IX

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 "Ne crains pas la solitude lorsqu'elle croise ton chemin. Elle te donne l'occasion de te retrouver avec toi même et de te fortifier"

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Point de vue de Mia. (au moment où Alex est sorti de chez lui)

3 jours. Cela faisait 3 jours que mon canapé, mon lit, mon frigo, ma télé étaient devenus mes meilleurs amis. Il était plus de 12h30 et j'étais toujours allongée dans mon lit. Le lycée avait appelé ce matin dans le but de savoir le motif de mon absence. Seulement 3 jours et le lycée était persuadé que j'avais arrêté les cours. J'avais pris la voix de ma mère étant donné qu'elle n'était pas rentrée depuis cette soirée placée sous le signe de la violence et de la colère. J'avais alors donné comme excuse que j'étais malade. Une explication simple certes mais qui avait marché. "On souhaite alors un bon rétablissement à votre fille Madame Trevis" avait dit la secrétaire à l'autre bout du file. Ignare. En réalité les gens ne se doutaient pas dans quel état j'étais, de ce que je ressentais, de ce que je pensais. Qu'est ce que je pensais? La vrai question serait plutôt "Qu'est ce que tu penses de toi Mia". Voilà la vraie question. 

Inutile, faible, misérable, apeuré, sans aucun but, aucune envie. Je n'arrivais pas à me relever cette fois, c'était trop dure. Je ne supportais plus de me relever, de retrouver de la force pour qu'au final la seule qui soit blessée et brisée se soit moi. Les efforts dans mon cas était inutile. A 17 ans, donc non majeure j'étais toujours sous la tutel de ma mère, elle me tenait toujours et le savait. Mes 18 ans arriveraient dans 4 mois et 10 jours, le 15 fevrier pour être précise. Jusque là, je devais encore supporter ma mère et ses coups. Ne pensez pas que je n'ai pas essayé d'aller voir la police, mais la parole d'un mineur contre une femme de 40 ans passés ne valaient rien. Ma mère arrivait alors toujours au commissariat toute pimpante et bien habillée. Elle disait à chaque fois aux policiers que j'étais malade et que je me faisais volontairement mal. Vous le croyez? Moi non plus au début, mais maintenant plus rien ne m'étonnes venant d'elle. 

Je me levai pour aller me préparer quelque chose à manger, mon ventre était en manque de nourriture. Je pris un sandwich dans le frigo et retournai tout de suite dans ma chambre pour faire ce que je pouvais faire de mieux, c'est à dire rien.

J'étais allongée dans mon lit depuis 2 heures maintenant et je continuais de regarder mon plafond, qui dans des moments comme cela vous paraît d'un coup être la chose la plus intéressante au monde. Je fermai les yeux quelques instants. Papa. Voilà ce qui me vînt à l'esprit en premier, mon père. Il me manquait terriblement surtout dans un moment comme celui là. Après tout, c'était vrai, ce sont dans les moments les plus difficiles que l'on regrette les êtres perdus. Ce n'est pas un peu égoïste de ne pensait qu'à eux dans les moments douloureux de notre vie? Evidemment que non. Je pense tous les jours à mon père, même si pour moi les jours "heureux" se font rares, ça arrive quelque fois.

Mon père et ses paroles réconfortantes me manquaient, ses bras me manquaient, son rire me manquait, sa joie de vivre, son énergie, son courage, sa bêtise, tout me manquait chez lui. Mon père était quelqu'un de parfait. Il était bon, honnête, généreux et il avait toujours le mot pour détendre l'atmosphère. 

Mon père était un homme très courageux. Je me souviens lorsqu'il rentrait du travail souvent tard le soir, il était épuisé mais il trouvait toujours la force pour me lire une histoire. Mon père ne baissait jamais les bras, contrairement à moi. Ma mère a raison, mon père aurait sans doute honte de moi.m à l'heure qu'il est.

J'attrapai une photo sur ma table de chevet. Dessus on pouvait me voir avec mon père lors de la décoration du sapin de Noel. J'avais voulu aidé mon père à mettre la guirlande, mais je m'étais complètement emmêlé dedans. J'était petite alors au début j'avais commençais à pleurer, mais mon père était quant à lui plié en deux, il n'avait pas pu s'arrêter de rire. Je me souviens que le simple fait de le voir sourire, mes pleurs s'étaient transformés en rire et c'est à ce moment là que ma mère avait pris la photo. Une larme commença à couler, je ne l'essuyai pas, il fallait que ça sorte.

Je Vais Bien Ne T'en fais PasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant