La mort de Lana Ronor, exécutée sommairement, et placée dans une fosse commune, comme son père, et les nombreux Ronoriens morts, fit grand bruit dans la monde entier. Un symbole d'espoir venait de mourir, mais rapidement, elle devint un symbole de lutte. Lionel Vespay, chef incontestable de la rébellion contre Elizabeth, fit de Lana le principal emblème de son mouvement. Ses portraits inondaient les manifestations, les réunions, les usines dans lesquelles les ouvriers se révoltaient. La révolution était en marche, et Lionel le devait à Lana. Et alors qu'une nouvelle marche anti Impérialiste se déroulait à Rebourg, Hermann décida qu'il était temps de partir vivre ailleurs, dans un pays plus beau, plus démocratie, et qui ne se soucier pas de qui était ce garçon, ce bébé. Sa mère, Flore, était d'accord. Ils n'avaient plus rien ici, Lavily n'existait plus, elle n'avait plus de travail, plus rien. Ils prirent le premier train pour le Romaland, avant de prendre un véhicule pour le Monterre. Hermann dépensa toutes ses économies dans ce voyage, et il espérait rapidement trouver un travail pour loger sa mère et, ce bébé, qui appelait désormais son fils.
A Massoa, Damir reçut Malrich lors d'une nuit chaude et claire. Ils allèrent se retrouvèrent dans le port, dans une vieille maison qui servait aux marins de passages. Ils étaient face à face, entourés de leurs soldats. Malrich, un général aux grosses lèvres, au regard froid et distant, aux cheveux blancs et fins, expliqua à Damir la raison de cette paix secrète :
-Notre Impératrice, malgré le respect que je lui dois, ne sait plus ce qu'elle fait. Nous avons donc décidé de prendre en main cette paix nécessaire. J'espère que vous comprenez ?
-Bien sûr ! Je suis prêt à accepter votre offre. La somme que vous me proposer est juste, dit Damir, étant donné les dégâts que l'Allénie à fait dans le Nouveau-Duché.
-En effet. Souffla Malrich.
Malrich était un grand général, très intelligent, qui avait combattu pour Vladimir et Gregor VII, et il espérait qu'Elizabeth recouvre la raison, mais il n'y croyait guère. Elle était aveugle à présent, aveuglé par la lumière du pouvoir, celle qui vous éclaire mais qui vous cache la réalité du monde. Les clauses de la « Paix Secrète », furent discuter toute la nuit, et au petit matin Damir, Tariq d'Auguste, et le Général Malrich, signèrent conjointement le traité de paix. Damir possédait officiellement la Principauté d'Istanie, le Nouveau-Duché, et un compte en banque bien rempli. Il rentra en Auguste, désirant rapidement retrouver sa fille. Malrich rentra à Rebourg et annonça la paix. Evidemment Elizabeth le convoqua, mais il ne se présenta pas, se contentant d'envoyer une lettre expliquant son geste, et soulignant la folie dont faisait preuve la jeune femme. Elizabeth était totalement seule à présent, son armée, son seul moyen de garder le pouvoir, venait de lui tourner le dos. Plus personne ne lui obéit. Elle s'enferma dans sa chambre. Son palais fut barricadé, des planches de bois remplacèrent les fenêtres, des mercenaires payés une fortune, remplacèrent les FPI qui délaissaient leur poste. Elle n'avait confiance en personne, et elle savait que l'argent pouvait acheter la loyauté. Qu'allait-elle devenir ? Elizabeth avait peur. Terriblement peur. Elle était seule. Terriblement seule.
La chute totale d'Elizabeth IV intervenu deux jours après l'accord de paix. Malrich s'empara du palais Semaine et se déclara régent du pays. Il fut applaudit par une foule compacte qui se trouvait sur la place le jour de son ascension. Mais Malrich était vieux, et ne se sentait pas capable de garder ce pouvoir trop longtemps, il se voyait comme une transition. Une transition militaire entre l'Impérialiste et la démocratie. Lionel Vespay se présenta à Malrich dans le bureau impérial du palais Semaine. Ils eurent une réunion, à deux, juste tous les deux. Ils préparèrent ensemble l'après Elizabeth. Dans un premier temps la forteresse Norring fut ouverte, les prisonniers politiques furent libérés. Cyril y comprit. Lionel était là, voulant accueillir le Prince déchu. Les journalistes aussi étaient là, et tous prirent Lionel et Cyril en photo devant l'entrée bien ouverte de la forteresse. Mais Cyril ne tenait pas sur ses jambes. Il fut conduit à l'hôpital le plus proche. Lionel l'accompagna. Il lui raconta ce que Malrich avait prévu : des élections, l'arrestation d'Elizabeth dans les prochaines heures, mais elle restait enfermée dans son palais, et tout le pouvoir ira au peuple, à une Aska nouvelle et plus forte. Cyril l'écoutait à peine alors qu'il était allongé sur un lit de l'hôpital, respirant difficilement. Il sentait la fin venir. Il cracha du sang dès qu'il toussait. C'était écrit. Mourir d'une maladie. C'était écrit. Lionel s'approcha du Prince :
-Ne t'en fais pas. L'Allénie ira bien. Je te le promets.
-Je n'en ai que faire de l'Allénie. Dit Cyril. Laisse-moi mourir. Je n'en peux plus.
Lionel prit les mains de Cyril et prononça ces mots :
-Tu as sauvé ton pays, sache-le. Les gens se souviendront de toi, tu seras dans les livres d'histoire.
-Lionel. Je serai mort, qu'importe où mon nom figure...Qu'importe où mon corps repose. Je veux juste partir. Je ne veux plus vivre. J'ai trop vécu.
Vespay comprenait ce que Cyril essayait de dire. Et cette mort dont il voulait à tout prix, elle arrivait. Blême, le visage creux, les yeux rouges, comme entourés de sang, les cheveux sales, Cyril Moscov mourra d'une pneumonie contractée lors de son emprisonnement à Norring, forteresse insalubre. Lionel fut la seule personne présente à cet instant. Il fut célébré en héros, comme Lana. Lionel fit récupérer le corps de Lana et de Charles Ronor. Cyril fut enterré près d'elle, l'amour de sa vie, dans le cimetière public de Macan. Devenu, en peu de temps, le lieu de culte de la Révolution.
Des soldats de Malrich forcèrent le Palais Duncan, le jour même de la mort de Cyril. Elizabeth, pétrifiée de peur, s'enferma à double tour dans ses appartements. Mais les soldats ne furent pas arrêter par une simple porte, si belle soit-elle. Elizabeth était trop fière pour se laisser faire. Elle était l'Impératrice. Impératrice du plus grand pays du monde, pensa-t-elle. Elle fouilla un tiroir de son bureau et trouva un revolver. Un petit revolver bien chargé. Elle se tourna vers le portrait qui surplombait la cheminée, un portrait de son père, Vladimir. Il la toisait du regard, la condamnant pour son incapacité à garder l'Empire en vie. Que faisait-elle avec cette arme ? Les soldats étaient à sa porte, ils tentaient de défoncé la porte :
-Elizabeth Moscov-Layton, nous venons vous arrêtez ! Cria l'un d'eux. Au nom du Général Malrich rendez-vous !
-Plutôt mourir. Murmura-t-elle.
Elle plaça l'arme contre sa tempe et tira sans une once d'hésitation. La porte tomba sous la force des soldats. Ils tombèrent sur le corps d'Elizabeth sur le sol. Le côté droit du crâne en sang.
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 1: Allénie
Fiction HistoriqueHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Tome 1: Allénie Voici un monde où les...