Mme Livya est une de ses personnes qui se jette à corps perdu dans leur travail, qui vont se reposer seulement quand ils ont terminé. Ses journées, elle les passe enfermée dans son bureau trop occupée pour sortir. Le soir, elle reçoit souvent des invités pour ses affaires. Ce sont essentiellement des riches, comme elle, venus traiter. Je sais que c'est une marchande, mais pour ce qu'elle vend, je n'en aucune idée. Son temps libre, quand Barbara Livya en a, est entièrement consacré à ses amies. Elle les fréquente en dehors de chez elle et elle est en permanence en déplacement. La dernière fois que Mme Livya est partie, elle ne fut pas là durant trois semaines. Trois semaines formidables de bonheur.
J'ai la forte impression que dans ce cas, ses enfants sont le dernier de ses soucis. Elle n'est jamais là pour eux; plus je me familiarisais avec Lauria et plus je me rendais compte qu'il lui manquait cruellement une confidente. Dés qu'elle a un problème, la fillette préfère se confier à moi plutôt qu'à sa mère, de peur de se faire rejeter.
Maintenant que Jonathan m'a raconté ce qu'ils sont vraiment, j'avoue avoir du mal à regarder les invités de Barbara Livya en face. Je suis choquée que personne ne soit au courant. Parfois j'ai envie de le crier dans la rue, de me confier aux autres. Puis je me ressaisie et l'envie me passe.
Je note une légère amélioration avec Lucas, il me salue dès qu'il me croise dans le couloir. Je n'ose pas encore lui parler, un simple signe de la main me suffi amplement. Je n'arrive toujours pas croire qu'il serait un possible rebelle. Je me souviens qu'il soutenait des discours pacifiques contre la violence des rebelles. Un souvenir me reviens en mémoire. Nous sommes tous les deux assis sur un banc en détérioration dans un quartier pauvre. Les façades des maisons aux alentours sont toutes plus ou moins écoulées et leurs fenêtres cassées. La chaussé sur la route est crevassée. Plus personnes ne traînaient dans ses environs à cette heure-ci, le couvre-feu allait bientôt sonner. C'était peu après la mort de ses parents, il restait seul la plupart du temps et j'avais insisté pour le voir afin de tenter de le réconforter. Il m'avait alors raconté la façon dont ses parents étaient décédés. On les aurait retrouvé assassiné, une liste de suspect avait immédiatement été rédigé. Les premiers sur la liste étaient des rebelles. Durant notre petit rendez-vous, Lucas n'avait cessé de cracher son venin sur eux, en les accusant de tous les maux de la terre. On n'en avait plus jamais reparler. Et ce n'est pas maintenant qu'on recommencera.
Je remarque au file des jours, que Lucas est toujours au côté de Barbara Livya pour l'assister. Il ne la quitte pas une seconde. Pour ne pas rester en permanence seule dans mon coin, j'ai dû faire un minimum d'effort pour m'intégrer dans le groupe d'esclave des Livya. En tous, nous sommes cinq et parmi les cinq, je suis la plus jeune et Marta la plus vieille. Il y a trois personnes de la gente féminine Marta, moi et une jeune femme revêche du nom de Féli. Marta m'a confié qu'elle était devenu esclave pour le meurtre de son époux, qui la maltraitée. C'est grâce à ça que Féli a évité la pendaison. Les deux hommes sont ici pour des infractions mineures, vente illégal au marché noir. Théoph et Paule se sont montrés gentil dès le début avec moi. Ils se chargent de tous le ménage, vaisselle, rangement, lavage. Théoph prépare parfois a mangé, tandis que Paule règle les problèmes comme les fuites d'eau, quand il y en a. Tous les deux se prennent pour mes grands frères et me couvent. Si eux m'ont accepté dans leur bande, Féli est plus réticente à mon intrusion, en ma présence, elle ne s'adresse qu'à Marta. Elle a pris le rôle de la mère, elle gère tous nos problèmes et elle est là pour nous aider.
Marta est là depuis plus longtemps que tous le monde, elle connaît Jonathan et Lauria depuis qu'ils sont nés.
C'est d'ailleurs elle qui m'a annoncé aujourd'hui la venue de Lina et de ses filles. Dès que je me suis réveillé, Marta était là pour m'avertir que demain serai un jour particulier. En ce moment, je suis encore à table, entrain d'ingurgiter un petit déjeuner tandis que j'écoute Marta d'une oreille distraite:
"Les relations entre les deux sœurs sont tendues et ça ne date pas d'hier. Si elle est invitée, c'est uniquement pour que Mme Livya donne une bonne image d'elle. De ce que je sais, les femmes se détestent. La dernière fois a été catastrophique et Mme Livya ne veux pas qu'un tel désastre se reproduise une année de plus.
-Catastrophique ? je demande la bouche pleine.
-Leur rencontre ne c'est pas bien terminée, ricane Théoph en secouant la tête.
-Pas bien à quel point ?
-J'ai eu de la vaisselle à ramasser, répond Paule guère enchanté de leur prochaine retrouvaille."
Il replonge sa tête dans son bol presque vide. On ne peut pas dire qu'il soit du matin. Nous sommes tous attablés dans la cuisine, Féli est isolée à l'autre bout et Marta est aux fourneaux. Lucas, lui, prends ses repas avec Barbara.
Les domestiques sont en ébullition et s'empresse de terminer les préparatifs pour le lendemain. Ils s'affairent aux décorations, en cuisine et aux ménages pour en mettre plein la vue à Lina Livya. Je ne peux pas faire un pas dans un couloir sans croiser un domestique courant dans tous les sens.
À l'intérieur de la cabane de Lauria, je la questionne sur ses cousines:
"Tu les vois souvent ?
-Non, pas beaucoup. Mais c'est mieux ainsi, soupire la fillette en s'affalant sur les coussins au sol.
-Pourquoi, tu ne les aimes pas ?
-Ce n'est pas que je les aimes pas, elles sont trop autoritaires avec moi et elles sont méchantes.
-Tu as essayé d'en parler à quelqu'un ?
-À mon frère.
Je ne suis pas étonnée qu'elle se confie à son frère, elle l'admire énormément.
-Qu'est-ce qu'il a fait ?
-Rien, il m'a encouragé à "prendre mon mal en patience", gémit la petite fille."
Là-dessus, c'est du Jonathan tout craché. La journée de demain promet d'être forte en émotions.
Le soir sur le chemin de ma chambre, j'aperçois Lucas dans l'ombre en compagnie d'une fille suspecte. Je marche sur la pointe des pieds pour être là plus discrète possible et me cache derrière un mur. Il pose sa main sur son épaule comme il le faisait avec moi et se penche vers elle. Une vive jalousie m'envahit et je fronce les sourcils. Je les observe jusqu'à ce que la fille disparaisse dans un renfoncement et que Lucas soit seul. Je sors de ma cachette, puis lui lance un bonsoir sec en passant devant lui et son air ébahi.
Une fois à l'abri dans ma salle de bain, j'attrape ma brosse pour entreprendre de coiffer mon épaisse chevelure noir. Je réfléchis à ma réaction à la vue de Lucas et de sa copine. La possessivité que j'ai ressenti à l'égard de mon ancien ami me rappelle des beaux souvenirs et à partir de ce moment là, je comprends combien il me manque.
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Rebelle
Fiksi IlmiahEn réécriture 2130 La nouvelle ère est un nouveau gouvernement. La nouvelle ère est un changement. La nouvelle ère à mis des règles en place. Ce qui ne respecteront pas les règles se verront enlever leur citoyenneté et deviendront esclave. L'esclav...