Rebelle

Chapitre 24

Je suis allongée, amorphe sur mon lit. Cette fois ci, Mme Livya a eu la gentillesse et la générosité de me porter jusqu'à mon lit avant que mes jambes ne lâchent. Je sais très bien que depuis le début j'ai un comportement plus que déplacé en vers elle, mais m'assommer avec ses pouvoirs ne résoudra rien.

En fermant la porte, Barbara me lance son sourire/rictus et quitte la chambre sans demander son reste. Après avoir réuni assez d'énergie pour me permettre de sortir du lit, je me dirige vers le miroir et comme je m'y attendais, les trois quarts de mes cheveux sont gris anthracite.

Ça ne sert à rien de prévenir quiquonque, n'importe qui se rendra compte, que l'ignoble femme qu'est Barbara Livya, à de nouveau frapper.

Désormais chaque fois que je la croise, elle m'ordonne de la suivre à son bureau et m'administre un vent glacé à travers le corps. Et chaque fois, son fils me console par une étreinte. Triste ironie du sort !

Une chasse aux rebelles à été organisé dans plusieurs villes et plusieurs réseaux ont été démembré. Quelques uns ont pensé partir dans un territoire des rebelles où ils seront plus en sécurité et d'autres, les plus courageux, veulent rester pour montrer que leurs techniques d'intimidation ne marchent pas. Les raisons sont diverses et variées.

J'ai reçu des nouvelles de mon père et d'Hanna, il m'informait qu'ils déménageront prochainement pour éviter une arrestation. Même s'il ne l'était plus désormais, mon père avait été un rebelle assez important et les ancien était autant recherché que les nouveaux. Je me fais du soucis pour lui, après la mort de ma mère, il c'est renfermé et une autre perte pour ma sœur n'est pas envisageable.

Jonathan vient de moins en moins aux réunions des rebelles, alors que Lucas et moi sommes plus motivés que jamais. Jonathan a aussi remis à plus tard nos séances d'entraînements qui d'après lui m'affaiblissais trop pour continuer, surtout dans mon état actuel.

Je l'apprécie beaucoup mais le fait qu'il se comporte avec moi comme si j'étais une petite fille fragile me déplaît et m'énerve. J'ai d'ailleurs l'impression qu'il m'évite, dès que j'arrive il fait mine de partir ou d'être tellement occupé qu'il ne peut pas me parler.

Lauria me complimente souvent sur ma nouvelle coupe, qu'elle trouve "original", par contre la couleur lui plaît moins. M'occuper de la fillette est la chose la moins pénible à faire parmi toutes mes tâches. Sa mère m'a donné encore plus de travail, le matin je dois nettoyer la cuisine et la grande salle, le soir, j'aide à faire la vaisselle et je sers à manger. Elle m'envoie même au marché juste à côté, pour acheter la nourriture quand elle reçoit des invités. J'ai même dû aller lui chercher, à l'autre bout de la ville, à pied, une robe pour le bal organisé en l'honneur des dirigeants. La robe en question était si bouffante et volumineuse que j'ai bien mis une heure sur le chemin du retour, pour faire bien attention à ne pas la faire traîner par terre, ni à marcher dessus. Résultat: j'ai eu le droit à une bonne correction. Elle a tout de même insisté pour que je l'accompagne au bal annuel, et je suis donc retourné là bas pour ma propre robe. Discrète et qui laisse bien mes bras découvert pour ne pas cacher le tatouage honteux sur mon poignet droit. Elle n'est pas si impressionnante que celle de Madame Livya, bien sûre, mais elle ça ne l'empêche pas d'être belle.

La Grande soirée se tiendra dans une semaine dans le palais des dirigeants. Les esclaves peuvent venir, si les maîtres sont sûr de leur loyauté et de leurs comportements respectueux lors de la soirée. Ce qui m'étonne beaucoup de la part de Madame Livya, Elle aurait plutôt du choisir Lucas, qui lui, ne cherche pas à se faire remarquer, et qu'elle préfère largement à moi. Une façon de me mettre la pression ou de simplement se montrer gentille. Dans tous les cas, se ne sera pas pendant le bal, rempli de riches aux pouvoirs aussi puissant que Barbara, que j'irai faire des histoires. Je ne suis pas stupide à ce point, j'ai quand même une once de bon sens.

Les rebelles pensent que c'est une bonne occasion de m'exposer comme ça. Je pourrais faire, en quelques sortes... Du repérage. Un vieux dicton disait: tiens tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près. Voir qui sont les plus admirables, les plus cruels, les plus influençants. Choisir une cible. Je trouve ça horrible d'utiliser ce terme: une cible. Ils ne sont pas tous comme Barbara, peut être y en t'il des indulgents ? Des gentils ? L'espoir fait vivre comme on dit. À moins qu'il ne décide de frapper directement lors du bal. Rien n'est encore sûr, rien n'est joué.

J'ai un affreux pressentiment quant à l'issu du bal. Personne ne sera épargné et il y aura des dommages collatéraux, beaucoup.

Kanya était plus enjoué que moi à l'idée de faire l'infiltrée, le seul problème est que personne ne pouvait la faire entrée étant donné qu'elle n'était pas une esclave. Donc il ne restait plus que moi de disponible, de plus j'étais même une invitée de marque vu que je suis l'esclave de Mme Livya.

Normalement Jonathan ne sera pas là, sa mère a refusé qu'il y aille. Je ne sais pas de quoi elle a peur. Peut être que quelqu'un s'aperçoive qu'il traite plus que bien ses esclaves. Quel scandale se serai ! En y pensant, je ricane bêtement à ma propre bêtise.

Ma belle robe de bal repose sur la chaise et en dessous Marta m'a apporté des vieilles chaussures à talon de Barbara rouges qui iront parfaitement avec la couleur noir de ma tenue avec les éternels liserés blancs.

Lucas, à la demande de Barbara Livya, c'est chargé de m'enseigner quelques pas de danse. Danser avec des talons s'avère bien plus difficile que je ne l'imaginais et j'ai encore besoin de deux ou trois cours pour pouvoir arriver à danser sans avoir l'air d'un balais qui convulse. Heureusement que je ne suis pas tomber pendant les "répétitions".

Quand Lucas vient me chercher pour m'emmener à la dernière réunion des rebelles avant le bal, mon cœur bat la chamade et j'ai du mal à respirer. Sur tout le chemin, le stresse monte en moi et Lucas me soutient pour m'empêcher de flancher. Aujourd'hui est une sorte de dénouement finale. Arrivée dans la salle, comme depuis un certain temps, il n'en manque qu'un. Jacob déclare:

"Voilà comment ça va se passer pour toi"