- Chapitre 1 -

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Depuis mon accident, reprendre une vie normale a été une épreuve pouf moi. Hospitalisation, rééducation, psychiatre, psychologue, dépression... 
De ce qu'on m'a dit j'ai sauté d'une falaise à l'âge de 15 ans, pendant les grandes vacances, ce qui m'a fait perdre une année complète de lycée.
Quand ? Je le sais, mais pourquoi ? Comment ? Je n'en ai pas la moindre idée. Selon les médecins, je souffre d'une forme d'amnésie partielle. 
À mon réveil à l'hôpital, je ne me souvenais pas de ma famille, ni de mes amis et puis petit à petit ma mémoire est revenu. Les seules choses dont je ne me souviens pas sont les quelques semaines qui ont précédé ce stupide accident et l'accident en lui-même. 
J'ai très mal vécu le fait de savoir que j'ai moi-même prit la décision de sauter d'une falaise, visiblement sans raison apparente. Je suis le genre de gars heureux de vivre, qui aime la vie, qui passe son temps avec ses amis, en soirée, à faire les cons, mais pas le genre à tenter de mettre fin à ses jours ou à faire une chose aussi stupide. Enfin, j'étais ce genre de gars avant l'accident...
Depuis un moment, je ne suis plus réellement moi-même, je fais beaucoup de cauchemars liés à mon accident. Ils sont souvent très nets pour des images de mon inconscient. Il y a un détail troublant qui revient sans arrêt dans chacune de mes visions. Il y a cette fille, son visage est mouillé et elle semble effrayée. Elle est toujours là, je ne sais pas qui elle est, mais je donnerais n'importe quoi pour la trouver, si elle existe. J'ai besoin de savoir, d'avoir des réponses, mais le Dr Smith, mon psychologue, pense que ma mémoire à créer cette fille de toute pièce pour rendre l'accident plus plausible, plus surmontable à mes yeux. 

Aujourd'hui, le samedi 12 décembre 2019.

3:00 PM.

- Maman, j'y vais !

Je crie de façon à ce qu'elle m'entende même à l'autre bout de notre maison. Je prends mes clefs accrochées dans l'entrée et me dirige vers le garage, jusqu'à ma voiture. Je l'ai eu pour mes 19 ans, c'est un pick-up rouge et j'en suis littéralement tombé amoureux, elle est tout ce qu'un gars de mon âge adore, un tas de ferraille qui fait tomber les filles. Je sors du garage pensif et me mets en route dans San Diego pour aller rejoindre mes amis. Nous sommes un petit groupe, appelé les Magcon, on est 11 et toujours prêt à faire n'importe quoi pour faire rire les gens autour de nous. Aujourd'hui, je dois rejoindre Nash, Aaron, Hayes et Mahogany au centre commercial. On passe le plus clair de notre temps ensemble, au lycée comme en-dehors.

3:27 PM.

Je suis dans le centre commercial et dois les rejoindre au Starbucks tous les quatre. Le chemin jusqu'à eux paraît long, je dois éviter que les fans ne me voient, comme à chaque fois que je sors. Disons que vaux mieux éviter les émeutes si vous voyez ce que je veux dire. Des fois, c'est amusant. Je ne m'étais jamais fait poursuivre avant d'être dans les Magcon, mais je dois dire qu'on se lasse vite de genre de chose. J'entre dans le Starbucks et les vois immédiatement. Ils sont assis au fond de la salle, je me fraye un chemin jusqu'à eux en baissant la tête, on ne sait jamais au cas où mes lunettes de soleil et ma casquette me trahissent. Mon camouflage n'est pas réellement réussi. Mahogany est la première à m'apercevoir. Je l'embrasse sur le front, dis bonjour aux gars et m'assois sur le tabouret en bout de table. Ils ont tous le regard posé sur moi, je sais très bien ce que ça veut dire. '' Tu as encore fait des cauchemars, Cam ''. '' Tu ne prends plus tes cachets ''. J'enlève ma casquette et mes lunettes de soleil juste par politesse, parce que vue les cernes que j'ai, il aurait mieux fallût que je reste caché aujourd'hui.

Hayes - Oh toi tu n'as pas beaucoup dormit, tu a l'air mort de fatigue.

Je souffle malgré moi, mais j'en ai marre de toujours entendre la même chose venant d'eux et ils le savent pertinemment, je ne cesse de répéter qu'ils n'ont pas à s'inquiéter pour moi. Depuis quelque temps, je ne supporte plus qu'il me parle de mon état psychologique, de mon obsession pour mes cauchemars et de l'accident. Lorsque je croise le regard inquiet de Nash, je comprends qu'ils sont sérieux et que je ne vais pas m'en tirer comme ça. Il est mon meilleur ami, il me connaît sûrement mieux que personne, et même mieux que moi, je ne me connais.

Cameron - Pitié, pas toi Nash. Mes yeux scrutent leur visage un à un. Je ne vais pas mourir parce que je ne dors pas beaucoup, repris-je. Ça fait maintenant 4 ans que ça dure, je gère totalement la situation.

Je ris comme pour me convaincre moi-même que j'ai la situation entre les mains. Mahogany sort soudain son téléphone et me le met sous les yeux pour me faire lire un message. Je soupire comme j'ai pris l'habitude de faire depuis quelques mois quand je suis avec eux et agacé. Ce sont mes potes ou mes parents? 

De Lana à Mahogany : '' il ne veut plus me voir Maho, je ne sais plus quoi faire.. ''

Lana est mon ex copine, je l'ai quitté il y a environ 3 jours parce que les filles superficielles ne m'intéressent pas, enfin ne m'intéressent plus. Je n'ai pas de sentiments pour elle et je n'ai pas envie de faire comme si c'était le cas. Je gonfle mes joues et hausse mes épaules, signe que je ne sais trop quoi lui répondre et elle s'en rend bien compte.

Cameron - Maho, je ne l'aime pas, je vais pas rester avec elle. Je lui ai dit la vérité, il n'y a rien d'autre à dire ou à faire, fin de la discussion j'espère.

Je respire un grand cou pour me calmer. Ne t'énerve pas Cameron, ils veulent simplement t'aider, comme toujours.

Cameron - Mais je rêve ou vous m'avez fait venir pour me faire la morale, là ? 

À ma grande surprise, Aaron prend enfin la parole. Tant qu'à faire, chacun son tour. J'ai raison, il faut que je trouve un moyen pour qu'ils changent de sujet avant que je ne puisse plus  calmer mes nerfs.

Aaron - Écoute Cameron, elle est ton imagination, le psychologue la dit, cette fille n'existe pas, tu dois abandonner l'idée que tu t'es faite d'elle. Tu dois oublier l'obsession que tu as pour cette fille qui est fictive.

J'ai littéralement envie de lui coller mon poing dans sa jolie face. Je vois qu'un seul moyen pour qu'ils arrêtent de me parler de tout ça. Le mensonge. Il faut qu'ils croient que je suis prêt à oublier cette histoire, une fois pour toute, même si ce n'est clairement pas le cas.

Après tout, si j'ai fais un film, c'est que je suis bon comédien.

Cameron Dallas : I know it's herOù les histoires vivent. Découvrez maintenant