Chapitre 8

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"Je répète, qu'est ce qu'il se passe ici ?

-Rien du tout, il n'y a rien.

Je remarque que Lauria se tient caché derrière son frère et qu'elle évite mon regard.

-Ne vous inquiétez pas, nous discutions simplement.

Les yeux verts de Jonathan fixe étrangement mon épaule. Je jette un coup d'œil sur mon épaule et j'y aperçois la main de Lucas agrippée. Je l'enlève de là.

-Oui, que discuter..., marmonne le jeune homme pas très convaincu."

Il nous observe tour à tour, avant d'avertir Lucas de ne pas recommencer sous peine qu'il irai le dénoncer à sa mère. Mon ami paraît orrifié au nom de celle-ci.

Lucas me retient et me souffle:

"Cette conversation n'est pas terminer!"

Même si il n'y avait aucune menace dans le ton dans les inflexions de sa voix, je me suis sentie menacée. La prochaine fois, il aura intérêt à absolument tout m'avouer.

Après son départ, une seule question taraude mon esprit: pourquoi m'avoir fait arrêter ?

"Alors, elle est où cette cabane? "

Lauria a l'incroyable don d'adoucir sa mère, mais aussi son frère. Elle met tous le monde d'accord. Après la visite improvisée de sa nouvelle cabane aménagée, la fillette à faim, je l'emmène manger un bout pour la faire patienter jusqu'au dîner. Son frère repart dans ses appartement prétendant "des choses importantes à faire". Nous descendons en cuisine, où je trouve déjà préparé le casse-croûte de Lauria. Elle n'a pas un gros appétit et me propose un morceau que je refuse bien que l'offre soit alléchante, car je mangerai plus tard dans la soirée... les restes. J'ai l'impression de ne pas avoir rempli mon estomac depuis un siècle. Il faut dire que c'est un peu le cas.

J'accepte finalement sans regret, mais avec tout de même de l'hésitation la nourriture. Le pain est à base de véritables céréales de champs sphériques, il est excellent. Les ingrédients, des légumes, sont juteux et leurs goûts exquis. Les aliments artificielles ne peuvent pas rivaliser avec ça. Mon père m'a appris à ne jamais gâcher, donc je n'en laisse pas une miette. 

La petite fille fini de manger et remonte se doucher. J'erre dans le couloir en prenant garde de ne pas trop éloigner. Je vois une porte ouverte à côté de la salle de bain et je m'approche. Un doux son s'écoule de la salle. Je tends l'oreille vers l'entrebaîllement pour profiter de ce moment de répit fort agréable. Je me penche pour tenter d'identifier qui produit cette fabuleuse musique. Et ce n'est personne d'autre que ce cher et talentueux, dans presque tous les domaines, Jonathan Livya qui porte avec honneur et respect son nom de famille, en jouant merveilleusement bien d'un instrument d'avant la nouvelle ère.

Je distingue une gigantesque piano noir et verni au centre de la pièce, il est assis sur un tabouret assorti au piano. Je suis bien obligée d'avouer qui l'est vraiment doué. Je reste accroupi pour ne pas risquer qu'il sache que je l'écoute. Je me laisse bercer par la musique et je la sens m'envahir. Je ferme les yeux pour me concentrer seulement sur l'incroyable mélodie. Je suis admirative face à Jonathan et à son émouvant morceau. Je m'appuie un peu plus sur la porte, qui s'ouvre brusquement, me dévoilant un Jonathan transi.

En découvrant mon instruision, il sort de son état de transition et me lance un regard mauvais. Je me redresse chancelante et baisse les yeux honteuse de l'avoir l'espionnée à ses dépends. 

"Vous êtes au courant qu'écouter au porte est mal poli ?

-Je ne voulais pas...

-Si vous le vouliez, me rectifie le jeune homme d'un ton plus calme.

-Vous jouez très bien, j'ai presque failli verser une petite larme.

-Et vous vous savez comment vous faire pardonner.

Et son sourire revient, plus éclatant. Plus une trace de sa mauvaise humeur. J'ai entendu parler d'une vieille maladie en cours et Jonathan regroupe tous les symptômes. Si je me souviens bien du nom, c'est être bipolaire. Passer de la colère à la joie en peu de temps, par exemple.

-Je vous assure que c'est vrai.

-Je le sais ça, je dis juste que vous savez trouver les mots qui conviennent.

Modeste, d'une nature convivial en général et beau, le garçon parfait pour n'importe quelle fille qui se respecte. Son sourire disparaît et il affiche un air inquiet.

-Vous avez encore perdu ma sœur ?

-Mais non !

-Alors, qu'elle est la raison pour laquelle vous venez me déranger ?

-Je vous ai simplement entendu jouer et j'ai voulu vous écouter.

-Qui peux résister à l'appelle irrépressible de mon don pour le piano ? me demande le jeune homme plus sérieux que jamais.

Je choisis le compliment pour ne pas baisser l'estime de Jonathan vers moi.

-Aucune personne censé, répondé je du tac au tac.

-C'est bien, j'espérais que vous diriez ça."

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant