Chapitre 23

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Je me réveille dans ma chambre, bordé dans mon lit, Marta penchée au dessus de moi.

J'ai un affreux mal de tête, mes jambes sont toutes engourdis et je ne sens plus le bout de mes doigts. Je me relève doucement. Marta m'apporte un verre d'eau fraiche.

J'ai horriblement froid, comme si on venait de me sortir d'un bloc de glace dans lequel j'avais dormi une centaine d'année.

Je remarque l'air consterné de Marta et ça façon de se poster devant la commode de sorte que je n'apercoive pas ce qu'il y a de poser dessus.

Je me contorsionner pour tenter de voir ce qu'elle me cache.

"Je suis désolée pour vous, Rebecca, me dit Marta.

- Qu'est ce qu'il ne va pas?"

Elle se retourne, attrape la mystérieuse chose sur la commode et me tend, non pas un objet comme je le pensais, mais une longue mèche de cheveux noirs. Une mèche de mes cheveux soigneusement attaché par un filin blanc.

Je la prends dans mes mains tremblante.

Je pousse un hurlement strident et descends précipitamment du lit. Prise d'un violent vertige, je me rattrape à Marta qui me guide vers le miroir du fond.

Mon reflet me renvoie l'image d'une jeune fille au teint beaucoup trop pâle, aux yeux affolés et au cheveux s'arrêtant aux épaules. Ce qui ne va absolument pas !

Barbara Livya m'a coupé les cheveux. Je touche les mèches restantes, fais glisser mes doigts dans ma chevelure rapetissé. Adieu mes beaux cheveux. Adieu ma longue chevelure dont j'étais si fière. Ils sont désormais coupés au niveau de mes épaules et ça ne me convient pas.

-Madame Livya les a laissé juste à côté de vous. Quand Monsieur Lucas vous a retrouvé, vous vous étiez évanouie. Il vous a gentillement ramené dans votre chambre et ma prévenu, m'explique t-elle, aussi stupéfaite que moi.

Ce n'est qu'après avoir intégré la nouvelle, que je remarque l'étrange couleur de mes racines. Normalement noirs, elles sont devenues grises.

-Et ça? Qu'est ce que c'est? demandé je d'une voix aigu.

-Je ne sais pas, mais Monsieur Livya trouvera sûrement une explication. J'irai l'informer des derniers événements.

Marta quitte la chambre, en me laissant seule avec mes anciennes mèches et ma tristesse.

J'étais tellement énervé que je n'avais même pas remarqué à quel point j'avais froid. Je me dépêche de rejoindre mes draps et m'enroule dans ma couette.

Je haïs Barbara. Je haïs la nouvelle ère. Je haïs les dirigeants. Je haïs l'esclavage. Je haïs ma vie.

Mon père, Hanna, ma mère et mon ancienne vie me manque.

Je triture le bracelet que ma mère m'a légué,un tique qui trahi mon agitation intérieur. J'attends patiemment l'arrivée de Jonathan, emmitouflé dans mon drap, je laisse mon esprit divaguer de ça, de là. Et repense à l'époque où j'allais encore à l'école. Des leçons sur l'histoire me reviennent, celles sur les années avant la grande guerre, quand l'état de la Russie venait de lâcher des bombes qui provoquèrent des radiations dans les états d'Amérique et dans l'état d'Inde.

Ses deux états avaient refusé de leur livrer des réfugiés Russe, fuyant la misère et la grande crise, alors le dictateur les menaça de leur balancer des explosifs à la gueule. Aucun n'avaient craqué et ils se firent presque rayé de la carte. La moitié de la population décédait sous les vagues toxiques, tandis que les autres ne sauraient tarder. Une sorte de secondes guerre froide, mais sans la fin heureuse.

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant