Chapitre V

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La soirée défila si lentement que Cyril n'en pouvait plus. Il se retira dans sa suite et vêtu son pyjama. Il raserait sa moustache plus tard. Il était si fatigué et en bas la fête battait son plein. Tous dansaient, chantaient, mangeaient sans fin et sans faim. Cyril d'abord exténué, sentit un regain de forme dès qu'il fut dans son lit. Il se redressa et jeta un coup d'œil par la fenêtre. Un feu d'artifice débuta dans le jardin et les invités se ruèrent dehors en s'exclamant. Cyril essaya de trouver Aryna parmi la foule mais il ne put distinguer que des points mouvants qui avaient le regard tourné vers le ciel illuminé de couleurs vives et chaleureuses accompagnés par un bruit assourdissant d'explosif :

-Cela te plait ? Chuchota une voix près de son oreille.

Il reconnut Aryna sans difficulté car il adorait sa voix affectueuse et discrète. Elle portait toujours sa robe de soirée. Il rougit car il était en pyjama alors qu'elle était toujours aussi belle et classe :

-Je n'aime pas les feux d'artifices. Avoua-t-il. Ce bruit me rappelle le son des fusils, l'odeur celui des canons, et...

-Arrête. Dit-elle. Ne gâche pas ma soirée.

Le final du feu débuta et des milliers de couleurs envahirent le ciel noir. Cyril se tourna vers la fenêtre alors qu'Aryna se rua vers la vitre pour observer le spectacle fait pour elle :

-J'adore les feux d'artifices. Dit-elle sans décoller son regard de l'extérieur. Les couleurs sont si belles. J'ai l'impression que le monde est beau quand je vois ce genre de merveille de l'homme. Comment peux-tu ne pas aimer cela ?

-J'aime ma moustache et pourtant tu ne l'aime pas.

Le feu s'acheva. Les convives applaudirent. Aryna ria à la remarque de Cyril avant de se souvenir de la faveur qu'il lui avait accordé. Elle lui attrapa la main et le mena vers la salle d'eau où elle s'empara d'un rasoir caché dans un tiroir :

-Il n'était pas là avant. Se souvint Cyril.

-Oui, mais j'ai tout prévu.

Il sourit. Elle avait un temps d'avance sur lui. Elle savait qu'il ignorait sa date d'anniversaire et qu'il accepterait des faveurs. Elle avait tout manigancé depuis des jours. Et pourtant il ne pouvait pas lui en vouloir car il adorait cela. Il ne put s'empêcher de sourire. Elle lui frappa le bras :

-Arrête de sourire ! Je ne peux pas te raser correctement ! Tu ne veux pas être blessé.

-Non. Mais je n'y arrive.

Elle lui frappa doucement la joue :

-Faits un effort.

Il se calma, fit le vide dans son esprit, s'assit sur le bord de la baignoire en marbre et laissa Aryna manipuler la lame. Ce fut rapide. Elle était concentrée. Puis ce fut fini :

-Tu es beau maintenant. Dit-elle. Regarde.

Il se leva et s'avança vers le miroir. Sa blondeur et la pâleur de sa peau ressortait. Il avait vraiment le bas du visage de son père, carré, droit et élégant. Ses yeux bleus illuminaient sa face grâce à leur couleur. Sa mère lui répétait souvent qu'il avait les yeux de Gregor VI, son grand-père :

-Alors qu'en penses-tu ? Chuchota Aryna près de lui.

-Mon avis n'a pas d'importance. C'est ta faveur. C'est ton avis qui compte.

-Moi je te préfère comme cela.

-Dans ce cas, tout va bien.

Se tournant vers elle, il lui sourit. Brusquement elle posa ses lèvres sur celles de Cyril. Il sursauta. Elle recula :

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant