— Prêtes ? cria Alice
— Oui ! hurlâmes-nous
— On y va !
Et je m'élançai à toute jambe derrière Alice sous la pluie battante, quittant l'arrêt de bus, bagages en main et talonnée de près par Lucie et Emma.
Je me précipitai dans le hall de l'aéroport, trempée jusqu'aux os, malgré notre course effrénée. Le triste ciel gris et la pluie torrentielle de Paris ne me manqueront pas !
Je jetai un coup d'oeil à mes trois amies : les cheveux roux d'Emma étaient plaqués contre son visage, le mascara de Lucie avait quitté ses yeux noisette pour venir se loger le long de ses joues, et enfin; le tee-shirt blanc d'Alice devenait transparent. Je réprimai un éclat de rire : elle venait de s'en apercevoir ; elle avait croisé les bras sur sa poitrine et avait commencé à taper du pied :
— Ce sale temps à la noix ne va pas me manquer ! vociféra-t-elle. Et Antoine aura intérêt à me prêter son pull !
Cette fois, je ne pus m'empêcher de rire, tout comme Lucie et Emma. Alice nous jeta un regard noir. Nous riions encore lorsque le reste de notre petit groupe franchit les portes, quelques secondes plus tard, accompagné par une Mme Jones ruisselante.
Alice se précipita sur Antoine :
— Donne-moi ton pull ! s'égosilla-t-elle
— Je vais te le donner, ne t'énerve pas ! lui répondit-il, en lui tendant son sweat-shirt bleu électrique ; non sans avoir quelque peu rougi, ce qui déclencha quelques rires.
Mme Jones nous compta, pour « vérifier si tous les canards franglais étaient présents » puis nous distribua nos billets. Elle nous informa que nous irions nous enregistrer dans une dizaine de minutes. Je n'arrivais pas à y croire !
Dire que je ne tenais pas en place serait un euphémisme... Les dix minutes s'écoulèrent rapidement – pour mon plus grand bonheur –, et bientôt, nous nous retrouvâmes derrière les portiques de sécurité, trépignant d'impatience et excités comme des puces.
Le vol était programmé deux heures plus tard, l'attente risquait d'être très longue.
Tout le monde semblait heureux, d'Emma à Lise, en passant par Thomas et Antoine. Les rancoeurs avaient été mises de côté, et nous avions formé un grand groupe, chacun parlant à tout le monde, à toute allure, fort et en faisant de grands gestes. Certains sautillaient sur place, d'autres se contentaient d'arborer des sourires francs, et d'autres faisaient les cent pas en piaffant d'impatience.
🎶🎶🎶
Lorsqu'enfin Mme Jones nous informa que nous allions embarquer, je sautai de joie. Cela se concrétisait !
— Emmy ! On part ! cria Alice, surexcitée , en sautant, elle-aussi, sur place
— Dépêche-toi, Alice, ou on te laisse ici ! plaisanta Mme Jones, tandis que nous prenions tous nos bagages.
Elle nous guida dans un long couloir lumineux, au sol recouvert d'une moquette grise d'apparence rugueuse. Il était en forme d'arc-de-cercle, semblable à un tunnel, formé uniquement par des fenêtres.
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La musique avant tout (1)
Novela JuvenilLivre 1 de la série « plume et musique » La musique : un mot, des notes enivrantes, des paroles troublantes et pourtant emplies de sens. Le lycée Sainte-Cécile de Paris, Emilie Dray en a toujours rêvé. Alors, quand à ses quatorze ans, la poss...