"Dès que nous naissons, nous pleurons d'être venus sur ce grand théâtre de fous." #William Shakespeare
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La sonnerie marquant la fin du cours me fit sortir de mon sommeil. J'ouvrais peu à peu les yeux quand je vis une personne se tenant debout juste devant mon bureau de travail. Je relevai les yeux vers cet individu qui d'après sa posture et le temps qui s'écoulait ne semblait pas vouloir bouger de sa position actuelle. Qu'est ce qui se passe encore? Je me redressai lentement sur ma chaise, afin de découvrir à qui appartenait ce corps immobile. Mon regard remontait en détaillant chaque parcelle de ce corps, puis je tombai sur deux yeux couleurs noisettes. Se tenait devant moi monsieur Alaric Stone, mon cher professeur de littérature. Ses yeux me fixaient et un éclatant sourire orné son visage.
-"On arrive en retard à mon cours et on se permet de dormir en plus?" me dit il accompagné d'un air plus que moqueur. Son sourire était toujours présent et ses yeux ne me quittaient pas. Il voulez que je réponde? C'est ça? Je venais tout juste de me réveiller et je devais trouver quelque chose à lui répondre?
-"Oui...Excusez-moi, je...je ne me sentais pas très bien..." répondais-je presque dans un murmure, inaudible pour quelqu'un se trouvant à plus de 5 mètres de moi. En lui répondant je parcourrai de mon regard la classe. Elle était vide, j'aperçus seulement Lena appuyée contre la porte me regardant d'un regard qui me paraissait inquiet.
-"Etes vous toujours avec moi mademoiselle Trevis? J'ai l'impression que votre esprit est ailleurs." dit il en me sortant de mes pensées. "Je ne peux pas accepter cela, vous vous en doutez non? Ce n'est pas parce que vous êtes nouvelle dans l'établissement que je dois être laxiste avec vous. Je vous demanderai alors de venir rattraper ce temps perdu pendant que vous faisiez votre sieste, en colle mercredi après-midi" continua t-il avec son plus grand sourire. Il voulait m'énerver, il voulait une quelconque réaction de ma part, c'était évident. Je comprenais le fait que je devais être punis. Je savais que c'était légitime, mais je n'avais pas le temps pour ça. Je travaillais tous les soirs au bar et le mercredi après-midi. Mais comment voulez vous que j'explique à mon professeur que je dois travailler pour subvenir à mes propres besoins parce que ma mère ne pouvait même plus être appelée "mère" à proprement parlé. Comment lui dire que lorsque je rentre chez moi, ma mère n'est pas là car elle passe ses journées et même ses nuits dans les bars. Comment lui dire que depuis que mon père a disparu je suis seule...je suis seule et épuisée. Je ne peux lui dire ça, je ne peux lui raconter à quel point ma vie est misérable, à quel point JE suis misérable.
-"Je ne peux pas monsieur, je...je travaille, et c'est vraiment très important pour moi. Je ne peux me permettre de rater un jour de travail." je lui réponds de la voix la plus calme que je puisse faire. L'argent que je gagnais avec ce job, était le seul moyen pour moi de survivre, mais bien sûr ça il ne le savait pas.
-"Vous vous endormez pendant mon cours et vous essayez encore de négocier avec moi? Vous êtes très audacieuse dites-moi" rétorqua-t-il avec une pointe de moquerie dans sa voix.
Il me fatiguait, j'étais fatiguée. "Vous ne comprenez rien..." ajoutai-je dans un murmure avant de me lever de ma chaise et de me dirigeai vers la porte. Les gens s'étaient rassemblés pour me rendre la vie impossible aujourd'hui. J'étais arrivée à saturation, à un point de non retour. Mon allure était rapide et on pouvait parfaitement déceler ma colère qui sortait de tous mes pores. Je me retournai rapidement vers mon professeur qui ne me quittait pas du regard, suivant mon avancée vers la porte de la classe. Je voulais sortir, m'évader quelques instants. Vous pouvez dire "ce n'est qu'une heure de colle, elle n'a pas besoin de se mettre dans des états pareils", et vous avez peut être parfaitement raison, mais voyez vous quand vous ne supportez plus rien, quand votre cœur ne supporte plus rien, une seule petite chose peut vous décourager complètement. Et j'étais arrivée à ce moment là...
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Je Vais Bien Ne T'en fais Pas
Teen FictionMon nom est Mia Trevis. Ma vie a complètement vrillé le 26 Septembre. Cette date correspond au jour où mon père a disparu. C'est donc depuis un an que cette vie...ma vie est un enfer. Je m'appelle Mia Trevis et voici mon histoire.