➳ Chapitre 6

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   Les mots de Lise n'arrêtaient pas de tourner dans mon esprit. Je ne parvenais pas à les oublier. Ils revenaient sans cesse et me faisaient penser à Thomas... Et, j'avais beau les tourner et les retourner, je ne voyais absolument pas ce qu'il aurait à me cacher. Néanmoins, son comportement me troublait : il ne m'avait pas ou très peu parlé depuis vendredi. Pourquoi ? Est-ce que ce baiser représentait quelque chose ? Peut-être était-ce trop rapide ? Je n'arrivais pas à me décider...

— Tu m'écoutes ? fit ex abrupto Alice, interrompant le fil de mes pensées

— Euh...oui... bégayai-je

— Je te disais que Luke proposait que l'on fasse un Skype, samedi, toi, moi, lui et Mike.

— Oui, c'est une bonne idée, affirmai-je, simplement

— Toi, il y a quelque chose que tu ne me dis pas, me réprimanda-t-elle

   Je baissai la tête, penaude. Alice était devenue ma meilleure confidente en l'espace de deux mois. Je la considérais presque comme une soeur, toujours à l'écoute. Finalement, sa lourdeur s'était envolée au profit de toutes ses autres qualités. Je finis donc par me confier à elle.

— Je n'en reviens pas ! Il t'a embrassée !

    Elle se mit à sauter de joie, tandis que je la regardais, médusée, me demandant sérieusement comment elle pouvait réagir de cette façon... Quoique, si la situation avait été inversée, j'aurais sûrement été très contente.

— Mais ! reprit-elle, plus calme, tu me le dis seulement maintenant ?

— Oui... Mais... Qu'est-ce que tu en penses ?

— Ne t'en fais pas ! me rassura-t-elle. Ce n'est pas trop rapide !

— Tu es sûre ?

— Oui ! Antoine et moi savions que cela allait arriver ! s'exclama-t-elle, aux anges. Oh ! reprit-elle, pour Lise, eh bien, tu sais qu'elle adore embêter tout le monde et dire n'importe quoi ! N'y pense plus !

J'étouffai un rire de gêne. Alice rit à son tour. Je me fis alors la réflexion que Lise avait eu l'air très sérieuse...

— Mais, j'aimerais savoir, es-tu certaine de tes sentiments à son sujet ?

— Oui, acquiesçai-je, j'en suis sûre et certaine !

Ce n'étaient pas de mes sentiments que je doutais, mais plutôt de lui.

— Ne t'inquiète pas, mon petit doigt me dit qu'il mettra rapidement tout au clair ! me dit Alice, d'un air malicieux

— Ton petit doigt te parle ?! fit brusquement la voix de Thomas

— Tu me fais parfois peur, Alice, renchérit Antoine

— Mais ! protesta-t-elle, je disais juste à Emilie que...

Je lui donnai un coup de coude pour qu'elle se taise. Les regards des garçons se posèrent sur moi et je regardai mes pieds, les trouvant soudainement très intéressants. Est-ce qu'il y avait des souris sous le canapé ?

Ils s'étaient installés à côté de nous.

— Que disais-tu à Emilie ? questionna Antoine

— Rien, rien... répondit-elle en se levant. Il faut qu'on finisse notre TP de physique, tu viens ? demanda-t-elle en regardant Antoine

— Mais on l'a déjà...aïe !

Alice venait de lui écraser le pied et de lui faire les gros yeux.

— D'accord, je viens, concéda-t-il, à plus tard !

    Voilà que je me retrouvai seule avec Thomas... Encore merci Alice... J'hésitais entre courir me cacher dans mon lit ou plaisanter sur la présence d'un hypothétique furet pour pouvoir partir en toute discrétion. Oh, tu penses trop.

La musique avant tout (1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant