Chapitre XXIV

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Malgré la disparition de Cyril, la fête pour Salim et Elizabeth devait continuer. Olga se retira assez tôt, préférant attendre d'avoir des nouvelles de Cyril dans sa chambre. Vladimir aurait voulu la rejoindre afin de la rassurer et de la prendre dans ses bras, mais il resta au bal pour sauver les apparences. Car il était l'apparence, l'image du pays. Elizabeth n'avait plus la tête à danser. Elle resta debout, un verre de champagne à la main. Le repas venant de s'achever et les invités regagnant la grande salle de danse, Salim se pencha vers elle et lui demanda si elle voulait danser, elle fit « non » de la tête. Il fronça les sourcils :

-Quelle tête tu as pour le jour de ton mariage !

-Etant donné qu'il est plus de minuit, ce jour est fini.

-Tu oublis la nuit de noce.

Elle écarquilla les yeux. Il explosa de rire, rejetant sa tête en arrière. Il se moquait d'elle. Elle le frappa gentiment au torse en souriant. Cela faisait si longtemps qu'ils n'avaient pas ris ensemble de la sorte :

-J'adore te taquiner. Dit-il.

-Je l'ai remarqué. Grimaça-t-elle. Tu vas le payer très cher.

-C'est une promesse ou une menace. Pouffa-t-il.

De nouveau il rit et elle le frappa avec douceur en lui somma d'arrêter. Pourtant elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait. Elle aimait quand Salim ne comportait de la sorte avec elle, elle était avec un véritable ami. Voyant qu'elle n'allait pas bien, il l'amusa, essayant de la distraire afin qu'elle oubli ses tracas. Il expliqua que quand son humeur était morose, il avait l'habitude de sortir dans le centre-ville mais là c'était impossible. De plus bientôt les invités repartiront, en effet les premiers avaient déjà quitté le palais. Il était tard, Elizabeth tombait de fatigue, en une journée elle était passé de Mademoiselle à Madame, cela était épuisant :

-Peut-être est-il temps de nous retirer ? Ton père à l'air de se charger des invités. Proposa Salim.

-Oui, allons-y.

-Tu sais que je dois rester avec toi cette nuit, sinon on risque d'attirer les soupçons.

Il rougit légèrement mais se maîtrisa vite. Elizabeth pouffa avant d'affirmer que cela ne lui posait pas de problème s'il restait sage. Il promit d'être un exemple pour la jeune génération. Elizabeth trouvait cette conversation réellement stupide et joyeuse, ils ne se prenaient pas au sérieux en tant que couple, c'était comme-si deux amis allaient dormir ensemble juste par amitié afin de parler toute la nuit de leurs joies et de leurs peines. Voici donc la complexité de leur relation. Amis mais mariés. La situation était préférable à celle : ennemis puis mariés, néanmoins elle était loin d'être confortable. Ils partirent discrètement. Les invités auront le plaisir de formuler des suppositions plus ou moins charitables sur la raison de cette disparition subit du couple. Ils prirent un fiacre et se rendirent au palais Duncan où s'était déjà réfugiée l'impératrice plus tôt dans la soirée. En gagnant le hall, Elizabeth dit :

-Je vais voir ma mère. Je reviens.

-Je vais dans la chambre. Prévenu-t-il.

Elle tourna dans un long couloir. Des nouveaux appartements avaient été créés pour le couple, avec un grand salon pour recevoir, une salle à manger personnel, deux grandes chambres, deux salles de bains adjacentes, le tout dans l'aile Est. L'aile Ouest étant celle de la famille d'Elizabeth. Salim découvrit ce nouveau lieu de résidence. Il gagna la plus grande chambre où déjà trônait une bouteille de champagne frais avec un petit mot. Salim le prit et le lut : « Avec les compliments du Tariq. Bonne chance Fils ». Ainsi le père de Salim avait voulu marqué sa présence par ce cadeau. C'était ce que pensait Salim, mais juste derrière la bouteille de champagne, il en aperçu une autre :

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant