Jonathan m'observe encore quelques secondes, puis d'un geste de la main, il me congédie. Je m'en vais rejoindre Lauria qui vient de sortir de terminer. La fin de la journée se déroule sans encombre et le soir, je savoure les restes du repas en pensant à l'affreuse journée que j'ai passé.
Dans mon lit, je fixe le plafond blanc avec un intérêt feint. Je n'arrive toujours pas à le croire, que je suis une esclave désormais et que plus rien ne sera comme avant. Ma famille me manque déjà et mon ancienne vie aussi. Je regrette presque cet horrible travail où je ne faisais que trier des montagnes de papiers. Je ne ne dors pas tout de suite, le sommeil tarde à venir. Je m'imagine en compagnie de ma sœur et de mon père dans la cuisine, nous discutons de notre journée. Lui, me raconte qu'il était surmené et moi que j'ai fait un cauchemar où j'étais esclave dans une famille de fou. On rigolerait ensemble. Mais ils ne sont pas là et ce n'est pas un cauchemar, c'est la vérité.
Je décide d'aller faire un tour, histoire de me changer les idées. Je me repère difficilement dans la demeure, pour moi chaque couloir et escalier se ressemblent. Tout est décoré de la même façon partout. Les lumières sont éteintes et il n'y a pas un bruit. Je descends les escaliers à taton et arrive finalement en bas. J'aperçois une lampe d'allumée vers le bureau de Mme Livya, je me dirige pour l'éteindre. En me rapprochant de la source lumineuse, des chuchotements retentissent de plus un plus fort. Je capte une partie de la conversation:
"Je t'ai dit de ne plus me poser de questions là dessus, c'est clair ?
-Non, je veux savoir !
-Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ?
-Pourquoi il est parti.
-Il ne nous aimait plus.
-Nous ou toi ? Il y a une grande différence.
-Non... C'est son choix... S'il nous aimait vraiment...
-S'il t'aimait vraiment...
-Il n'aurait pas fait cela.
-Des rumeurs circulent sur vous deux, se serait toi qu'il l'aurait chassé. Est-ce-que c'est vrai ou c'est un commérage de plus ?
-Jamais ! Qui t'as dit ça ?
-Tous le monde. Mes amis, leurs parents, ils pensent tous que... Que c'est ta faute. Tu l'as forcé à choisir.
-Pourquoi aurai-je fait une chose pareil ?
-C'est ce à quoi je réfléchissais.Certains vont même à croire que c'était un rebelle... Tu penses que ça l'était?
-Je ne sais pas, je ne suis plus sûre de rien.
-C'est pour cette raison, qu'il est parti, tu ne supportait pas qu'il en soit un.
-Au contraire de lui, moi, je l'aimais. Il représentais ma vie entière, il me rappellait tous les sacrifices que j'ai dû faire. Je ne pouvais plus le regarder dans les yeux sans m'imaginer mes atrocités qu'il a commis. Ce n'était plus possible.
-Donc c'est de ta faute.
-Non, c'est de la sienne. Jonathan reviens!
Le jeune homme sorti en poussant violemment la porte. Il me découvre le premier et devient rouge de colère.
-Encore vous ! Vous avez une fâcheuse manie d'écouter ce qui ne vous concerne pas ! souffle le garçon énervé."
La réaction de sa mère est pire que la sienne. Elle m'attrape par mon haut et me jette à ses pieds, je tombe lourdement au sol en laissant échapper un gémissement. J'ai mal aux genoux, après avoir atterie dessus. Je tente de me relever en prenant appuie sur mes mains. Mais Barbara Livya n'a pas le même projet, son pied vient me couper les bras et je m'affale une nouvelle fois. Ma tête percute le marbre au sol et je sens mon corps vibrer. J'ai extrêmement mal. Des larmes de douleur ont commencé à couler et je vois flou à travers le rideau de larmes. Je me tiens la à deux mains et je me contorsionne par terre. Des centaines de voix se répercutent dans mon crâne, le bruit est insoutenable. Je ferme les yeux pour ne pas avoir à supporter les voix et la lumière aveuglante. En les rouvrant, je distingue Jonathan l'air impuissant face à mon calvaire, me regarder avec pitié et sa mère qui vient se baisser à mon niveaux pour prendre mon poignet et exercer une légère pression du doigt où mes veines ressortent.
Tout d'abord, je réussis à faire abstraction au froid qui démarre de mon poignet et remonte le long de mon bras. Elle efface la douleur du à ma chute pour la remplacer par un vent glacial qui souffle dans mon sang et mon corps. Mon épiderme se met à me picoter d'une étrange manière et je pousse un hurlement assourdissant. Le vent glacial s'accentue. La sensation de froid ce pétrifie la cou et tout autres muscles. La pression de son doigt sur mon pauvre poignet maintenant gelé est de plus en plus forte. Il est recouvert d'une fine particule blanchâtre semblable à du givre. Je n'arrive plus à réfléchir correctement au fur et à mesure que le douleur s'intensifie. Mon cerveau me donne l'impression d'être totalement congelé. Mon respiration est bruyante et profonde, les voix dans ma tête se sont faites remplacées par un vent tonitruant.
Et d'un coup tout disparaît. Le froid, la douleur, Mme Livya. Penché au dessus de moi, son fils plante ses incroyables yeux verts dans mes yeux bleus embrumés. Je me sens sereine et je n'ai plus mal nulle part. Sa main chaude est posée sur mon bras, ma peaux à repris une couleur normale au contact de la sienne. Il porte sa srconde main à mon visage pour retirer les perles de larmes gelées sur mes joues.
"Mère, vous aviez promis que vous arrêteriez! insiste Jonathan."
Elle se fiche de l'état dans lequel elle m'a mis, elle repart sans se retourner. Je suis toujours par terre, mortifiée et glacée. Le jeune homme passe ses bras sur mes épaules et me soulève. Il me raccompagne dans ma chambre en prenant bien soins à me recouvrir de la couette pour le réchauffer.
Après s'être assuré que je survivrais jusqu'à demain, il se dirige vers la sortie. Avant qu'il n'est eu le temps de poser sa main sur la poignet, je l'interroge d'une voix rauque:
"Pourriez vous m'expliquer ce que votre mère a fait ?
-Vous êtes fatigué, vous devez vous reposer.
-J'ai le droit d'être au courant.
-Demain, me jure Jonathan Livya, demain."
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Rebelle
Science FictionEn réécriture 2130 La nouvelle ère est un nouveau gouvernement. La nouvelle ère est un changement. La nouvelle ère à mis des règles en place. Ce qui ne respecteront pas les règles se verront enlever leur citoyenneté et deviendront esclave. L'esclav...