➳ Chapitre 41 - Partie I

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     Caitlin, sa colocataire et Lucie étaient à la bibliothèque. Le reste du petit groupe était resté dans la salle commune après avoir fignolé la liste des visites et lieux à voir de New-York. Chacun était maintenant silencieux et vaquait à ses occupations. Gaël ruminait, Luke lisait ou plutôt relisait Hamlet, Mike somnolait, Alice lisait un magazine people en se moquant des rumeurs, Lise mordillait son crayon et écrivait parfois dans un cahier, Thomas lisait une bande dessinée en anglais et semblait avoir du mal à la comprendre, car Antoine lui traduisait, et finalement, je lisais un livre en allemand, bien décidée à progresser dans la langue de Goethe.

     Le silence reposant entre nous n'étais ni dérangeant ni pesant ; je le qualifierais même d'agréable et de léger. Les quatre fenêtres de la pièce étaient ouvertes et laissaient passer un vent frais ainsi que quelques raies de soleil. Une douce chaleur régnait dans la pièce, la rendant familière et accueillante, comme chaque pièce de l'école. Au loin, des bruits de moteurs et de klaxons résonnaient, nous rappelant que nous étions bel et bien à New-York, et non pas dans un cottage dans la campagne isolée.

Serein ! pensai-je, brusquement, tout respire le calme et la sérénité.

— Le calme avant la tempête, murmura distraitement Lise

— Qu'est-ce tu as dit ? fis-je, les sourcils froncés

J'avais peut-être pensé à voix haute.

— Rien d'important, répondit-elle, le nez dans son cahier

— Ça m'énerve ! pesta Gaël

— Quoi ? questionna Luke, soucieux

— Rien, maugréa sèchement Gaël

— Justement, tu ne fais rien à part ressasser je ne sais quoi, et apparemment, ton humeur ne s'en trouve pas améliorée, constata Lise, en haussant les épaules

— Je ne t'ai pas demandé ton avis... Il faut toujours que tu rajoutes ton grain de sel ! grogna Gaël

— C'est bien utile, marmonna-t-elle

— Quoi ?

— Je disais juste que tu avais raison et que je ferais mieux de tout garder pour moi pour ensuite bouillonner intérieurement comme c'est ton cas, rétorqua-t-elle en regardant ses ongles avec arrogance

— Je ne bous pas comme de la lave ! protesta-t-il, en serrant les poings

— Gaël, si je puis me permettre, tu as toujours l'air en colère, et je crois que Lise a raison, étant donné que tu t'énerves sans aucune raison apparente, intervint calmement Luke

— Il se trouve que j'aie mes raisons, Luke, répliqua-t-il froidement

— Ah oui ? Je serais ravi de les entendre, répondit sarcastiquement Luke

— Ne me pousse pas à bout, Lucas, grinça Gaël

— Je suis sérieux. Ce n'est pas parce que je ne te fais jamais de remarques que je suis aveugle. Cependant, j'ignore ce qui t'irrite autant, déclara simplement l'intéressé

Gaël soupira d'un air agacé  :

— Arrête de prendre tes grands airs, tu m'exaspéreras moins.

La musique avant tout (1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant