➳ Chapitre 19

759 76 21
                                    

   Les vacances s'étaient écoulées à la vitesse de l'éclair, si bien que nous étions déjà dans le TGV en direction de Paris. Epuisée, je somnolais sur l'épaule de Mike, mes écouteurs branchés dans mes oreilles. Je repensais à nos vacances. Elles n'avaient pas été de tout repos. Premièrement, nous avions fêté Noël avec ma famille américaine. Mes deux cousins, leurs parents et mes grands-parents étaient venus de Seattle.

J'étais la seule fille de ma famille. Mais contrairement à ce que la majorité des gens pense, cela ne me dérangeait pas. Bien-sûr, j'avais grandi dans un environnement « garçon », peuplé de super héros, de films d'action, de bandes dessinées. Cependant, cela ne m'avait pas empêchée de faire des activités « de filles » et de rester moi-même : j'avais fait de la danse classique, de la gymnastique et bien-sûr de la guitare. Et puis, les araignées radioactives et la kryptonite avaient leurs avantages !

Les fêtes de Noël avaient été fatigantes : nous avions tous enchaîné deux nuits blanches. Puis, quelques jours plus tard, durant lesquels nous avions visité le théâtre antique, le Parc de la Tête d'Or, les quartiers de Confluence et le pont La Fayette, nous avions fêté la nouvelle année, avec ma famille française, cette année. Ma grand-mère avait tenté de parler anglais... Entre-temps, nous avions fait nos devoirs.

Et trois jours plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, nous revenions au lycée.

Je souriais en me souvenant des moustaches de Luke et Alice, des films regardés, des photos prises, des visites et de la vidéo de Simon. Luke dansait vraiment comme un canard. C'est avec cette pensée que je m'endormis, mon coeur battant au rythme de la pluie qui tombait.

🎶🎶🎶

— Emma ! m'écriai-je, en serrant cette dernière dans mes bras

— J'ai vu votre vidéo ! Elle est parfaite ! s'extasia-t-elle, en sautillant sur place, ses yeux verts emplis d'étoiles.

Je la remerciai, gênée, fixant la porte d'entrée de l'école.

Nous étions arrivés à un total de deux cents vues, et j'en était toute ébaubie. Cela pouvait sembler peu, mais c'était déjà beaucoup. Derrière chaque vue, se cache une personne derrière un écran. Je n'en revenais pas. Tous les commentaires étaient positifs et encourageants. Et, selon Simon, ce n'était que le début. Il fallait aussi dire qu'il avait envoyé le lien à toute sa classe.

— Bonne année ! hurla John, coupant le fil de mes pensées.

J'observai un instant ses cheveux châtain bouclés, qui étaient un peu trop longs à mon goût et ses yeux bruns verts, qui brillaient d'amusement.

Je constatai alors qu'il n'avait pas encore fait de blagues nulles. Peut-être avait-il pris de bonne résolutions ?

— Non, John ne prendra jamais de bonnes résolutions et il n'arrêtera jamais ses blagues, répondit Luke.

Je lui jetai un regard interrogatif.

— Tu as pensé tout haut, m'expliqua-t-il, en haussant les épaules.

Je souris, confuse. J'avais vraiment besoin de sommeil ; j'en venais à parler à haute voix sans m'en rendre compte. Toutes nos nuits blanches m'avaient épuisée. Je crois qu'il nous faudrait encore quelques jours de répit. Cette nouvelle année s'annonçait différente des précédentes : j'avais l'impression que tous mes projets se concrétisaient. J'osais à peine y croire.

— Luke ! pâma la voix de Caitlin, je suis heureuse de te voir ! Tu m'as manqué ! s'écria-t-elle en le serrant dans ses bras et en l'embrassant sur la joue.

La musique avant tout (1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant