Chapitre 20

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Depuis quelques jours, Jonathan c'était mis en tête de m'apprendre à me battre. Nous nous entraînions tous les soirs à manier l'épée, jeter des couteaux et se battre à main nu.

Je préférerais le jeter de couteaux, auxquels, sans vouloir me vanter je me debrouillais assez bien, plutôt que le combat à main nu; l'épée n'était pas non plus mon fort mais pour cette discipline il n'y avait pas besoin de beaucoup de force.

Jonathan, lui sans aucune surprise, réussissait dans tout les domaines. Ce qui me rendais jalouse comme jamais je ne l'avais été auparavant. Il était juste parfait... Enfin presque, il n'était pas la personne la plus modeste, loin de là, et ça c'est un gros défaut.

Jonathan a une salle réservé à cet effet. Une salle gigantesque remplit d'arme et d'objets dont j'ignorais l'existence jusque là.

La maison des Livya me réserve plein de surprise, des bonnes comme des mauvaises.

Ce matin, Madame Livya m'attend devant la porte de ma chambre. Sans un mot, elle m'escorte à son bureau, une vaste pièce muni d'une table noir, de chaises et d'une grande bibliothèque rempli de livre datant d'avant la nouvelle ère. Les murs sont blanc intacte, il n'y a pas d'objet personnel. Vide.

Barbara m'adresse son regard noir de tueuse et commence à parler en articulant chaque mot, comme si elle s'adressait à sa petite fille.

"Mademoiselle Lope, vous ne m'avez causé aucun tort depuis longtemps et je dois vous dire que vous m'impressionnez. J'aurais cru que vous n'écouteriez pas mon avertissement et que j'aurais été obligé de vous vendre ou de vous infliger... (elle marque un temps d'arrêt et se met à sourire malicieusement, ce qui me donne la chair de poule) une nouvelle correction.

Je crains Barbara Livya, et je crains et appréhende encore plus c'est "correction" .

- Pourquoi ne m'accompagnerai vous pas à un dîner chez une de mes amies proches? Évidemment ce n'est pas une question... Je ne vous demande pas votre avis.

J'affiche une petit sourire totalement hypocrite et réponds par l'affirmative.
- J'en serai ravie.

- Je n'en attendais pas moins de vous. Je veux aussi que vous promettiez de ne pas dire ou faire une chose qui nuirait à ma réputation.

- Jamais une telle idée ne me serai venu en tête, je m'exclame avec un air aussi innocent, que la gentille de Barbara."

Suite à notre brève entrevu, je me hâtais de courir à la cuisine où Maria m'attendait.

Dans la fin d'après-midi, un domestique vint m'avertir que le repas aurait lieu demain et que je suis comme qui dirait congédié de toute mes tâches quotidiennes, ce qui ne me dérange absolument pas.

Le soir même dans ma chambre, Jonathan arrive un cadeau dans la main. Il était revêtu d'une belle chemise blanche et sa crinière brune coiffé, pour la toute première fois, correctement.

"- Pour toi, me dit-il le sourire au lèvre.

Je rougis et mon ami s'en aperçois. Je m'attends à ce qu'il me taquine, mais il n'en fait rien.

- Heu... Merci

- Ouvre le avant de me remercier.

À l'intérieur de la boîte, au fond, repose une simple clé. Je sors la clé, puis pose la boîte sur ma table de chevet.

- Qu'est ce que je dois penser? Est ce que c'est une invitation? le questionné je le regard rempli de sous-entendu.

Il comprend et son sourire s'élargit un peu plus.

-Bien sûr que non, imbécile. C'est la porte de la salle de musique.

Il se recoiffe et lance:

- Es tu prête? demande Jonathan en passant une nouvelle fois ça main dans ses cheveux.

- Pourquoi je devrais être prête?

Jonathan souffle d'exasperation face à la nullité extrême de ma perspicacité.

Il attrape ma main. La sienne beaucoup trop grande pour la mienne est chaude et douce; tandis que ma main, à moi, est légèrement moite. Je prie silencieusement pour qu'il ne remarque rien.

Il m'entraîne dans les longs couloirs de sa demeure. Nous arrivons devant une porte que je reconnais immédiatement.

- La clé, ordonne le jeune homme tout content de sa surprise.

Je lui tends. Il déverrouille la serrure et nous entrons. Cette fois-ci, je ferme la porte. Il me guide vers le piano qui n'a pas changé de place depuis la dernière fois. Jonathan s'assoie devant et me fait signe de prendre place à côté de lui.

Il commence à jouer, et de la même façon qu'avant, je me sens transporté. Sans m'en rendre compte... Bon un petit peu, j'avoue... Je pose lentement ma tête sur son épaule. Mes paupières se ferment et je me laisse partir.

Jonathan joue magnifiquement bien, aucun mot ne correspond à ce que je ressent en ce moment.

Les notes s'arrêtent et s'estompent. Je relève la tête et le fixe, ne voyant pas de raison pour qu'il ne joue plus.

- Le morceau est terminé, m'explique le jeune homme doucement, tu aimerais apprendre?

Je pouffe. Il me regarde dans les yeux, sérieux.

- Tu penses que je ne suis pas capable de t'apprendre?

- Ce n'est toi, c'est moi. Contrairement à toi, on ne m'a jamais enseigné la musique et je n'ai jamais touché à un instrument.

- Ce n'est pas un problème, réplique Jonathan.

Il prend ma main (deux fois dans la même journée, même moi j'ai dû mal à y croire) et la pose sur une touche blanche, exerce une pression et recommence sur une autre touche noir.

Il déplace ma main au-dessus du piano, se stoppant pour que j'appuie.

Je continue seule les mouvements appris, pendant que lui joue une autre mélodie qui s'accorde parfaitement avec la mienne.

Je me rapproche de son corps, il ne fait mine de rien. Il sent bon.

Des fois, je me surprends à me poser des question sur avant la nouvelle ère. Est ce qu'ils avaient l'habitude de jouer ou d'entendre de la musique? À quoi ressemblait leur morceaux? Y avait-il des gens qui n'aimaient pas ça? Est ce qu'eux aussi ont déjà eu la merveilleuse occasion, de se sentir si près de la personne désiré qu'ils pensaient que rien ne les sépareraient?

C'est dans des moments pareils, qu'on espère des choses impossible, qu'on souhaite que rien ne bouge ou à peine, qu'on n'oubliera pas toute la joie qu'on ressentait à ce moment précis.

Moi je voudrais juste qu'on arrête le temps, que les aiguilles des horloges restent bloquer à cette heure ci. Que je revive ces dernières minutes en boucle, jusqu'à me lasser.

Je n'ai pas encore été aussi heureuse depuis la mort de ma mère.

Tout semble à sa place, moi assise auprès de Jonathan et nous deux jouons de la musique sans personne pour nous épier.

Parfait...

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant