Rebelle

Chapitre 5

Après son départ, je me retourne honteuse vers la femme et me confonds en excuse. Mais malgré mon accueil peu chaleureux, Marta se montre d'une incroyable gentillesse et m'explique tout ce qu'il y a savoir. Elle est chargée de la partie cuisine et ménage, la plus compliqué paraît-il, moi j'aurai comme seule tâche de m'occuper de Lauria. Marta la qualifie de véritable ange. Désormais, ceci est ma chambre pour le restant de mon "séjour". La salle de bain est pour mon usage exclusif. Si je souhaite de l'eau chaude il me faudra prendre une douche de 6h à 7h du matin. Elle me signal qu'en tant qu'esclave, je n'aurai droit à l'eau chaude qu'une fois par mois, le reste à leau froide, ce qui ne me change pas de mon ancien train de vie quotidien. Avant c'est à peine si l'eau chaude arrivait jusqu'à chez nous, trois fois par an maximum.

La porte du fond de ma chambre donne sur la petite salle de bain qui comporte tous le matériel nécessaire et qui sera renouvelé de notre propre chef. C'est-à-dire: seulement si nous le demandons.

La femme me donne ma nouvelle tenu et me laisse seule pour pouvoir me préparer. Je me douche rapidement, puis après m'avoir séchée en vitesse éclair, je m'habille. 

La tenu obligatoire se compose d'une chemise blanche simple avec des manches longues. Étant donné que je suis assez petite, je retrousse les manches pour ne pas avoir l'air trop ridicule. Elle est accompagner d'un pantalon noir simple qui épouse parfaitement mes formes inexistantes, je rentre la chemise à l'intérieur.

Enfin prête, je signale à Marta que j'ai terminer, elle entre et me complimente poliment. Elle se place devant la vitre de ma salle de bain et s'évertue à essayer de coiffer mon épaisse tignasse en un chignon aussi stricte que celui de Madame Livya. Je grimace à chaques coups de brosse et à chaque fois qu'elle tire mes cheveux pour les maîtriser. À la fin du combat et le travail terminé, Maria laisse tout de même retomber quelques mèches qui viennent encadrer mon visage.

Je m'observe attentivement dans le miroir au dessus du lavabo. Mes yeux bleus clairs sont grands ouverts et semblent démesurés en comparaison du reste de mon visage. Mon nez retroussé est froncé et mes lèvres sont pincées en une fine ligne. Je me force finalement à sourire ce qui me donne un air renfrogné. J'arrête au plus vite le massacre. Mes traits se détendent un peu et je fais plus naturelle. Marta qui me regardait à ce moment là hoche la tête en signe d'approbation.

"Lauria ne va pas à l'école, un professeur particulier vient des fois. En temps normal, c'est son frère qui lui enseigne les matières obligatoires. Le matin est consacré à son éducation et l'après midi, elle le passe à jouer. Toi, tu devras t'occuper d'elle quand Monsieur Livya aura terminer son cours.

-Je la fais manger c'est ça?

-Exactement. Ensuite tu l'aideras avec ses devoirs, puis vous pourrez jouer.

-C'est tout? m'étonné-je du peu de choses à faire.

-Bien sûr que non! Il faut que tu lui serves un goûter pour qu'elle patiente avant le dîner en famille tard le soir.

Marta marque un temps d'arrêt, et ajoute:

-Tu serviras le dîner au Livya et tu n'auras plus qu'à coucher Lauria.

-Et on mange quand nous? je l'interroge aussitôt après qu'elle est terminer de débiter ses instructions, curieuse sur le fait de l'heure du repas. 

-On mange juste après, souvent les restes."

Je décide de ne pas faire de commentaire. Mais c'est méchant de nous faire manger les restes!

Ici j'apprends que nous ne mangeons que des aliments naturels. Chez moi on mange essentiellement de la nourriture artificielle acheté à bas prix au marché avec le revenu de mon père. Il est employé comme assistant dans un restaurant de la haute, il remplit la paperasse, tient les comptes, passe les commandes et fait la fermeture. Il est presque un des seuls à détenir une autorisation de dépasser le couvre feu pour pouvoir fermer le restaurant. Là bas, il servait de la vrai nourriture en provenance des peu de champs sphériques existants. Le principe est simple, pour éviter des aliments contaminé par la pollution, on les cultive dans des champs protégés par une sphère qui régle la température, l'humidité et la lumière. C'est très coûteux et rare. Une fois mon père nous a ramené des légumes que ma mère fut ravie de cuisiner.

Marta me conduis dans la chambre de Lauria. Cette maison est un vrai dédale, je doute de mes capacités à me souvenir du chemin. Marta qui semble lire dans mes penser me rassure en me disant:

"Au début c'est un peu compliqué de ce repérer, mais on s'y retrouve au bout de quelques temps! Lauria partage un étage avec son frère. Ils sont au premier. Leur mère a le deuxième pour elle toute seule. Et comme tu le sais le troisième est pour les esclaves. La salle a manger, la cuisine et le reste sont au rez-de-chaussée."

Quand nous arrivons enfin devant sa chambre, nous entendons deux voix s'élever par la porte entrebâiller:

"Voilà c'est terminer! conclue une voix d'adulte.

-Recommence s'il te plait! C'est ma préférée! implore une voix de fillette.

- Non l'esclave va bientôt arriver. Je te la raconterai plus tard. 

- D'accord mais je croyais que la jolie fille s'appelait Rebecca et pas l'esclave!

L'autre voix reprit plus sévèrement:

- Ne fait pas celle qui ne comprend pas car nous savons toute les deux que tu sais très bien de quoi je parle. Ton frère t'a fait apprendre les règles par cœur, n'est ce pas?"

Barbara Livya sort de la chambre et me scrute d'un œil peu convaincu pendant plusieurs minutes avant de détourner son regard et de le diriger vers Marta. Elle lui offre son plus beau sourire, celui qui dévoile toutes les dents. 

"Vous avez intérêt à bien vous occuper de ma fille. Je ne tolérerai aucun écart de votre part. Faites attention à vous, je vous surveille."

Ces gentilles paroles s'adresse évidement à moi. 

Elle tourne les talons et s'engouffre dans l'escalier.

"Je n'ai encore rien fait et voilà comment on me reçoit! Qu'elle attende un peu au moins que j'ai le temps de la décevoir" je songe plaintive.