Chapitre 10

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Le lendemain matin, je me réveille tôt avec un mal de tête puissant. Cette nuit fut mouvementée par des cauchemars mettant en scène Barbara Livya. J'ai très mal dormi.

Marta me propose des médicaments trouvée dans la réserve de Mme Livya que j'accepte volontiers. Lauria est moins surexcitée qu'hier, je ne sais pas si son frère lui a fait une remarque, mais elle c'est calmée.

Toute la journée, je ressasse les événements de la veille, les images tournent en boucle dans ma tête. Je doute de la réalité, j'étais fatiguée et ce n'était peut-être qu'un rêve, bien que réel semblait-il. Seulement le fruit de mon imagination. Pour être sûre, il faut que j'en parle avec Jonathan. Tout dépend de son humeur à lui, s'il est bien luné, il me laissera lui parler. Et s'il ne l'est pas, je n'ai aucune chance de savoir ce qui c'est ou ne c'est pas passé. Ce dont je suis certaine, c'est que jamais je n'irai voir sa mère pour recevoir des réponses.

Autre chose me travaille, la discussion entre eux deux. Elle était privée et je n'aurais pas dû écouter, mais de qui parlaient-il ? Mon instinct intuitif me souffle que le mystérieux homme est le père du jeune homme et le mari de sa mère. Un Monsieur Livya donc. Il est parti à cause de Barbara et son fils cherche... ou cherchait le pourquoi de son départ précipité. J'oublie qu'ils ont aussi évoqué, qu'il était un rebelle actif. Bien que la vie des riches soit un divertissement et un sujet de conversation intéressante chez le peuple, personne n'a entendu dire que l'un d'eux étant un rebelle. Un scandale que tous voudrait éviter, pour ne pas risquer des révoltes, ce qui expliquerait pourquoi on nous en a pas informé. Le passé houleux du couple Livya non plus n'a pas été divulgué aux médias. Ils adorent exagéré la moindre des plus petites choses pour la transformer en scandale inévitable.

La télévision est dirigée par les riches, les journaux numériques aussi. Ils contrôlent tout, les médias ont le même pouvoir qu'eux. De nos jours, on ne croit que ce qu'ils disent dans leurs émissions. Tant que le présentateur ne l'a pas confirmé, votre rumeur est considéré comme fausse. Chez moi, nous n'avions qu'un écran d'occasion où nous pouvions suivre et les journaux télévisés et les articles numériques. On me l'avait vendu à un très bon prix.

Je savais que dans le passé, se payer un équipement informatique coûtait largement plus chère que maintenant. Mais plus ils avançaient dans les nouvelles technologies, moins elles rapportaient. Les prix trop élevés durant la grande crise empêchaient les gens d'en acheter. Alors, ils se sont décidé à baisser les prix et ont fait plus de revenus. Les objets superflus ont vu leur valeur chuter et ceux utiles grimper en flèche. Les aliments étaient tellement chère que pour y remédier ils ont inventé la nourriture artificielle. Pas chère à fabriquer, un peu plus à vendre et beaucoup plus pour leur revenu.

Les Livya, eux, mangeaient exclusivement de la nourriture provenant de champs sphériques et rien d'autre. Même les fruits comme les fraises étaient naturelles.

Le soir après avoir couchée Lauria, je croise Jonathan sortant de sa propre chambre. Il porte un simple tee-shirt blanc, que je devine en coton. Je m'étonne encore des matières chères qu'ils peuvent se payer. Le jeune homme n'a pas l'air dans ses mauvais jours et m'adresse même un sourire. Je n'ai toujours pas mangé et j'ai une faim de loup. Je n'ai pas l'impression qu'il viendra me parler et me donner des explications. Je lui fais un signe qu'il ignore royalement. Nous nous engageons tous les deux dans l'escalier, je descends jusqu'à la cuisine et le jeune homme continue de me suivre.

Je me sers dans le réfrigérateur une assiette presque pleine et la réchauffe. Jonathan me regarde faire assis sur une chaise. J'engloutie rapidement mon dîner sous l'œil attentif du garçon. Je savoure le plat de la première à la dernière miettes. Je verse de l'eau dans un grand verre et bois une grande gorgée avant de déclarer:

"Alors ?

-Vous voulez savoir ce que ma mère vous a fait ?

-Oui.

-C'est génétique, un module modifié pour optimiser ou créer une particularité. À la naissance une simple piqûre suffis pour altérer le module, m'explique t-il d'un ton prétentieux.

-Elle est la seule comme ça ?

Il rie sous cape.

-Non, bien sûr que non. Nous l'avons tous.

-Moi aussi ?

-Non, juste les riches. Ils ont payé pour avoir la modification. Les premiers dirigeants ont été les testeurs, puis ils l'ont partagé avec leurs amis.

-Comment vous avez réussi à le cacher ?

-Nous contrôlons tous, il est donc facile d'omettre ce genre d'avancée scientifique.

-Pourquoi ne pas le partager ?

-Vous venez de recevoir une grosse somme d'argent. Vous en donnez un peu à votre famille, à vos amis mais pas aux autres. C'est pareil dans notre cas.

-C'est égoïste !

-Je préfère le terme cachottier

-Vous ne pensez pas que ça intéresserai le peuple.

-De toute manière, vous n'avez pas les moyens. À quoi cela sert-il de vous faire miroiter quelques choses que vous n'obtiendrez jamais ?

-À rien, je murmure plus pour moi que pour lui. Et vous qu'est ce que cela vous apporte ?

Jonathan est perturbé. Néanmoins, il trouve tout de même quelques choses à dire.

-Bonne question (il se gratte le menton). Je dirais la supériorité et se sentir exceptionnel.

-Donc à rien!

Il reste stupéfait face à mon affirmation et mon aplomb, son sourire disparaît sous une grimace de mécontentement.

-Tu n'en sais absolument rien.

-Vous non plus d'ailleurs.

Cette fois, je sens qu'il souhaite plus que tout me renvoyer où sa mère m'a trouvé.

-Evidemment, tous ce que je vous ai raconté ne doit en aucun cas sortir d'ici. Je clôture le débat et veuillez arrêter de vous mêler de ce qui ne vous concerne pas à l'avenir. C'est un conseil, conclue le jeune homme en se levant."

Je lave la vaisselle utilisée et la range en me repassant en boucle les paroles de Jonathan. Elles m'ont apporté plus d'interrogations que de réponses.

J'aimerai pouvoir dire que la semaine se passa sans accident, malheureusement ce serai mentir. Les peu de fois où je croisais Barbara Livya, elle avait tout un tas de tâches pour moi et me manquer de respect, me traitant comme une moins que rien. Lauria était gentille et intelligente, c'est connaissances me surprenait. Marta était ma seule amie, bien qu'elle est l'âge de mes parents. Jonathan m'ignorait, ce qui ne dérangeait pas plus que ça. Et Lucas, lui, m'évitait comme la peste.


RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant