d'un désastre créé par ses prédécesseurs. De son écran géant, il fixe les quatre derniers jeunes gens. Leur rencontre est prévue pour une heure de l'après midi. Au moins deux vont mourir. Pris d'une impulsion soudaine, il prend le téléphone blanc de son bureau et compose un numéro.

- Bonjour, ici le président White.

*

12-

Avec Josh, nous avons eu un jour et demi de repos. C'était inespéré. Les juges doivent nous vouloir en bonne santé pour un combat encore plus grandiose. Grâce aux médicaments envoyés par les sponsors, mes blessures ne sont plus que cicatrices. Visibles, mais ne font plus mal.

Je frotte mon dernier pansement, celui qui protège mon tatouage. Je ne l'ai pas enlevé. Pas encore. J'observe celui de Josh et souris. Il a bien choisi je trouve. Il tripote inconsciemment son trident, nerveux. Nous nous sommes mis en marche, après avoir mangé. Tout se finit aujourd'hui, je le sens. La ville a un peu changé. Il n'y a plus qu'une rue, droite. Les petites issues sont bouchées. Pour que l'on aille dans la bonne direction.

Au bout d'une demi heure, on atterrit dans un jardin immense. Il y a écrit "central park " sur un immense panneau. Donc, nous sommes dans un ancien parc. Alors qu'il devrait probablement être en ruines, la végétation y est luxuriante, pleine de vie. J'entends des oiseaux. Et je crois apercevoir un énorme lac en plein milieu. Ça me rappelle vaguement la forêt du district Douze. Je n'ai pas pu y retourner depuis mes coups de fouets. Causés par Nash.

Il faudra que j'y pense, que ça me donne une raison valable de le tuer. Rien que de m'en souvenir me rends vaguement malade. Mais il me suffit de regarder Josh pour réveiller ma volonté. Si mon ancien ami du district survit, alors lui meurt. Ce qui est hors de question. Et je ne compte pas rentrer chez moi dans un cercueil. L'air devient électrique. Un orage arrive.

- Josh, tu sais monter aux arbres ?

- Euh, je montais sur des falaises en bord de mer, c'est un peu pareil non ?

- Je pense.

J'en choisis un bien gros avec des branches basses, et commence mon ascension, Josh sur les talons. Quand les branches se font plus fines, je lui ordonne de s'arrêter. Comme il est plus lourd que moi il risque de les briser. J'atteins finalement le sommet. Par Poséidon, ce parc est énorme ! Je fronce les sourcils, car je me rends compte que je viens de jurer comme Josh. Il doit vraiment avoir de l'influence sur moi.

- Qu'est ce que tu vois ? Me demande-t-il.

- Que ce parc est gigantesque. Et que nos ennemis arrivent.

En effet, je viens de les apercevoir à l'entrée, celle où l'on vient de passer.

4 -

Tara redescend à mon niveau, et on attend. Nous avons déjà convenu de la stratégie à suivre. Je m'occupe d'Océane, elle de Nash. Au moindre problème, je crie pour qu'elle vienne m'aider. Je tripote ma corde, nerveux. Vingt-quatre jours qu'on est dans l'arène, et je n'ai encore tué personne. J'ai assisté à plusieurs morts. Et je dois avouer que je ne préfère pas y repenser. Je me retiens de soupirer, pour ne pas faire de bruit. Je dois penser que dans quelques heures peut-être, je retrouverais ma famille. En vie de préférence. J'entends du bruit, autre que ceux habituels de la nature. Ils arrivent.

Quand ils passent sous notre arbre, Tara saute. Moi aussi, sauf que je fait bien plus de bruit. On se met en garde. Je m'approche d'Océane. La pluie se met alors à tomber.

- C'est ici que tout fini donc, dit sombrement Nash.

Et il s'avance vers Tara.

Je prends ma corde en main, décidé.

Ma "partenaire" de district court un peu plus loin, vers un gros arbre. Étonné, je la suis avec une distance de sécurité au cas où ce soit un piège.

- Josh, on est pas obligé de s'affronter tout de suite...

- Comment ça ? Je me raidis.

- On peut s'amuser un peu d'abord.

Elle enlève sa veste qui commence à être mouillée. Je hausse un sourcils. Elle enlève son T-shirt, dévoilant un... un truc à froufrous et dentelles. Ah, je viens de comprendre ce qu'elle veut. Mais voix part légèrement dans les aigus.

- Enfin, je t'ai déjà dis non !

- Je suis suuure que tu as changé d'avis, susurre-t-elle.

Je frisonne de peur et lutte contre l'envie de fuir qui grandit. Elle se rapproche. Je recule. Elle continue. Moi aussi. Jusqu'à ce que mon dos bute un arbre, et que ses feuilles m'arrosent encore plus. Elle fond alors sur moi et je tente de m'échapper. Malheureusement, je ne tourne pas la tête a temps, un elle me plante un baiser en plein sur les lèvres. Si je n'étais pas si dégoutté, je pourrais presque dire qu'elle embrasse bien. Je finis par réussir à me dégager.

- T'es folle ! Je glapis.

- Non, je veux juste prendre du bon temps.

Mon cerveau tourne à plein régime. Je ne vais quand même pas me faire violer en direct ! Ma famille doit me regarder ! Et le pays entier ! Je ne peux pas passer pour une mauviette ! Sans compter que Tara compte sur moi. Je déglutis et secoue la tête. Je me baisse et passe en glissant (vive l'herbe humide), entre les jambes de mon ennemie. Puis me met à courir. Je dois réfléchir, par étapes.

Un. Je la fatigue.

Elle me poursuit en me suppliant de m'arrêter, ainsi que d'autre paroles plus où moins osées. Bon sang, elle oublie que la Nation la regarde ?! Je sens son souffle devenir plus fort. Épuisée, après ce quart d'heure de course, elle s'appuie contre un arbre. Je me retourne et fonce vers elle. Moi, je n'ai aucun soucis. Je suis endurant depuis.

Deux. La Capture.

Je prépare ma corde et la lance sur elle, tel un lasso. Puis l'enroule tout entière. Elle n'a plus accès à ses bras, et à ses jambes seulement à partir du genoux. Je suis plus proche d'elle que je ne le voudrait, mais pas le choix.

Trois. Trois... Je tremble.

Je sors le trident. Le prends dans la main gauche. Ça y est, j'y suis...

Je vois la peur dans ses yeux.

- Josh, fais pas ça ! Tu vas quand même pas me tuer?

Elle tremble elle aussi.

- Je n'ai pas le choix, pardon...

Je ne l'aime pas beaucoup, mais pas au point de vouloir la tuer. Elle ferme les yeux, vaincue. Des éclairs zèbrent le ciel. Je lève mon arme à contre cœur.

*


Les Hunger Games du RenouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant