Chapitre 6

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J'oublie ses menaces et regarde la chambre de Lauria. Elle ne ressemble vraiment en rien à une chambre de petite fille. Elle est si sombre! Je n'aurai jamais penser une seule seconde que ça puisse être aussi noir, je m'imaginais plutôt du rose partout.

Je la remarque sous un enchevêtrement de couvertures grises avec un écran à la main. Je me rapproche, elle ne semble pas m'avoir aperçu. Je me penche au dessus de l'écran dans ses mains et déchiffre les mots affiché.

La fillette lit une ancienne histoire qui date d'avant la nouvelle ère. Ma mère me la racontait souvent qu'en j'étais toute petite. C'était et est toujours mon histoire préférée. Elle parle d'un prince qui cherche une épouse et tombe amoureux d'une vulgaire paysanne, mais on apprend plus tard que c'est la princesse disparu et un splendide mariage est organisé. Tout ce termine bien, moi aussi mon prince va venir me chercher et m'emmener loin avec lui. Le seul problème est qu'il n'y a aucun prince ici! Je la racontais souvent à ma sœur pour l'endormir. J'ai été déçu d'apprendre qu'elle ne lui plaisait pas.

"J'adore ce conte moi aussi! je déclare doucement pour ne pas l'effrayer.

-C'est vrai? Parfois je rêve que c'est moi la princesse. Mon frère trouve que c'est stupide. Mais je ne le crois pas, parce qu'il dit souvent des bêtises pour être méchant.

Le ton sur lequel s'exprime Lauria me surprend. Elle parle clairement d'une voix assurée, ce qui n'est pas habituelle pour un enfant de son âge. Sa petite voix a disparu.

- Je vous comprends. Ce serai fantastique! s'émerveille Marta dont j'avais presque oublier l'existence. Bon je dois filer en cuisine. À tout à l'heure les filles."

Elle referme la porte derrière elle. Je lui demande ce qu'elle souhaite faire, Lauria s'empresse de me détailler son plan. La fillette veut qu'on construise une grande cabane où je pourrais jouer avec elle, lui lire des histoires et lui faire apprendre ses leçons.

Nous commençons le montage en déposant des coussins par terre pour le confort, ensuite je rassemble tous ce qui pourra servir à la construction. Pendant que j'empile des coussins et des couettes, Lauria me raconte sa vie perchée sur son lit. Elle prend des cours de piano avec son frère. Les instruments ont pratiquement tous étaient détruits et la fabrication a été arrêté, il est donc dur de s'en procurer un. Mais évidemment les riches peuvent tout ce permette. Les pianos sont les plus rares et les plus onéreux.

Après une heure de travail acharner, nous admirons le résultat.

"C'est très réussi! Je vais aller chercher mon frère pour qu'il puisse admirer notre cabane, s'exclame-t-elle toute joyeuse.

- Vas y, mais dépêche toi! Il faut encore que tu te laves et que tu manges! répliqué je juste avant qu'elle ne pique un sprinte dans le couloir."

J'en profite pour m'installer sur son lit à baldaquin en attendant. Je pousse un soupir de contentement en posant mes fesses sur le matelas. Si je trouvais le mien moelleux celui-ci est parfait. J'ai légèrement mal au jambes d'être restée accroupise tous ce temps. Je ne suis pas très patiente et au bout de quelques minutes, elle n'est toujours pas là. Si je me souviens bien la chambre de son frère se trouve quelque part à cet étage, Lauria ne devrait pas mettre longtemps à le ramener. Je parcours tout l'étage sans un signe de sa présence. Ceci dit, c'est très bien décoré! Bien que la déco soit sobre l'effet rendu est assez chic. Les murs sont blancs ou gris clair, de tant en tant on peut remarquer des petites commodes où repose dans de jolies vases des fleurs elles aussi blanches.

La visite de l'étage s'effectue rapidement et aucune Lauria Livya en vue. La fillette doit connaître sa maison, ce qui ne m'empêche pas de m'inquiéter pour elle. Un accident est vite arrivé.

J'angoisse et tourne en rond dans tout l'étage.

"Oh mon dieu! Qu'est ce que je vais faire! Barbara Livya va me tuer! S'en est fini de moi!"

Même si les religions ont été supprimer, source de beaucoup de conflit, les gens continuent d'utiliser quotidiennement cette expression. Je pense même à prier pour ne pas avoir à subir les foudres Madame Livya.

La tête ailleurs, trop occuper à paniquer, je n'aperçois pas la personne qui arrive en contre sens et me fonce dedans. J'en tombe presque à la renverse, mais elle m'attrape par la main et me remet debout correctement.

"Faites un peu attention ! On ne vous apprend pas à regarder devant vous ?

Un goût âpre monte dans ma gorge et une envie de le frapper aussi.

-Je suis terriblement désolée, m'excusé je sans une pointe de regret.

-C'est ce que je voulais entendre.

-N'auriez vous pas aperçu votre sœur ?

-N'est-ce pas à vous que je devrais poser la question, réagi l'odieux jeune homme.

-Si je vous le demande c'est bien que je ne le sais pas.

Je serre les dents pour ne pas laisser sortir une insulte que je regretterai plus tard.

-Dans ce cas, alors non. Maintenant si vous vouliez bien vous poussez du chemin, je ne pourrai en être que plus reconnaissant et indulgent à la perte de ma chère Lauria.

Il me repousse sur le côté pour pouvoir passer. Et j'aimerai pouvoir le regarder s'éloigner tranquillement sans sentir des larmes venir mais c'est impossible pour moi. Des sanglots s'élèvent dans l'air et le frère de Lauria se retourne d'une traite vers moi. Je vois un ennui profond et du remord se peindre sur son visage. Pour aggraver le côté dramatique, je fais exprès de pleurer un plus fort que nécessaire. Cette fois-ci, ses yeux reflète de la honte, la honte d'avoir fait pleurer une pauvre jeune fille.

-Avez vous besoin d'aide... Rebecca ?

Je sèche mes larmes d'un revers de main et réponds en soufflant de désespoir. J'espère ne pas avoir trop exagéré.

-Je ne vous force à rien.

-Vous ne me forcez pas. Et puis, si ma mère la trouve avant vous, j'aurais votre mort sur la conscience."

Il me lance un magnifique sourire charmeur qui illumine son visage et ses yeux verts. J'hésite entre le détester et tomber dans ses bras.

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant