Rebelle

Épilogue

C'est la fin. La fin pour moi et pour tout. Je ne regrette rien, sauf de ne pas avoir réussi.

Revenue au point de départ. La boucle est bouclé. L'histoire touche à sa fin, l'histoire de ma vie. Je suis pour la deuxième fois de ma vie en prison, mais cette fois l'issu ne sera pas là même. Cette fois j'y passe et je suis prête, la sentence est tombé. Quand on y pense, la pendaison n'est pas si terrible que ça, ils auraient tout simplement pu me torturer avec leur pouvoir jusqu'à ce que j'implore leur pardon et leur demande de me tuer immédiatement.

L'endroit n'a pas changé, il est toujours aussi lugubre et moite que la dernière fois que j'y ai mis les pieds. À une différence près: j'y suis pour une vraie raison et pas pour avoir dépassé un couvre feu.

En arrivant ici on m'a promis deux choses, de deux personnes différentes. L'un m'a dit qu'elle me ferait bientôt sortit et l'autre qu'elle me ferait regretter ce que j'avais fait et que je maudirai mes parents de m'avoir mis au monde. Je tenais aux deux avant de me retrouver en prison et malheureusement c'est encore le cas maintenant. Pourtant celui que je préférais, me déteste désormais. Et le deuxième tient tellement à moi qu'il me confierait sa vie sans hésiter. L'un à tort, l'autre à raison. L'un est sensé, l'autre est complètement fou. J'ai hâte de voir lequel réussira à honorer sa promesse, je paris sur le premier, mais comme tout le monde le sait, rien n'est joué, tout reste à gagner.

Ma famille. Je ne la reverrai jamais. Ma sœur. Mon père.

En arrivait dans la cellule, on m'a retiré ma robe taché de sang et donné une sorte de tunique délavée et sale. Ils ont failli me prendre mon bracelet, mais étant donné que je passe mes derniers jour sur terre, ils me l'ont aimablement laissé pour pouvoir en profiter avant qu'il ne termine chez les Livya.

J'ai appris par le gardien de prison, que Lina vivrait avec ses filles dans la maison de sa sœur pendant quelques temps.

Le soir en essayant vainement de m'endormir, je ressasse l'expression d'horreur que j'ai lu sur le visage de Barbara et ses yeux verts qui se refermaient pour ne plus se rouvrir. À chaque fois, que mes yeux à moi se ferment, des images affreuses tournent en boucle. Je cauchemarde sans arrêt, je ne rêve plus et mon sommeil est désormais peuplé de meurtres, de vent glacé et de Jonathan tentant de me tuer. Chaque fois, Barbara se dresse dos à moi et me donne des ordres comme aller lui chercher à manger ou m'occuper de Lauria, puis elle se retourne et un trou béant apparaît sur sa poitrine, le sang coule abondamment et se repend à mes pieds. Sur son visage,  je vois qu'elle souffre; elle tente tant bien que de mal d'arrêter le flux sanglant mais la blessure s'agrandit et le liquide rouge ne cesse de couler. Je termine par voir que je tiens le couteau ensanglanté dans mes mains. Mme Livya tombe à genoux dans la flaque de sang, ses yeux verts se révulsent et la lueur de vie dans ses pupilles s'éteint. Je me réveille en pleurs et incapable de penser à autres choses, cette vision me hante et me hantera jusqu'à la fin de ma vie.

J'appréhende le moment où mon corps fatigué voudra se reposer, où mes paupières se fermeront et où je tomberai dans le sommeil. Je lutte avec acharnement, mais l'épuisement fini toujours par m'avoir. Le manque de lumière dans la prison m'empêche de discerner le jour et la nuit qui se confonde entrecoupé par des rêves meurtriers. 

Assise à même le sol, le dos contre le mur froid, je rechigne le bout de nourriture artificiel qu'on m'a apporté il y a de ça quelques heures. Pourtant mon estomac cri famine, je bois seulement de l'eau? Si ce n'est de l'eau, dans un gobelet en fer éraflé. Je n'ai pas encore assez faim pour avaler un de leur truc infecte! 

Je regarde en direction d'un bureau métallique accompagné d'une chaise où se trouve habituellement les gardiens. Il n'y a personne. Ma gorge me fait trop mal pour sortir un son, alors je prends mon gobelet vide et tape sur les barreaux de ma cellule avec. Le bruit résonne dans le  sombre couloir. Aucune réponse, je réessaye, plus fort cette fois-ci, et un grognement fini enfin par me répondre. Elle vient de la cellule à côté de la mienne, que je croyais vide, ou qui l'était quand je suis arrivée. Je tousse avant de gémir un: "Qui est-ce?"

-Rebecca, me répond la mystérieuse personne.

-Qui est-ce, je répète plus distinctement.

-Ils arrivent, Lucas arrive. Ils viennent te sauver."

La voix continue, mais je n'écoute plus trop heureuse pour y prêter attention. Une sorte d'explosion vient interrompre l'inconnu  et je sais qu'ils sont là. La lumière envahit le cachot et des silhouettes apparaissent, une par une. L'une d'elle se charge de casser la serrure de ma cellule et de me relever. Mes jambes trop fragiles, se dérobent et la silhouette et obliger de me porter. je la remercie et jette un regard derrière moi, la voix qui m'a prévenu de leur arrivée se tient debout devant une cellule aussi miteuse que la mienne. J'aperçois uniquement ses yeux verts.

On me porte jusqu'à un fiacre où je m'endors bien calée sur les coussins moelleux. je sais que quand je me réveillerai, je serai en sécurité parmi les rebelles et que les dirigeants et la nouvelle ère ne pourra plus m'atteindre. L'esclavage n'est plus qu'un mauvais souvenir à compter de ce jour.

La rébellion ne fait juste que commencer. C'est le début de la fin.