2 -La Moisson -

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Avant - Partie 2


12 –

Mon père est déjà assis à table. Je regarde notre vielle horloge. Midi. Il m'a laissée dormir plus longtemps aujourd'hui. Car peut-être que c'est la dernière nuit que je passerait dans mon lit.... Il m'aperçoit.


- Bonjour Tara.

- Bonjour papa.


Il n'y a rien d'autre à dire. Nous mangeons en silence. Je débarrasse la vaisselle, et nous descendons à la cave. Personne ne sait qu'il y en a une chez nous. On y accède par une trappe, cachée sous le tapis du salon. Tellement visible, et pourtant indétectable. Mon père l'a transformée en centre d'entraînement avec des choses qu'il a récupéré pendant les jours obscurs.

Depuis mes huit ans, il m'y entraîne tous les soirs après l'école. Depuis que j'en ai dix, je tire au pistolet. Mais on doit faire ça discrètement, car même si tout le district se doute de ce qu'on fait, personne ne le sait. Car nous savons tous ce qui va m'arriver un jour. On commence d'abord par les échauffements articulaires et musculaires, puis des pompes et des abdos, domaine dans lequel je suis la meilleure (les abdos seulement, par contre le reste...).


Mon père me dit que, comme cette journée est spéciale, je peux choisir dans quelle discipline je veux m'entraîner. Naturellement, je me dirige vers le stand de tir. Le pistolet est mon arme préférée. Je me sens puissante, quand je tiens cette arme entre mes mains. Mon père me suis, et nous tirons sur des cibles tout l'après midi.


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Il est maintenant presque dix-sept heures. Mon père pose son fusil à pompe. Je range aussi mon arme. Soudain, il me prends dans ses bras, et me caresse les cheveux, comme quand j'étais petite. Je sais qu'il m'aime, mais les marques d'affection sont rares entre nous . Je me met à trembler.


- J'ai peur.

- Je sais ma chérie. Sois forte.


Il me regarde dans les yeux, et je comprends ce qu'il ne dit pas. Lui aussi à peur. Peur de perdre encore un membre de sa famille. Il me fait un petit sourire et me dit de monter me changer. Je le lâche à regrets et lui obéit. Je vais chercher mes vêtements dans ma chambre et redescends dans la salle de bain. Je remplis la bassine qui nous sert de baignoire et me lave de la tête aux pieds pour me débarrasser de la poussière et de la sueur de la journée.

Je me sèche, j'enfile mes sous-vêtements, puis un débardeur et un pantalon gris moulant. Toutes les autres filles se mettrons en robe. Pas moi. Je n'ai jamais été à l'aise dedans, et nous n'en avons pas à la maison. Je m'occupe ensuite de mes cheveux bruns, qui m'arrivent jusqu'au coude. Je les avais attachés pour l'entraînement, et pour le moment, ils pendent en mèches encore humides. Je me fais rapidement une tresse, qui tombe sur mon épaule gauche.

J'ai fini de me préparer. Au moment où j'allais sortir de la maison, mon père arrive. Lui aussi s'est changé. Il a enfilé un T-shirt large, un pantalon et des vielles chaussures, le tout noir. Il a gardé une petite barbe, aussi courte que ses cheveux, eux aussi noirs. Il me regarde en souriant et me tends un parapluie. Je souris aussi. J'allais finir trempée sans lui. Nous partons ensemble à la Grande Place, sous cette petite pluie fine et chaude, qui plaque pour un petit moment les cendres de notre district au sol.

Les Hunger Games du RenouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant