L'atterrissage au sol est plus difficile que ce à quoi je m'attendais. J'ai du mal à me relever et perds du temps à me remettre sur pieds. Puis je cours...
Je cours dans les rues, tournant à chaque fois que c'est possible; je reconnais la place du marché et m'engouffre au milieu de tous les étalages vides. J'entends des voix au loin, elles me poursuivent, elles me chassent. J'accélère encore plus, mes jambes sont déjà tellement lourde que j'ai peur de craquer à toutes instants et qu'ils me reprennent, me remettent dans une de leur prison ou pire me tue. Il fait froid et je n'ai qu'un simple manteau en toile pour me couvrir. La ville est déserte, à cette température personne n'ose sortir.
Ma robe c'est déchirée après s'être accroché à une balustrade, il y aussi quelques tâches de sang sur le devant. J'ai retiré mes talons dès le début pour ne pas risquer de tomber. J'ai la gorge sèche et mes cheveux sont extrêmement emmêlé.
Tout est allé trop vite. Les rebelles m'ont dis de rejoindre les limites de la ville, et qu'arrivée là bas, on m'attendait pour m'emmener loin, le plus loin possible.La chaussé écorche mes pieds nues et me fait souffrir le martyr. J'essaye de faire abstraction de la douleur presque insoutenable en prêtant attention au quartier. Ici, toutes les maisons sont blanches, immaculées et neuves. De grandes demeures, entourées de pelouses verdoyantes. Les rues sont propres et la route est lisse.
Je repense à ce qu'il c'est passé tout au long des derniers mois: mon arrivée chez les Livya, la mort de ma mère, ma rencontre avec les rebelles, Jonathan et maintenant ma fuite. Rien que de laisser mon esprit divaguer sur ses événements me donne envie de pleurer. Pleurer toutes les larmes que j'ai retenu pendant cette affreuse période. En passant devant une boutique, la vitre me renvoie l'image d'une jeune fille avec un visage fatigué, elle semble avoir beaucoup mûri et d'avoir beaucoup changé aussi. Pas le temps de s'attarder, je bifurque dans une ruelle sombre, et ralenti un peu, pour reprendre mon souffle.
J'ai l'impression que les voix sont de plus en plus proches. Une porte est ouverte, je me dépêche d'entrer et de refermer derrière. Je m'effondre par terre dans un léger gémissement. Et ce qui devait arriver, arriva, j'éclate en sanglot. Impossible de retenir mes larmes désormais, je me recroqueville par terre et rentre la tête entre mes jambes. Je pleure jusqu'à en avoir mal aux yeux, jusqu'à me vider entièrement.
J'ai tous perdu, absolument tous; ceux à qui je tenais, ceux qui me soutenaient et même ceux qui ne m'aimaient pas. Je pense en particulier à Kania, cette fille, une rebelle, qui appréciait bien Jonathan et qui me détestais presque plus que Barbara ce qui était quasi impossible.
"Jonathan, lui aussi tu l'as perdu", me rappelle une petite voix hystérique dans la tête.
Mes larmes coulent encore plus en pensant à lui. Il ne me pardonnera jamais, je l'imagine bien entrain d'élaborer un plan diabolique pour se venger de moi. Il a vue ce dont j'étais capable et à eu peur de moi. Même terrifié.
C'est les rebelles qui ont décidé que se serait à moi de le faire, quand je le ferait et qu'est ce que je ferait ensuite. J'ai juste eu l'impression d'être manipuler, même si c'est pour la bonne cause, je reste à croire que d'autres solutions étaient envisageables. Affronté la violence par la violence n'est pas le moyen le plus efficace de rallier de nouvelles personnes aux rebelles, plutôt les faire fuir au mieux ou les effrayer au pire. Pourtant je l'ai fait. Le discours de Jonathan me travaille, il avait peut-être raison, je me fais utiliser depuis le début et Jonathan a été le premier à s'en rendre compte. Ou sans doute voulait-il juste me déstabiliser? Tout est confus pour l'instant. M'échapper est l'unique chose à laquelle je dois penser.
Je n'avais pas le droit d'en informer quiconque, sauf bien sûr Lucas qui m'aiderait pour ma tâche. Jonathan devait rester dans l'ignorance la plus totale. Je regrette tant d'avoir du le faire, même si j'en avais rêvé pendant un certain moment. La tête toujours entre mes genoux, je sèche mes larmes et me relève. j''entrouvre la porte et je vérifie qu'il n'y a personne aux alentours. Je sprinte et reprends ma course contre les voix.
Ses voix appartiennent à quelques combattants qui assurent la sécurité de la ville alertés par la cohue, à des riches venues venger l'une des leur et aux raudeurs qui surveillent les rues après le couvre feu. Ils me traquent à travers la ville pour un meurtre survenu durant le bal des dirigeants, maintenant ils craignent les rebelles qui ont revendiqués l'attaque après mon départ. Les voix crient de plus en plus fortes, de plus en plus nombreuses. Elles reprennent mon nom en cœur et crachent des insultes.
J'arpente les rues désertes en faisant bien attention à ne croiser personne. Je cours plus vite que je n'ai couru de toute mon existence, comme si m'a vie en dépendait, et elle en dépendait. Je sens la sueur couler sur mon front, et mes cheveux se coller à ma nuque. Mes cheveux qui quand je suis parti étaient gris clair, presque blanc. Plus noirs mais blancs. Ma peaux encore plus translucide laissait apparaître mes veines et mes yeux bleus étaient, heureusement, restaient tel quel.
Des bâtiments identiques défilent au fur et à mesure que j'avance dans la ville, les même bâtisses en briques abîmées et échoppes fermés. Dans ce quartier, il n'y a rien d'intéressant; les endroits importants se trouvent dans la partie des riches. Je ne reconnais plus les rues que j'emprunte, elles se confondent toutes.
Mes pieds me font mal, j'ai la tête qui tourne et mes poumons vont bientôt exploser. Je me rends soudainement compte qu'il n'y a plus de rue dans laquelle tourner et que je me suis perdu. En face, aucune issus, cul-de-sac, la panique prend le dessus. Je me retourne terrifiée et aperçois tous les gens qui m'en veulent se rapprocher lentement comme au ralenti tandis que je retiens mon souffle. Je suis acculé contre le mur, s'en ai fini de moi.
Dans la foule, les quatre dirigeants sont tout devant, des combattants furieux les entours de part et d'autre avec des armes tranquillisantes et empoisonnés, il y a longtemps que les armes à feu sont interdites de fabrications et les dernières sont gardés en lieu sûr. Derrière eux les raudeurs font peine à voir avec leurs simples électriseurs. Je reconnais aussi les riches présents lors du bal, leurs beaux et extravagants habits contrastent étrangement avec la pauvreté alentour.
Un des combattant s'avance, sûrement le chef, et me tire dessus avec une arme tranquillisante. Je n'ai pas le temps de réagir que je m'évanoui dans ses bras. Il m'adresse quelques mots, profitant de mes derniers moments de lucidité: " Une belle cellule t'attend, j'espère qu'elle te plaira plus que la précédente"

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Rebelle
Science FictionEn réécriture 2130 La nouvelle ère est un nouveau gouvernement. La nouvelle ère est un changement. La nouvelle ère à mis des règles en place. Ce qui ne respecteront pas les règles se verront enlever leur citoyenneté et deviendront esclave. L'esclav...