Damir ne courrait jamais. Mais ce jour-là, il dévala les marches qui le séparaient de la cellule de son épouse. Le médecin était déjà sur place, ainsi que les deux sages-femmes. Saphira ne criait pas. Elle refusait que Damir la voie souffrir. C'était fini. Elle ne voulait pas souffrir à cause de lui. Il poussa violemment les gens présents et amassés devant la porte de la cellule :
-Poussez-vous bande d'incapable ! Poussez-vous ! Laissez mon hériter venir au monde !
Un petit cri résonna. Un pleure d'enfant. Damir se précipita vers le nouveau-né. Saphira ne regarda même pas l'enfant. Elle ne voulait pas s'attacher au démon qu'elle avait engendré. Elle ne pensait qu'a Rafael. Le seul enfant qu'elle n'est jamais désirée. Elle tourna le dos à Damir qui portait dans ses bras le bébé. Il était comme un nouvel homme. Cette naissance le changea brusquement, littéralement. Il avait engendré la vie et la nature lui donnait ce qu'il avait toujours voulu :
-Une petite fille. Murmura-t-il.
Evidemment il aurait préféré un garçon, mais un héritier est un héritier qu'importe le sexe :
-Elle est magnifique. Dit Damir à Saphira.
-Bien. Elle est à toi.
-Elle te ressemble énormément. Tu ne veux pas la voir ?
-Non. Va-t'en. Cria-t-elle. Je ne veux rien voir.
Damir ne répondit pas. Il s'énervait. La petite pleura. Damir quitta la cellule. Il monta dans les grands appartements du palais de Diavie. Il parla à sa fille :
-Tu deviendras Reine du Nouveau-Duché et Tariqua d'Auguste. Personne ne sera plus puissant que toi ! Personne ! Je te le jure.
Elle pleurait, comme-si elle savait qu'on l'emmenait loin de sa mère, ou que celle-ci ne voulait pas d'elle. Mais Damir se promit de la choyer comme jamais, car sa mère ne pouvait, ne voulait le faire. Il s'installa dans les grands appartements du défunt roi Henri. Un landau somptueux l'attendait avec une nourrisse et des dizaines de gardes du corps. Sa fille était à présent la personne qui était la mieux gardé du monde. Il la confia à la nourrisse :
-Comment se nomme-t-elle ?
Damir eut un moment de réflexion et se souvint d'une de ses ancêtres, une Tariqua célèbre : Aysha :
-Elle s'appelle Aysha.
La femme acquiesça :
-Prenez soin d'elle. Exigea-t-il sévère. Je dois retourner sur le front !
Damir se pencha vers sa fille et lui caressa la joue. Il n'avait pas l'habitude de faire des signes d'affections, aimer pour lui était compliqué, le montrer était impossible.
A Macan la nouvelle fit grand bruit, Aysha scellait par la naissance l'alliance entre la puissante Auguste et le Nouveau-Duché, et cela à jamais. Cyril ne s'en préoccupa pas. Il avait rejoint l'ensemble des Séparatistes qui projetaient toujours de prendre de force la forteresse avant les exécutions capitales, et l'échéance se rapprochait. Lionel, fidèle à lui-même, dirigeait les opérations. Toujours présent, toujours partout, Lionel Vespay était le chef incontestable des Séparatistes. Lana demeurait un symbole ce qui ne la dérangeait pas, du moins temps qu'elle était enceinte, après elle se promettait de reprendre son pouvoir au sein du Ronorisme. Elle fut ravie de voir Cyril arriver à l'hôtel qu'elle occupait depuis quelques jours. Il avait débarqué de nuit, discret, de peur que sa sœur le fasse suivre. Ils ne s'étaient pas revus depuis leur sévère dispute. Il préféra ne rien dire, elle se tut :
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 1: Allénie
Historical FictionHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Tome 1: Allénie Voici un monde où les...